Chapitre quinze

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Aéroport de Marignane, France
9:26

- Sacha, Youhouuu !

Je lève mollement la tête, n'ayant pas dormis durant ces douze longues heures de vol, et aperçoit le visage rayonnant de ma mère.

Ça me met du baume au coeur, j'avais un besoin irrépressible d'être à ses côtés.

J'avance jusqu'à elle en faisant traîner ma valise derrière moi.

Mum- Tu m'avais manqué trésor, tu as pris des couleurs en Russie ! Elle me regarde de haut en bas. Quelle beauté !

Moi- Merci maman.. je la prends dans mes bras et enfoui ma tête dans son cou. Elle sent la lavande. C'est rassurant de voir que certaines choses ne changeront jamais.

Elle insiste pour porter ma valise, et nous marchons jusqu'au parking.
D'ici jusqu'à chez nous, il y a deux-trois bonnes heures de route en voiture.

Mum- Alors, maintenant qu'on est au calme toutes les deux.. elle s'assoit, attache sa ceinture, et met le contact. Raconte moi ce qu'il s'est passé.

Moi- Tonton ne t'as pas expliqué ?

La voiture démarre et nous partons.

Mum- Tu connais Didier, j'ai eu droit à un récapitulatif façon film romantique. Mais moi, je veux ta version.

Je soupire et laisse reposer ma tête contre la portière.
Mauvaise idée, parce que du coup je tremble comme si j'avais une crise d'épilepsie.

Moi- Très bien. Disons qu'en Russie j'ai rencontré.. quelqu'un. C'est difficile de prononcer son prénom. À croire que c'est Voldemort maintenant le type. Ce quelqu'un s'avérant être un des joueurs de l'équipe de France, et donc quelqu'un que connaît très bien tonton. Les premiers jours on s'entendait normalement, on était complices, mais comme deux vrais amis. Sauf que je ne sais pas ce qu'il s'est passé, si c'était le fait que j'intéressais réellement quelqu'un pour la première fois ou même l'inverse, mais on a finis par sortir ensemble. Enfin, pas vraiment. Disons qu'on s'était promis de se retrouver une fois tout ça terminé pour ne pas être embêtés. Pour la première fois je me sentais tellement importante aux yeux de quelqu'un or notre famille, tellement vivante, tellement heureuse. Je te jure maman, tu vas sûrement me prendre pour une de ces ado qui rencontre son premier amour, qui voit tout en rose avant la chute, mais ce n'était pas ça. C'était pas une simple amourette, c'était comme.. c'était comme si nos destins étaient liés.

Une fois mon monologue terminé, je me tourne vers elle, et voit qu'elle sourit.

Mum- Donc quand je t'ai appelé en panique à cause de tous ces articles tu m'as menti ? Tu sais Sassou, je ne t'en veux pas, c'est normal à ton âge d'avoir des secrets, mais j'aurais préféré que tu m'en parles.

Moi- Non, je t'assure que non ! Justement, à ce moment là on était seulement complices, et rien de plus.

De toute façon on ne sera plus jamais rien.

Mum- Pourquoi ça s'est finis ?

Et voilà, la question fatidique.

Je ne sais même pas quoi répondre tellement c'est compliqué.

Et j'ai honte aussi, je me sens humiliée parce qu'on s'est servie de moi comme d'un bouche trou.

Moi- Parce que malgré tout, on était trop différents.

Je renifle ensuite bruyamment, moi qui pensait avoir pleuré toutes les larmes de mon corps, voilà qu'elles refont surface.
Elle pose sa main sur ma cuisse.

Contraires - Florian Thauvin & Sacha RousseauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant