Chapitre cinq

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Stade du Championnat, Moscou
14:05

Didier- Vous m'attendez assis ici, personne ne doit bouger. Si vous avez besoin de quelque chose attendez mon retour.

J'observe notre oncle avec attention, n'osant pas bouger d'un poil.
C'est aujourd'hui le premier match de l'équipe de France, et je le sens très tendu.

Lundi et mardi sont passés à toute vitesse, on a pas beaucoup vu les garçons qui s'entraînaient à longueur de journée alors j'en ai profité pour tenir la chandelle dans le joli couple que forment mon frère et ma meilleure amie.

Depuis ce fameux soir où il a dormis dans ma chambre, Florian et moi ne nous sommes que rarement adressés la parole.
Mais je ne le prends pas personnellement parce que c'est aussi comme ça avec les autres joueurs, surtout que désormais on ne les voyait plus qu'à l'heure des repas.

Enfin bref, pour le moment Nico, Émilie et moi sommes assis dans les espèces de minuscules tribunes au bord du grand terrain, en attendant le début du match.
Le stade est déjà plein à craquer et personne ne tient en place.

Nico- J'arrive toujours pas à croire que je suis vraiment en train de vivre ça.

Il balaye le terrain du regard avec des étoiles dans les yeux.

Émilie- Et moi alors, c'est mon rêve depuis toute petite.

Nico- Notre rêve.

Émilie- Oui mon coeur.

Beurk.
Quand je vous disais que j'étais là pour tenir la chandelle.

Moi- Dites les deux amoureux, c'est pas que vous me dégoûtez légèrement avec vos répliques cucul la praline ridicules sorties d'un vieux film pseudo romantique, mais on est ici pour le foot.

Ils se regardent après ma pique et éclatent de rire.

Émilie- Sassou, honnêtement tu peux pas te permettre ce genre de remarques.

Nico- J'te signal qu'il y a même pas deux mois tu croyais que les attaquants attaquaient vraiment. Avec les poings, tout ça..

Moi- Sachez que quand on a rien d'intelligent à dire on se tait, donc maintenant je veux plus vous entendre.

Ils se foutent de ma gueule une deuxième fois et heureusement pour eux, Didier revient suivi des garçons à la file indienne.

On porte tous un tee-shirt d'un des membres de l'équipe, afin de leur montrer notre soutien.
On a du tiré à la courte paille parce que Nico et Em' étaient à deux doigts de s'entretuer pour avoir le maillot de Kylian.

Du coup je porte celui de Lucas, mon frère celui de Lloris et Émilie celui de Mendy.

Didier- Ok les gars, c'est maintenant que tous vos efforts vont enfin servir à quelque chose. Ne me décevez pas, ne vous décevez pas, et rendez la France fière.

Charmant ce petit speech.
Les 11 garçons choisis pour ce match lui tapent tous dans la main un à un et j'ai même le droit à un petit clin d'oeil de Florian avant son entrée sur le terrain(*voir NDA en fin de chapitre).

Émilie- J'ai bien vu ce que j'ai cru voir ?

Moi- Tais toi et encourage les.

On doit tous se lever, main droite sur le coeur, pour chanter la Marseillaise.
Ensuite l'arbitre siffle le début du match, et je ne peux m'empêcher de tout suivre avec une attention qui m'étonne.

Contraires - Florian Thauvin & Sacha RousseauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant