Chapitre 25

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Pdv Yoongi
Jour 40

Je soupire. Assis en tailleur devant les barreaux, regardant fixement devant moi, je soupire. Le mur blanc d'en face est à seulement deux mètres. Je le fixe, le visage fermé.
Seokjin est allongé derrière moi, se reposant. Sa blessure va mieux, mais son corps est fatigué de tous ses efforts pour cicatriser.

On s'est rendu à l'hôpital comme Shin avait indiqué à Namjoon, mais je n'avais pas pensé un seul instant qu'il pouvait s'agir d'un piège. Je suis tombé en plein dedans, bravo. Je dois dire que je m'en veux un peu.
Après avoir fouillé une bonne partie des couloirs, et n'avoir rien trouvé hormis des cadavres en décomposition, on a commencé à se poser des questions, avec Seokjin. Mais c'était déjà trop tard et des soldats armés nous ont gentiment demandé de les suivre.

Et nous voilà ici. Comme de vulgaires prisonniers, ou bêtes de foires, j'hésite, parce que le nombre de soldats qui viennent nous voir - enfin, nous observer curieusement en chuchotant de manière pas du tout discrète "ils viennent du Sud", "ils vivent de l'autre côté" et j'en passe - me met presque le doute sur le fait qu'on est des êtres humains tout comme eux.

Donc on attend. Seokjin est occupé à se remettre de sa blessure, et moi j'essaie de réfléchir à un moyen de sortir d'ici. Je ne compte pas crever maintenant, pas après avoir survécu à des attaques de zombies. Sérieux, ce serait humiliant. Mais c'est compliqué d'imaginer quelque chose alors que personne ne peut venir nous aider. Je ne sais pas ce qu'est devenu Jungkook, mais j'ai bien l'impression que si j'ai des nouvelles de lui, elles ne seront pas bonnes. Est-ce qu'il est mort? Peut-être. Si c'est le cas, s'échapper sera plus difficile. Non pas sortir de prison en soi, mais survivre après être sorti, car Jungkook était le seul à avoir une idée de comment contrecarrer ce putain de virus. Donc je préfère le considérer vivant jusqu'à preuve du contraire.
Mais le problème reste le même: on a aucune aide extérieure disponible. J'ai beau me retourner la situation dans tous les sens possibles, rien n'y fait, je ne vois pas d'échappatoire. Je ne peux rien dire à Seokjin, de peur de le décourager. Il faut qu'il garde l'envie de vivre et de se battre pour cela. Alors je ments et faire croire que j'ai une idée précise en tête, qu'il faut juste patienter encore un peu. Un peu. Encore un peu. Un peu plus. Mais il finira par se rendre compte de la vérité, et là je ne garantis plus rien.

J'entends des bruits de pas qui résonnent dans le couloir. Blasé, je tends toutefois l'oreille, au cas où quelque chose d'intéressant se dit.

- Ils sont toujours vivants ?

Je reconnais la voix de Shin, et ce simple son me donne envie de le frapper.

- Oui, ils sont increvables, malheureusement... répond le gardien.

Des pas résonnent, quelqu'un d'autre les a rejoint.

- Alors, t'es allé voir ton petit chéri? Ricane Shin.

Je ne comprends pas jusqu'à entendre la réponse:

- Ta gueule, Shin. Je suis commandant maintenant, tu me dois le respect.

C'est Taehyung. Il est juste là, à quelques mètres.

- Et ces prisonniers-là? Comment survivent-ils? Demande Taehyung.

- Plutôt bien. Malheureusement. Répète le gardien.

- Ah, vraiment? Fait Taehyung.

Il s'approche de la cellule, Shin sur les talons. Soonshim est là aussi, aux pieds de Taehyung. Il me voit, je le vois. Nos regards se croisent mais il ne dit rien. Pas même un sourire ou un signe de tête, juste un regard froid et impassible comme il sait si bien en lancer.

PandémieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant