Les deux freres et le passeur

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La nuit, le froid, la peur, la tristesse, voilà dans quel état d'esprit ils sont.

Vont ils lâcher prises aussi ou continuer ?

Le passeur ne sait plus et pose la question.

- Nous poursuivons répond Joaquim le plus jeune frère, il faut avancer et ne pas renoncer, notre famille compte sur nous et nous pouvons le faire.
- En êtes vous sur ? Répond le passeur ?
Si ce n'est pas possible nous arrêtons la !!!
- Nous t'avons payé, lui répond Joaquim et tu dois nous faire passer cette putain de frontière de Chaves, nous sommes conscients du froid, des montagnes et de cette anarchie de merde, de la PID, de ces chiens qui obéissent à cette dictature, mais nous tiendrons, tu entends ? Alors, nous continuons.

Silence...

Son frère ne dit mot, que pense t'il ?

- Dis moi frérot, dis le aussi, j'ai raison non ?

Silence à nouveau...

Mais à quoi pense t'il ?
Pourquoi il ne répond pas ?
Que lui arrive t'il ?

Joaquim insiste et son frère lui répond seulement qu'il se sent fatigué et qu'il a froid.

Seulement voilà, il faut avancer et il reste encore beaucoup de chemin à faire pour atteindre cette frontière qui ne les sauverons pas certes, puisqu'il restera l'Espagne aussi et la garde civile Espagnole n'est pas mieux que la PID au Portugal.

Le passeur propose de faire une halte chez des gens qui vont pouvoir leurs offrir un peu de chaleur et du café, une heure maxi avant de reprendre la route.

Ils dormiront plus tard dans la forêt mais il faudra marcher encore justement tant qu'il fait nuit, moins repérable, vulnérable certes, il ne faut pas abandonner.

La marche aboutit donc dans une famille simple, mais chaleureuse qui effectivement leurs offre du café à volonté, de la chaleur et du repos de courte durée, mais c'est mieux que rien.

Cette famille doit elle même faire attention, être aux aguets, la peine sera la même, ils savent ce qu'ils risquent et pour cette raison Joaquim s'en souviendra toute sa vie.

L'heure passe tellement vite qu'ils ont l'impression qu'ils ne sont restaient qu'une seule seconde et oui, le bien être est éphémère, et repartir c'est avancer.

Des merci, des nous n'oublierons pas ce que vous avez fait pour nous, même des larmes coulent tellement c'est douloureux de reprendre cette marche forcée.

Et les voilà repartis tous les trois.

Marche et encore marche.

Et enfin le repos tant attendu dans cette forêt obscure.

- Nous pouvons dormir à tour de rôle, deux heures chacun.
Qui commence ?

.....

Bon dit le passeur, je commence, Joaquim tu sera le prochain et toi tu prendra le relais et nous repartirons.

Alors profiter en pour vous reposer, je sais que le sommeil ne viendra pas, mais essayer tout de même, soyez attentif à tous les bruits, même ceux qui vous paraîtront bénins, dites le moi, réveillez moi si nécessaire.

Bonne nuit.

À suivre....

Pour l'amour d'un pays adopté Où les histoires vivent. Découvrez maintenant