Sur une plage déserte au Costa Rica,
le 27 Novembre 2017
Enfin seule. J'inspire longuement. L'air marin s'insinue dans mes poumons. Une douce brise salée joue avec mes cheveux. Elle les fait voler dans tous les sens, elle les emmêle puis les démêle. J'expire. Je suis bien. Je me sens apaisée. Sereine. Rien ne peut venir perturber l'état de pleine zénitude dans lequel je me trouve. La mer a toujours eu cet effet apaisant sur moi.
Assise au bord de l'eau, les vagues qui viennent mourir sur le sable enterrent de plus en plus mes pieds à chaque passage. Ils seront bientôt totalement ensevelit sous cette nappe granulaire. Une barrière de palmiers vertigineux m'isolent du reste du monde.
Je souris. Je ne peux m'en empêcher. Je n'arrive pas a expliquer ce que je ressens. Je suis heureuse. Enfin c'est plus fort que ça. Mon cœur cogne lentement dans ma poitrine, sur le rythme d'un slow sur lequel danseraient deux personnes amoureuses. Aucune pensée noire ne m'embrume l'esprit. Je suis dans une bulle. J'ai l'impression d'être enfin à ma place, de l'avoir trouvée après toute ces années de recherche. Ce qui est très paradoxal étant donné que je me retrouve complètement seule sur une plage paradisiaque à sept heures du matin. Finalement c'est ça. Peut être que personne n'a besoin de moi et que l'inverse est tout aussi vrai.
C'est quand je m'entoure de ceux que j'aime que tout va mal. Alors pourquoi m'infliger une souffrance inutile.
C'est décidé. Je crois que j'ai trouvé l'endroit qui me fait me sentir vivante.
Et puis, j'ai mentis. Pour être exact, je ne suis pas tout à fait seule. Actuellement si. Mais j'ai Roméo. Mon bêta. Depuis qu'il a croisé mon chemin, il y a maintenant cinq ans, il me suit où que j'ailles et je sais que je l'aurais toujours auprès de moi. Après tout, nos cœurs ne font désormais qu'un, ils battent à l'unisson. Lui je peux lui faire confiance. Lui il ne me causera aucun tort. Il est fiable. Il est sincère. Je n'aurais pas pu trouver mieux que lui. Enfin je ne cherchais personne et il m'est tombé dessus; lui et sa sœur. Mon cœur se serre. Une larme perle sur ma joue et vient mourir au coin de ma lèvre. Rose. Elle me manque tous les jours. Pour Roméo c'est pire, il n'en parle pas mais je le sais, je le ressens. Il ne peut rien me cacher, j'ai connaissance de tout ce qui lui traverse l'esprit, peine, doute, douleur... Comme je l'ai dit, nous ne faisons qu'un.
Je m'allonge sur le sable brun encore frais. Je ferme les yeux. Les vagues me chatouillent les côtes. Le soleil, réveillé depuis une heure, me réchauffe.
J'ai bien fais de partir. Ça devenait bien trop difficile. On bouge très souvent avec Roméo. On a pas vraiment de chez nous. Mais tant qu'on est tout les deux, tout ira bien. C'est ce qu'il me répète très souvent. Il m'aide beaucoup à travailler sur moi même. Ces derniers temps j'arrive de mieux en mieux à réprimer mes pulsions, je suis moins souvent en colère. Même les pleines lunes se passent mieux. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il y a un grand changement, mais disons que je suis plus dans le contrôle de ma bête. Car oui j'ai une bête. Un monstre qui surgit tous les vingt neufs jours, lorsque la lune est pleine. Je me transforme alors en un être ignoble, assoiffé de sang et prêt à tout pour le faire couler. Dans ces moments là je ne contrôle plus rien. Je ne suis plus moi.
J'ouvre les yeux et fixe le ciel. Il n'y a presque pas de nuages. Seuls quelques petites boules de coton se déforment et circulent au-dessus de moi.
Mon téléphone sonne. Je ne suis plus seule. Je suis rappelée à l'ordre. Des gens ont visiblement besoin que je me reconnecte au monde des vivants. Je parierais sur mon frère. Je ne l'ai pas vu depuis longtemps. On ne peut pas dire que nous soyons proches. Nous ne l'avons jamais été, et lorsque nos parents sont morts il y a sept ans de cela, nous nous sommes encore plus éloignés.
Je sais ce qui m'attends. Je regarde mon écran, c'est bien lui. Je décroche. On parle. Cinq minutes passent. C'est bien ce que je pensais. Il veut que je rentre.
Et merde, fait chier!
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La louve et la lune
WerewolfMes parents m'ont nommé Silva, un rapport avec la lune et la louve originelle je crois. Pourtant depuis ma tendre enfance, j'ai entretenu une relation chaotique avec la déesse lune, elle est responsable de mes malheurs. Morts et violence sont les m...