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Elle est nue. Entièrement nue. Et elle est à ma merci.
Je ne peux m'empêcher de la dévorer du regard. Je sens son pouls palpiter. Le même rythme endiablé fait ravage en moi. J'ai chaud, très chaud. Une longue et délicieuse décharge électrique parcourt mon être tout entier, s'insinue en moi et ne me quitte pas.
Je me plonge dans ses yeux. Ils sont si bleus. Je pourrait m'y perdre indéfiniment. Je crois qu'elle a compris. Elle est à moi. Je suis à elle. Nous ne faisons qu'un. C'est elle. Je le sais. Elle est la louve qui peuple mes rêves depuis que je suis gamin et désormais elle est mienne.
Mes mains parcourent avec douceur son corps. Je la découvre enfin. Je sens ses longs doigts s'entortiller dans mes cheveux, me provoquant un frisson. Elle sourit. Ma brune est tellement belle. Je relève son menton, m'approche d'elle et m'arrête à quelques centimètres de ses lèvres. Je l'entends soupirer mon prénom. C'est à mon tour de sourire. D'une légère pression, sur la nuque, ma louve m'attire à elle et nous entraîne dans un autre baiser plein de passion.
Brusquement elle me repousse. Ses mains posées sur mon torse, je la vois tendre l'oreille. J'entends à mon tour ce qui a détourné son attention: son bêta se réveille.
Elle m'attire à nouveau à elle, pose son front contre le mien. Nous fermons tous deux les yeux. Nos respirations se calent l'une sur l'autre. Soudainement je la ressens. Elle est là, dans ma tête. J'ouvre grand les yeux, surpris par son intrusion. C'est différent de notre lien d'alpha à alpha habituel. J'ai accès à son être tour entier. Ses pensées, sa conscience, ce qu'elle ressent, ce qu'elle voit, ses souvenirs ; les émotions qu'elle ressent me frappent de plein fouet. Elle rompt le lien. Je grogne. Je veux tout savoir d'elle, je ne veux pas qu'elle se cache. J'essaye à mon tour de nous reconnecter. C'est un cuisant échec. Elle explose de rire. Elle m'a fermé les portes. Je grogne à nouveau. Pour me faire taire elle pose ses lèvres sur les miennes.
Silva se relève. Ses yeux plantés dans les miens, elle me défie. Elle me défie de ne pas la quitter des yeux. Malgré toute ma bonne volonté, je n'y arrive pas. Je suis trop curieux. Elle est nue et je suis un homme. Sans aucune gène, je parcours son corps, ses épaules, ses clavicules bien dessinées, sa poitrine généreuse, son ventre plat, ses hanches, son sexe, ses jambes musclées.
Je la sens saisir mon visage et le relever brusquement. Ses yeux sont noirs. Elle paraît en colère, mais je sais que ce n'est pas le cas. Tel un enfant, pris la main dans le sac, je lui fait mon sourire le plus angélique. Alors que je me penche pour l'embrasser, au dernier moment elle se retourne et se dirige vers sa chambre.
"Silva!"
Elle ne réponds pas, mais je l'entends rire. Elle claque la porte et la verrouille.
Je me prends la tête dans les mains et pousse un long soupir. Seul dans le couloir, délaissé par ma belle, avec une énorme érection, je me sens comme un con. Un con oui, mais heureux. Un sourire niais s'installe sur mon visage. Cette louve au pelage noir va me rendre complètement fou.
Je retourne dans ma chambre à mon tour et referme la porte derrière moi. J'ai besoin d'une douche. D'une bonne douche froide.
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Je me précipite vers ma commode et m'empare des premiers vêtements qui tombent sous ma main. Je les enfile aussitôt, ainsi que mon énorme parka rouge et mes bottes.
Je pousse la porte de ma chambre qui vient claquer violemment contre le mur. Je laisse mes yeux vagabonder, l'espace de quelques secondes, sur la porte d'à côté, seulement quelques petits mètres me séparent d'Eros.
Je secoue la tête et reprends mes esprits. Je n'ai qu'une hâte: voir comment va Roméo.
Je dévale les escaliers et fonce hors de la villa. Je descends jusqu'au village, dépasse l'immense arbre de la place centrale et m'engage dans une longue allée de maisons. Je m'avance jusqu'à celle du médecin. Sans plus attendre, je pénètre dans la bâtisse et suis mon odorat. Ce dernier me mène dans une grande chambre circulaire. Quelques loups sont rassemblés autour d'un lit. Les rideaux ont été tirés, un feu de cheminé allumé. Et je le vois. Il est là, allongé, au beau milieu de tout ce petit monde, sur l'énorme lit double. Avec ma brusquerie habituelle, je pousse tout ceux qui se trouvent sur mon chemin.
"Putain plus jamais ça Roméo! Tu mas fait tellement peur!" Je hurle presque, en m'agenouillant près de lui.
Il esquisse un sourire et pose une main réconfortante sur mon bras.
"Tu sais qu'il en faut bien plus pour venir à bout d'un loup tel que moi!"
Je laisse échapper un rire nerveux. Une larme perle sur ma joue. Roméo se penche vers moi, et la recueille de son pouce.
Sans que je ne m'y attende, une jeune louve vient poser sa main sur mon épaule.
" Il faut le laisser se reposer maintenant. Il doit reprendre des forces."
Je la fusille du regard et lui grogne dessus. Effrayée, elle recule brusquement.
"Mon bêta. Je reste!"
Elle acquiesce, et sans attendre plus longtemps, quitte la pièce. Je fais comprendre aux autres loups, avec le plus de gentillesse possible, c'est à dire, presque aucune, de quitter la pièce et nous laisser seuls. Ils partent à leur tour, nous laissant l'intimité dont nous avons besoin mon bêta et moi.
Je plonge mes yeux dans ceux de Roméo. Les mots ne sont pas nécessaires. Il sait à quel point je regrette, à quel point je m'en veux. Je me sens fautive et il le lit en moi comme il lirait dans un livre ouvert.
"Rien de tout ce qui est arrivé n'est de ta faute Silva.
- Bien sûr que si! J'aurais du vous préparer. Elle aurait du savoir se battre. Si j'avais été là, Rose serait toujours en vie. Vous étiez ma meute. Ma responsabilité!" Je réponds, la voix chevrotante.
Roméo se redresse, saisi mon visage et me fixe durement.
"Non, tu n'y es pour rien! Je ne veux plus t'entendre dire de telles choses. Les fautifs se sont ces putains de sangsues. Ces monstres lui ont pris la vie et de la pire des manières!" Il déblatère à une vitesse folle.
Je pousse un soupir las.
"Elle me manque tellement. Je chuchote.
- À moi aussi... Mais c'est ce qui me motive. Je veux les traquer et les faire souffrir!" Grogne mon bêta.
Un sourire carnassier prend place sur mon visage.
"La Nouvelle Orléans. C'est leur dernière destination connue. On peut commencer par là."
Une lueur maléfique prend vie dans ses yeux à l'instant où je prononce ces quelques mots.
"Que la chasse commence" Murmure Roméo.
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La louve et la lune
WerewolfMes parents m'ont nommé Silva, un rapport avec la lune et la louve originelle je crois. Pourtant depuis ma tendre enfance, j'ai entretenu une relation chaotique avec la déesse lune, elle est responsable de mes malheurs. Morts et violence sont les m...