Chapitre 2

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23. 12. 2015

Je trépignais d'impatience ! Nous partions enfin pour l'institut. J'avais fait ma valise et emporté tout ce qui me serait nécessaire. J'avais hâte de rencontrer les autres pensionnaires et de commencer une « nouvelle » vie scolaire.

Le décor composé d'arbres et de béton défilait devant mes yeux fatigués. Plus nous avancions sur l'autoroute et plus un mauvais pressentiment me tenaillait. Je ne saurais pas comment l'expliquer mais c'était instinctif. Je devais me méfier, mais de quoi ?

Je regardai le bord de la route d'un œil distrait. Les arbres se succédaient tandis que la pluie battait la plaine et le peu de voitures qui y roulaient.

Sans que je ne sache réellement pourquoi, je me redressai. Il allait se passer quelque chose, je le pressentais.

— John ! Le cerf !

Avant même que je ne le voie, je savais qu'il allait nous couper la route. John planta sur les freins et je fus projetée vers l'avant. Haletant, je regardai le cerf au bord de la route qui nous observait de ses yeux noirs.

Bon sang mais qu'est-ce qui s'était passé ? Comment avais-je pu savoir que ce cerf allait traverser ? Qu'est-ce qui n'allait pas chez moi ? Je déglutis difficilement et observai la bête retourner dans son habitat. Mes mains tremblantes s'agrippaient au tissu de mon pull bordeaux alors que John démarrait le moteur. Le meilleure chose à faire était d'oublier.

Le Domus Morbus était une grande maison de maitre, tout avait été refait récemment et l'entretien du jardin était pris en main

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Le Domus Morbus était une grande maison de maitre, tout avait été refait récemment et l'entretien du jardin était pris en main. Quand je sortis de la voiture, deux éducatrices vinrent à notre rencontre et je ne sus pas pourquoi, je me sentis mal à l'aise. La première, Mme Waldemar, prit mes affaires et partit sans un mot. La seconde se présenta comme étant Mme Stinel. Elle s'occupait des cinq pensionnaires, moi y compris, tandis que sa collègue s'occupait du reste.

Je me tournai vers mes parents en essayant de retenir les larmes qui perlaient au bord de mes yeux. Ils allaient me manquer. Je n'avais jamais été séparée longtemps de ma famille. J'appréhendais cette année dans cet institut, mais c'était ce que je voulais. J'allais devoir m'y faire. Ma mère me serra dans ses bras et j'eus l'impression qu'elle n'avait pas l'intention de me lâcher. Finalement mon beau-père m'embrassa sur la joue et ils regagnèrent la voiture. Je sentis mon cœur se tordre et j'essuyai la larme solitaire qui avait coulé. Je finis par suivre l'éducatrice 

— Amandine, c'est ça ? Pour les horaires, le réveil est à 8h00, les cours commencent à 9h00 et finissent à midi pour le repas. Ils reprennent à 13h00 jusqu'à 15h00. Les soins sont dès 15h15, il faudra vous arranger avec les autres pensionnaires. Vous avez une pause jusqu'au repas de 18h00. L'extinction des feux est à 21h00. Tu penses pouvoir t'y adapter ?

— Euh oui, répondis-je.

Elle me sourit et je le lui rendis, mais mon malaise ne partit pas pour autant. Nous arrivâmes dans un salon où se trouvaient deux pensionnaires assis à une table en chêne.

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