La fille du désert

Arrivée à Marrakech.

" Enfin sortie de cet avion! Heureusement, il n'y a pas eu trop de turbulences ! Et j'ai toutes mes affaires !"
La jeune femme se dirige vers la sortie.
"Bon maintenant, je dois trouver un taxi !"
-Hep, taxi! Crie Meryem.

- Désolé on m'a déjà réservé! Lui répond le chauffeur

Meryem hausse les épaules et se retourne. Elle aurait dû en réserver un avant de partir ! Elle tourne la tête et en aperçoit un au loin. Elle se met à courir dans sa direction.

- Taxi! crie-t-elle à nouveau.

Cette fois-ci, on lui répond :

- Vous v'lez aller où m'dame?

- À l'hôtel du centre s'il vous plaît.

- Allez-y, montez.

Meryem monte pendant que le chauffeur charge ses valises. Elle ouvre sa fenêtre et allume une cigarette.

- Z'êtes du pays? Lui demande le chauffeur une fois le taxi en route.

- Je suis née ici mais la France est mon pays maintenant...

La remarque fait froncer les épais sourcils du conducteur :

- Eh, mais z'avez tort. Le Maroc c'est le plus beau pays du monde !

- Je suis d'accord mais ça ne fait pas tout! réplique-t-elle.

- De toute façon j'risque pas d'aller en France ! 'Fin bref, vous v'nez voir de la famille ou z'êtes en vacances ?

- Je viens faire un reportage, répond simplement Meryem.

- Alors comme ça z'êtes journaliste ?demande le chauffeur, intrigué.

Oh non! se dit Meryem. Je vais encore avoir le droit à une demande farfelue !
C'est souvent comme ça : les gens qui s'intéressent à son métier sont quasiment tout le temps ceux qui veulent que l'on voit leur nom dans le journal ou ceux qui souhaitent connaître des anecdotes croustillantes sur de stars.

- Oui, finit par dire Meryem.

- Eh ben,j'espère que vous parl'rez ben de la beauté d'not' pays et d'ces charmants z'habitants! Les chauffeurs d'taxi, par exemp'e! J'peux vous servir d'modèle, vous savez!

Qu'est-ce que je disais!

- Ça ira, merci, réplique la journaliste, se forçant à sourire.

- Tant pis!

Le reste du voyage se déroule en silence, jusqu'à ce que le chauffeur dise:

- Voilà, z'êtes arrivée m'dame !

Il se gare dans son emplacement réservé.

- Merci beaucoup Monsieur !

Le chauffeur lui décharge ses valises.

- Bon ben, bonne journée ma p'tite dame ! dit-il, déçu de ne pas avoir droit à un article.

- Bonne journée à vous aussi. Au revoir.

Ils se saluent d'un geste de la main et se séparent.

Meryem observe la façade de l'hôtel : c'est un grand bâtiment en pierre, poussiéreux mais majestueux. Les fenêtres sont carrés, et dépourvues de vitres. Ce sont juste des trous, refermés par des rideaux turquoises.

Décidément, pense la jeune femme, il y a vraiment beaucoup d'argent dans les caisses du journal !

- Bon, voyons, maintenant il faut que je trouve le guide dans cet immense hôtel !"