La fille du désert

Un évènement inespéré

Le Roi de la tribu arrive. C'est un jeune homme musclé.
Il s'arrête échanger quelques mots avec celui qui a dirigé l'opération de kidnapping puis continue d'avancer jusqu'au prisonniers.

Emily a repris connaissance.
Personne ne dit mot.
Ils ont les points et les chevilles en feu à force de tenter de défaire leurs liens.

Le jeune chef les observe un instant.
Il s'approcha de Rachid et lui demande en arabe:

"C'est toi le guide ?

- Plus pour longtemps visiblement. répond-il sèchement.

- Si vous restez bien sage, vous aurez peut-être la vie sauve...

- Pour que vous nous revendiez? Jamais nous ne serons esclaves! Vous m'entendez? Jamais!

- La vie ou la mort. Le choix est vite fait, non? Ironise le Roi.
Pensez un peu à vos camarades. Ils préfèrent peut-être êtres esclaves et vivre plutôt que ne rien faire et mourir!

- Rachid, chuchote Meryem en français, il a raison, il faudrait peut-être demander l'avis de tout le monde avant de signer notre arrêt de mort...

- J'avais oublié que vous compreniez l'arabe.

- Que dites-vous ! hurle le chef.
Ne parlez pas dans une autre langue!

Il les fixes et leur cries:

- Dites-moi ce que vous vous êtes dit!

- Je lui ai dit que vous aviez raison, qu'il fallait demander l'avis de nos camarades, lui explique calmement Meryem.

Elle lui adresse un grand sourire et cligne des yeux. Le jeune homme est charmé.

- Vous parlez comme nous ?

- Comme vous, en effet, approuve la jeune femme.

Il se tourne vers un de ses soldats et lui murmure quelque chose à l'oreille. Celui-ci incline la tête et viens détacher Meryem de son poteau.

Elle fait mine d'avoir peur d'être jetée dans le brasier. Elle adresse un regard à tous ses compagnons de voyage. Rachid articule quelques mots: ne fait pas ça.
Elle hausse les épaules. Ça vaut le coup d'essayer.
Le chef l'amène à sa tente.
Il poste deux hommes en fraction devant l'ouverture puis ils pénètrent à l'intérieur. Le Roi la fait assoir sur un fauteuil.

- Êtes vous des nôtres ?

- J'appartenais à une tribu de bédoins.

- C'est un peu comme nous...

Meryem réfléchit à toute vitesse. Elle doit trouver rapidement un plan pour les sortir de là, quand des cris fusent de tous côtés.

- Qu'est-ce que...grogne l'homme.

Un soldat entre et annonce :

- Mon Roi, le village est attaqué ! Ils libèrent les prisonniers !

- Distribuez des armes, je veux que tout le monde se batte!

Le chef se tourne vers Meryem.

- Quand à toi...

Il l'attire contre lui, sort un poignard et lui passe sous la gorge.
Ils sortent dehors et le jeune homme crie:

- Ennemis, posez les armes ou j'égorge cette jolie jeune fille!

Sa remarque a l'effet escompté. Tout combat cesse et des centaines de paires d'yeux les fixent.

Meryem a le temps de voir que tous ses amis sont sains et saufs, protégés par les guerriers venus attaquer la tribu.

Un grand homme assit sur une imposante monture se détache du groupe des assaillants. La prisonnière est stupéfaite en le voyant.

- Laisse-la, elle n'a rien fait.

- Mais vous si.

Soudain il se crispe et s'effondre par terre. Une flèche dépasse des deux côtés de son cou.
Les guerriers reprennent le combat.
Le chef de leurs libérateurs s'approche de Meryem et la hisse sur son cheval.

- Allez, viens.