Sa définition du bonheur

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                                                  (Ce soir ou jamais)

Disclaimers : un des deux protagonistes appartient à M. Leiji Matsumoto. Plus ou moins.

Notes de l'auteur : histoire débloquée sur le thème « vengeance » récupéré d'un défi sur un autre site et mixé avec une fanfic datant de la préhistoire d'internet (même si pour celle-là, le plot s'est un peu décalé). Conséquence amusante, le résultat publié dessous est en quelque sorte la suite de deux textes qui n'ont rien à voir l'un avec l'autre. Et pour ceux qui sont familiers des dénominations de genres dans la fanfic, ça me donne donc un très net dark!Harlock.

Temporalité : Endless Odyssey. Ou, plus précisément, juste avant. Fonctionne aussi avec le 2013.

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Ce devait être ce soir. Ce soir ou jamais.

L'homme accoudé au comptoir renifla, un pli amer au coin des lèvres, puis vida son gin d'une traite.

— Ce soir ou jamais, marmonna-t-il.

Il fit claquer son verre sur le zinc.

— Un autre ! lança-t-il au barman.

Ce soir ou jamais. Trois semaines qu'il se répétait cette phrase en boucle comme un mantra. Chaque nuit, il commandait verre sur verre, observant dans l'ombre, cherchant dans l'alcool le courage qui lui faisait défaut. Chaque matin, il se réveillait la bouche pâteuse, mille marteaux tambourinant sous son crâne, incapable de se souvenir comment il était revenu à la chambre d'hôtel miteuse qui était désormais son chez-lui. Chaque midi, il faisait face à la photo d'Elysia et de sa mère et il se sentait misérable.

Elysia... Il serra inconsciemment le poing. S'il était ici, c'était à cause d'elle. Pour elle. Parce qu'il avait été heureux. Parce qu'on lui avait volé sa vie. Parce qu'il ne laissait à personne le droit de décider à sa place de la définition du bonheur.

— Ce soir ou jamais, répéta-t-il en fixant son verre. Ce soir ou jamais.

S'il était ici, c'était pour réclamer justice. Pour une vengeance. En solitaire. En marge de la loi qu'il avait fait respecter jusqu'à présent. Contre l'avis des forces de défense gouvernementales auxquelles il avait appartenu. Personne ne le soutiendrait. Pas contre celui qu'il venait défier.
Il ferma les yeux, respira profondément. Et il n'était pas lâche. Il n'était juste... pas fait pour ça.

Les minutes s'écoulèrent, devinrent des heures. Les tables se vidèrent, se remplirent. Se vidèrent à nouveau. Une bagarre éclata à l'autre bout de la salle, aussi violente que brève. Deux ivrognes qui s'étaient cherché des noises. Nul ne s'en préoccupa.
Il commanda un troisième verre. Peut-être un quatrième. Il ne savait plus.

La nuit s'avançait, inexorablement. Ce soir ou jamais.

Il sentait la peur lui tordre les entrailles. Au cours de sa traque, il avait côtoyé un ramassis de canailles qui lui avaient conté d'innombrables histoires. Invraisemblables pour la plupart. Trop pour toutes avoir été vécues par un seul homme. Mais les légendes comportaient un fond de vérité, n'est-ce pas ? Et puis... il jeta un coup d'œil furtif en direction du recoin où celui qui hantait ses pensées était attablé. Et puis il avait vu ce dont ce salopard était capable. Il l'avait vu attaquer le convoi, écraser les escorteurs et leur armement sous-dimensionné, il l'avait vu aborder son bâtiment, il l'avait vu abattre froidement ses camarades.

2013Où les histoires vivent. Découvrez maintenant