- Chapitre 14 -

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   Lily ouvrit les yeux d'un seul coup, la respiration rapide. Elle regarda autour d'elle et vit les rideaux tirés de son lit à baldaquins et entendit les ronflements de ses camarades à côté d'elle. Elle ouvrit un peu la tenture rouge pour regarder l'heure sur son réveil: cinq heures du matin. Elle se retourna, et les événements qui s'étaient produits quelques heures plus tôt lui revinrent rapidement en tête. Elle sourit et gloussa silencieusement en pensant aux filles qui dormaient dans les lits adjacents qui auraient tout donné pour se retrouver à sa place. Elle referma les yeux, et essaya de se rendormir; mais cela lui était impossible. Tout les souvenirs d'il y a trois heures lui revenait en tête à chaque fois qu'elle replongeait dans le sommeil.

   Elle ne pouvait pas rester là indéfiniment à tourner et virer dans son lit. Elle se redressa, posa ses pieds nus sur le sol froid, et vit le pull rouge et jaune de Quidditch. Des nouvelles choses lui revenaient en tête; après s'être rhabillés, ils s'étaient rassit et elle commençait à s'endormir sur lui. Mais elle avait froid, et par conséquent, elle avait choisi de rentrer à la tour de Gryffondor. Sur le chemin, James lui avait donné le pull chaud qui se trouvait maintenant sur sa table de chevet.

   Sans faire de bruit, elle marcha sur la pointe des pieds, saisit le pull et l'enfila. Il semblait encore un peu tiède et avait l'odeur de l'amortentia. Elle comprenait maintenant pourquoi la potion dorée et nacrée que le professeur Slughorn leur avait montré sentait comme James. Le pull était un peu grand; les manches dépassait de ses bras et il descendait sous ses hanches. Malgré tout, c'était presque plus confortable qu'un pull a sa taille.

   Elle prit un livre au hasard dans la pile d'ouvrages qu'elle ne pouvait voir, faute de la luminosité de la pièce. Toujours tout doucement, elle enfila des chaussons qu'elle avait commandé il y a une petite semaine chez madame Guipure, en envoyant un hibou de la volière qui ne paraissait pas du tout content d'y aller. Il était revenu avec le paquet, essoufflé, les ailes rétractées, et lui pinçait le doigt si elle approchait trop sa main de lui.

   Elle descendit doucement les marches. Quand elle arriva devant les braises encore chaudes de la cheminée éteinte, elle prononça la formule « incendio » et une lumière orangée et chaude se dressa devant elle, rassurante. Elle s'assit sur le canapé qui se trouvait en face du bois qui brûlait et regarda par la fenêtre; comme elle s'en doutait, en plein hiver, la nuit sombre dominait le ciel, et des flocons de neige tourbillonnaient en sortes de billes blanches et froides. Les fenêtres elles mêmes étaient couvertes de givre. En baissant les yeux, elle vit le livre qu'elle avait pris au hasard; Arsenius Beaulitron: l'essentiel de La Défense contre les forces du mal.

   Avec un haussement d'épaule, elle ouvrit le livre et commença à le feuilleter. Elle s'arrêta sur un chapitre sur les épouvantards, qui l'intriguait.

   La véritable apparence d'un épouvantard est inconnue, car il s'agit d'une créature capable de changer d'aspect en un instant et qui privilégiera toujours la forme la plus terrifiante possible pour la personne qui lui fait face en puisant dans ses peurs les plus profondes. Toutefois, lorsqu'un épouvantard se retrouve face à un groupe de personnes et qu'il tente de toutes les effrayer en même temps, il peut arriver qu'il prenne une forme alternative regroupant plusieurs craintes.

   Lily n'avait jamais été confrontée à une épouvantard, et se demandait bien quel pouvait être le sien. Elle n'y avait jamais vraiment songé, et ce n'était que maintenant qu'elle réfléchissait à quelle forme pourrait t'il bien avoir.

   Les formes prises peuvent être particulièrement dangereuses, étant donné que l'épouvantard ne se contente pas de prendre les caractéristiques physiques de la peur qu'il choisit mais également ses capacités, ce qui fait que, par exemple, un épouvantard choisissant de devenir un Détraqueur sera capable de produire les mêmes sensations que cette créature, bien qu'elles apparaîtront toujours plus faibles que celles provoquées par un véritable Détraqueur.

Marauder est un défi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant