~Chapitre 11~

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Lors de son réveil le lendemain, le soleil n'était pas encore levé. Alpha s'extirpa de ses draps, la douleur parcourant chaque parcelle de son corps dû aux courbatures. Elle l'ignora et enfila de nouveaux vêtements avant de sortir de sa chambre pour se diriger sur le toit. Là, elle s'assit au bord du vide et contempla l'horizon d'où le soleil pouvait surgir d'une minute à l'autre. 

Quelques minutes s'écoulèrent dans un silence religieux avant que des pas, à peine audibles, s'approchèrent de la jeune fille.

Livai : T'es bien matinale, aujourd'hui.

Il prit place à coté de la jeune fille en s'asseyant, leurs épaules se frôlant. Son regard restait rivé sur le paysage alors qu'elle entamait une discussion avec son caporal-chef et, accessoirement, son sauveur.

Alpha : Je voulais voir le levé.

Il hocha la tête en restant silencieux. Ils regardèrent ensemble l'étendu de forêt devant eux, sans que l'un ni l'autre soit gêné par le silence qui était apaisant. Finalement, le soleil fit son apparition et sa lumière chassa l'obscurité de la nuit avec plusieurs rayons. Un sourire s'installa sur les lèvres de la jeune fille, tandis que son coeur lourd commençait à s'alléger devant ce beau spectacle. Malgré tout, son esprit passait en boucle le moment ou la vie de son amie s'était éteint.

Elle se sentit quelque peu observée et tourna la tête pour croiser le regard de Livai qui était planté sur elle. Ils se fixèrent, sans mot. La vision de la jeune fille se brouilla doucement, de l'eau glissant sur ses joues pour s'échouer au sol dans un petit cliquetis. Hésitant, Livai approcha sa main de la joue d'Alpha pour en essuyer les larmes qui coulaient. Il ne fit aucun commentaire, se contentant de lui caresser la joue pour la rassurer.

Alpha : J'aurais... J'aurais pu la sauver...

Ses mots douloureux avait franchis ses lèvres dans une voix brisée par le chagrin. Le caporal-chef plissa ses yeux, l'air grave.

Livai : C'était trop tard. Personne n'aurait pu la sauver.

Elle eut un hoquet, et baissa le regard sur le sol, chagrinée. La main de Livai glissa de sa joue à son menton pour lui faire relever la tête et replanter son regard dans le sien. Il soupira, l'inquiétude se lisait malgré lui sur son visage. 

Il approcha son visage de celui de la jeune fille pour coller son front au sien. Elle ouvrit un peu sa bouche, surprise, et un petit sourire passa sur les lèvres de Livai avant de repartir comme il était venu.

Leur proximité fit piquer un fard à la jeune fille qui le regardait d'un air confus. Finalement, il éloigna son visage du sien et se releva avant de se diriger vers la sortie du toit. Il s'arrêta un moment sur le chemin pour se retourner et lui adresser quelques mots.

Livai : Ménage toi, cadette.

Puis il descendit les escaliers qui menait à l'étage d'en dessous. Une fois hors de vue d'Alpha, il s'appuya contre un mur, passant un main dans ses cheveux. Il ne comprenait pas ce qui lui avait pris, d'un coup il avait eu envie de la prendre dans ses bras pour la réconforter alors il s'était approché d'elle et avait collé sa tête à la sienne.

Il déglutit, refusant d'admettre ses sentiments naissants pour la jeune fille. Il prit une profonde inspiration et descendit au réfectoire pour boire un thé noir et remettre ses idées en place.

De son côté, Alpha avait cessé de pleurer. Ce moment avec Livai avait eu le don de l'apaiser, alors elle se leva puis releva la tête vers le ciel.

Alpha : Regarde moi bien, Ema. Car je vais devenir la meilleure soldate ! Regarde moi !

Elle sourit au ciel, imaginant Ema qui la fixait de ses yeux pétillants. Emplis d'une énergie nouvelle, la blanche dévala les escaliers comme une furie, et courut jusqu'au hangar. Elle croisa plusieurs personnes au passage comme Jean et Ymir qui hoquetèrent de surprise en la voyant sortit de son trou.

Une fois au hangar, elle s'équipa de son équipement 3D et se dirigea vers la foret. Là, elle n'attendit pas une minute avant de s'élancer, virevoltant, tranchant la nuque des faux titans. Elle enchainait ses cibles, ses mouvements étaient fluides et précis, ses yeux étaient plissés de concentration.

Elle revint de son entrainement en sueur, reposa son équipement 3D et se dirigea vers les douches communes, sa serviette et ses shampoings dans les bras. À peine eut-elle mit un pied dans les douches des filles que Historia lui tomba dessus.

Historia : Oh Alpha ! Les douches sont hors de fonction... Il faut se doucher dehors, avec les tuyaux.

Alpha : D'accord... Attends, quoi ?!

Elle écarquilla les yeux et suivit Historia jusqu'aux nouvelles douches qui étaient rien plus que des tuyaux dans la cour. Elle était bouche bée en regardant les filles se doucher en maillot de bain, complètement gelée par la température de l'eau.

Elle vit les garçons qui étaient au même endroit car leurs douches étaient cassés aussi. Ils s'arrosaient entres eux et arrosaient les filles qui leur hurlaient dessus.

Alpha déglutit, elle n'avait pas de maillot de bain elle. Elle soupira, passant une main nerveuse dans ses cheveux.

Historia : Je peux te prêter un maillot si tu veux !

La blonde lui sourit amicalement, elle semblait avoir lu dans les pensées de la soldate. Celle-ci hocha la tête mais une main se posa sur son épaule.

Livai : Inutile. Suis-moi.

Alpha cligna plusieurs fois des yeux, étonnée. Sans mot, elle le suivit. Ils arrivèrent devant le bureau de Livai et celui-ci entra et lui intima d'un geste de tête d'entrer.

Livai : Il y a ma salle de bain, là. Tu peux l'utiliser. Par contre, après tu la nettoie.

Elle hocha la tête, reconnaissante de pas avoir à se doucher dehors.

Alpha : Merci beaucoup !

Elle s'engouffra dans la salle de bain et mit le verrou avant de commencer à faire couler l'eau chaude sur son corps engourdis.

Livai fixait la porte de la salle de bain, silencieux. Il était assit à son bureau, mais n'arrivait pas à se concentrer sur les papiers qu'il avait à remplir. Ses pensées étaient concentrées uniquement sur Alpha qui se tenait à quelques mètres de lui, se douchant tranquillement. 

Lorsqu'il avait vu qu'elle allait être en petite tenue devant d'autres hommes, il avait pas pu s'empêcher de réagir et de l'emmener ici, à l'abris des regards. Ce sentiment qui était la jalousie lui avait encore été inconnu jusque là.

Son regard neutre était toujours rivé sur la porte, attendant que la blanche sorte. 

Destin d'une inconnue (Oc X Livai)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant