f i r s t

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Ce paysage.
Le paysage dont tu as toujours parlé, nous voilà. La brise légère qui fait flotter nos cheveux, parfumée d'une douce odeur dont tu n'arrêtais de rêver; la fleur d'oranger.
Une senteur banale mais tellement importante pour toi. Tout est magnifique comme tu l'avais dit, d'ailleurs cet endroit te ressemble bien; le ciel bleu, les orangers autour, le chant des oiseaux, la pelouse verte avec quelques pissenlits répandus de par et d'autres. La paix tout simplement. C'était ce que tu étais.

J'ouvre les yeux, sortant de mon songe. Je dirige mon regard brillant devant moi. Me rendant compte de là ou j'étais, là où j'aurais espéré le voir de la façon dont je l'imaginais il y a quelques instants.
Ma vie défile devant mes yeux et je me rappelle de tout. Mon visage se crispe, mes larmes coulent, mes mains resserrent cette rose qui aurait dû être offerte dans un moment de joie. Seulement c'est loin d'être le cas.

Je venais de te perdre ?

C'est trop tôt je ne peux pas y croire, je ne veux pas le dire ni le penser. Je ne sais pas, je ne sais rien, j'ai juste mal, ma tête tourne, mon cerveau surchauffe, j'ai l'impression que tout mon monde s'effondre. Je ne peux pas. Je ne veux pas. Pourtant
Mes larmes sont bien présentes.

Le fait de l'avoir juste en face de moi ne me suffit pas. C'est simple, je n'y crois pas. Pourtant ton corps endormi est bien là, le prêtre devant moi et la famille autour. Je n'y crois tout simplement pas parce que je refuse. Mais au fond de moi je sais bien la vérité, je ne veux juste pas l'affirmer.

Je dois te dire Adieu c'est ça ? En glissant cette fleur sur la caisse qui t'est destinée pour l'éternité ? Comme toutes les personnes à mes côtés ? Je respire longuement en closant mes paupières. Et marche difficilement jusqu'en face du trou où ma main lâche la rose. Je ne dis rien, ma gorge bien trop serrée pour laisser sortir un mot. Je me retourne pour quitter l'endroit mais me retiens.

J'observe le paysage.
Ce paysage.
Contrairement à la douce brise et au temps léger, les nuages dominent le ciel, la pluie rabat la brise mais l'odeur y reste. Nous sommes ici tous les deux, seulement un respire toujours.

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388 mots

'''𝒮𝑜𝓇𝓇𝓎'''-𝓶𝔂𝓰 ₓ 𝓹𝓳𝓶Où les histoires vivent. Découvrez maintenant