'''𝒮𝑜𝓇𝓇𝓎'''-𝓶𝔂𝓰 ₓ 𝓹𝓳𝓶

t h i r d

Son regard s'arrête sur les clichés collés sur les murs de l'entrée. Clichés étant pris à une époque qui lui semblait à des années-lumière d'ici. La nostalgie du passé refaisant surface dans son esprit.
Une faible musique résonne dans la grande maison, mais lui ne l'aperçoit pas, du moins il est trop absorbé par les photos qu'il ne comprendrait pas pourquoi ça serait un problème. C'est une mélodie au piano. Cet air passe parfaitement pour la période dans laquelle notre protagoniste se trouve. Elle est jouée d'une telle douceur qu'elle en devient mélancolique. Jimin reconnaissait ce morceau. Mais cela ne l'empêcha pas de fermer les yeux et de s'avancer vers la pièce où le grand piano se trouvait, connaissant cette maison par coeur s'y aventurer les yeux fermés n'était pas un problème.

Ses yeux brillants s'ouvrirent sur la scène devant lui.

Un homme.

Un jeune homme blond se tenait assit sur un tabouret, ses pieds appuyant sur les pédales au rythme du son, ses doigts dévalant les touches noires et blanches. Devant une baie vitrée dévoilant la lumière de la pleine lune reflétée sur le dos du piano vernis. Cette personne se libérait, transmettait toutes les émotions qui le transperçaient de toute part. Et ça, Jimin le ressentait bien.
Surtout que ce morceau cachait quelque chose de beaucoup plus profond, une blessure du passé peut-être. Mais Jimin le savait, après tout ce n'est pas n'importe quelle personne qui lui a fait connaitre cette mélodie. Malgré les nombreuses tentatives de notre noiraud, il n'a jamais voulu lui dire qui était l'auteur de cette oeuvre.

Le morceau touchait à sa fin et Jimin ne pouvait que laisser cette larme couler, se remémorant tous ses moments passés à s'entraîner, dans la salle de danse sur cette musique.

Et c'est à ce moment-là que le pianiste croisa les yeux de Jimin. Ils restèrent plusieurs minutes à se dévisager, le noiraud lui ne voyait pas grand-chose dû au contre-jour causé par la lumière de l'astre de nuit. Dans un silence de mort, seuls les bruits des feuilles d'arbres qui grésillaient entre elles se faisaient entendre.

Là, un jeu de regard avait débuté. Seulement Jimin n'était pas d'humeur à jouer. Donc ce fut lui qui perdut bien évidemment. Face à la victoire du blond, celui-ci se leva doucement détournant le regard vers la lune, aspiré par elle.
Notre pauvre petit Jimin n'avait pas le courage de lui poser la question qui lui brûlait les lèvres.
Il est trop timide pour cela, donc c'est d'une petite voix ; confondu entre un murmure et un  chuchotement ; d'une voix tremblotante et cassée qu'il demande;

"Pourquoi l'as-tu abandonné ?"

Oui notre Jimin savait qu'il le connaissait, personne ne savait l'existence de ce morceau en plus de cela l'inconnu le jouait à la perfection, ce qui ne fit aucun doute pour Jimin.

Le blond lui, écoutait. Malgré le degré de décibels non élevé il put entendre ses mots qui de loin n'avaient pas l'air de l'atteindre, mais qui au fond avaient une signification importante.
Il se retourna, le jaugea de son regard aux airs froid, mais qui pouvait dévoiler une certaine faiblesse du point de vue du blond. Aucun mot n'était sorti.
Il se dirigea simplement vers le canapé du salon, placé en face d'une télé non utilisée. Une bouteille d'alcool fut sortie du placard et le pianiste s'installa.

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