Charmé | Namjin |

Camélia Blanc : Perfection

Jin pensait de plus en plus à ces fleurs qu'il recevait. 

Son salon embaumait une senteur florale qu'il appréciait particulièrement.

Tranquillement assis à sa table de service, le jeune homme réfléchissait.

Il était accoudé à la table, la main soutenant son menton.

Le brun avait les yeux dans le vide, complètement plongé dans ses pensées.

Le soleil le réchauffait agréablement, nullement perturbé par le peu de vent qui frôlait gentiment la nuque du vendeur.

L'envie de rencontrer cet étranger le taraudait de plus en plus, il ne pensait qu'à ça depuis quelques temps.

Et à part rester camper devant sa boutique, il n'avait pas vraiment d'idée pour le retrouver.

Et puis d'ailleurs, pourquoi le châtain ne se montrait-il pas ?

Avec un soupir, il passa la main dans ses cheveux.

Pris d'un soudain espoir, il tourna la tête afin de voir si une quelconque présence l'observait.

Il crut voir quelqu'un disparaître derrière un mur, mais ça avait été tellement rapide qu'il ignorait si c'était la réalité ou une simple imagination de la part de son cerveau qui souhaitait terriblement voir son amant.

Prudent, il garda un oeil dans la direction, et son coeur s'arrêta l'espace d'un instant lorsque quelqu'un sortit de derrière le mur.

Mais la personne qui venait de traverser n'était qu'une femme.

Dépité, il se laissa aller contre sa chaise, le regard dans le vide.

Il avait encore espéré.

Encore.

Sans résultat.

[...]

Excité, le brun rangea les derniers billets dans la caisse, son coeur battant comme un petit fou.

Quelle fleur son amant allait-il lui déposer aujourd'hui ?

Quels doux mots allait-il lui dire cette fois-ci ?

Il jetait des coups d'oeil impatients vers la rue, pressé.

Enfin dehors avec ses affaires sur l'épaule, il poussa un cri de surprise en voyant la fleur déposée.

D'une blancheur sans pareille, la fleur de la perfection rayonnait, ainsi posée en évidence sur la table.

Le camélia était originaire d'Asie orientale et était énormément apprécié en Chine, au Japon et en Corée.

Seokjin resta un instant immobile, observant avec joie la beauté de la fleur, la main sur la bouche.

D'une main hésitante, il retourna la fleur pour saisir le petit bout de papier encore et toujours présent.

La perfection même serait sur le trône que les courtisans trouveraient le moyen de la flatter

Quelle belle citation... 

Jin ne se l'avouait pas, mais c'était une des principales raisons pour lesquelles il tombait amoureux de son correspondant.

Je ne me lasserai jamais de vous observer... Vous...une telle perfection... inondée de la lumière du soleil... Vous rayonnez mille fois plus que le plus beau des diamants... Vous êtes la lumière qui illumine ma vie

Le jeune homme eut un rire nerveux, il cacha son visage rouge dans ses mains.

Bon dieu, il sait manier les mots aussi bien qu'un chevalier une épée...

Il ne pu s'empêcher d'embrasser avec une grande douceur les pétales de la fleur, inspirant sa fragrance par la même occasion.

Qu'est-ce qu'il aurait aimé embrasser de la même manière celui qui hantait son esprit.

Il continua de contempler son présent, en souriant bêtement, avant de lever le visage vers le soleil en fermant les yeux.

Jamais il ne s'était senti aussi vivant.

Et en face de ce merveilleux spectacle, accoudé à une fenêtre de l'immeuble, un châtain ne pouvait se retenir de sourire de toutes ses dents.

Et le vent souffla, emportant avec lui des mots soufflés amoureusement.

Je vous aime