Et si... il était une femme.

Chapitre 7

PDV de Damien

On est enfermés tout les deux ici. On ne sait pas quand est-ce qu'on pourra sortir... Certes d'autres gens viennent faire des excursions ici, mais de là à nous trouver et réussir à nous ouvrir, ça pourrait mettre beaucoup de temps. Et en attendant, on a juste à boire. Et c'est pas comme si c'était confortable, tout est glauque, sombre, poussiéreux...

Je tourne la tête vers Thomas, il est recroquevillé sur lui même sur un lit. Je pense qu'il essaie de cacher qu'il a peur, mais c'est plutôt raté.

- « ça va mec ? » Question rhétorique, histoire de faire la conversation...

- « Ouais, bien sûr, on est juste enfermé dans un endroit flippant à mort avec sûrement plein d'esprit prêt à nous bouffer le cul ! » Je ris nerveusement.

- « Si tu veux, j'peux le faire à leur place. » Il me lança un regard foudroyant. Visiblement, il n'est pas d'humeur à plaisanter.

PDV de Thomas

« Putain, il trouve encore le moyen de me faire des avances dans cette situation le con. »

Le pire, c'est que ça marche plutôt bien, malgré le regard haineux que je lui ai lancé, j'ai bien senti mon corps frissonner et mes joues se teinter légèrement.

- « Si j'étais une fille, tu m'aurais déjà serré fort dans tes bras pour me rassurer. » Pourquoi est-ce que je dis ça ? A croire que des fois j'aimerais en être une pour qu'il puisse se passer quelque chose, j'suis malade moi.

Il se mit à quatre pattes sur le lit et s'avança vers moi tel un félin qui voudrait jouer avec une souris.

- « Allez vient faire un grooooos câlin à tonton Damien ! » Il plongea sur moi pour me plaquer sur le lit en me faisant un câlin, déclenchant un fou rire à nous deux. Probablement plus dû à l'atmosphère tendue à cause du lieu que par la nature de son geste d'ailleurs.

- « Ouais, no homo hein. » Pour le coup ce n'était pas faux, on avait principalement besoin de se rassurer dans cette situation terrible.

Soudainement, un bruit étrange survint et nous fit sursauter. On se releva pour être assis sur le lit, nos mains se tenant machinalement, et un grand silence fit place entre nous pour rester aux aguets.

L'un de nous finit par prendre la parole.

- « C'était quoi ça ?... » Dit Damien, avec un ton très inquiet.

- « C'est sûrement un truc qui est tombé, tout tombe en ruine... » répondis-je sans grande conviction.

Puis on entendit des pas s'approcher, de plus en plus, accroissant notre angoisse. La pièce glauque et cette poupée horrible ne nous aidait pas à éviter la paranoïa.

- « Damien, j'ai peu- » Chuchotais-je avant de me faire couper par Damien.

- « Chuuuut » Dit-il à voix basse avant de m'embrasser tendrement. Ce baiser était très différent de celui qu'il m'avait adressé la dernière fois. Il était plein d'affection, de tendresse et de détresse. C'était comme un adieu. Je finis par participer à ce baiser, convaincu que ce qui était derrière la porte allait nous tuer.

- « Oh... euh excusez-moi, je savais pas que c'était occupé... euh enfin euh... au revoir ! »

Un visiteur était survenu en ouvrant la porte. On eu à peine le temps de comprendre ce qu'il se passait qu'il déguerpit aussitôt pensant nous déranger. Damien et moi nous regardons, écarlate et silencieux, cherchant à comprendre ce qu'il venait d'arriver.

- « Thomas... Tu vas me détester. » Dit Damien après un moment de silence.

- « Pourquoi ? »

- « La porte... il fallait la tirer. » Je fis des gros yeux ronds. On a tenté que de la pousser. Et comme on avait galéré à l'ouvrir, on a pas réfléchi et on a pas essayé de tirer. A quel moment on a pu être aussi stupide ?

On fut pris d'un nouveau fou rire, mais plein de soulagement cette fois ci, et on quitta les lieux dans une ambiance bien meilleure que celle avec laquelle on était venue.

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Mais une fois de retour chez Damien, l'ambiance fut tout autre. En effet, dans un premier temps on a plaisanté sur notre escapade et de comment monter la vidéo qui en découlera afin de nous réconforter après la peur que nous avons eu là bas. Seulement, en parlant de la peur de ne pas s'en sortir, le sujet de notre baiser passionné vint sur le tapis. Je suppose que, comme je ne l'avais pas repoussé et que j'avais même participé, il était impossible pour Damien de ne pas l'évoquer...

- « Et donc... pourquoi ? » Insista t-il.

- « Damien... je sais pas, j'avais peur, j'avais besoin d'être rassuré et tu étais là. »

- « ça aurait pu être n'importe qui si je comprends bien. »

- « Non... Enfin, peut être oui. Écoute, le principal c'est qu'on est vivant non ? » Je vis clairement que ma réponse ne lui avait pas plût. Son expression faciale vira à la colère, puis après un silence de réflexion de sa part qui me parut une éternité, un rictus sadique naquit sur son visage...

- « Et donc, si je t'embrasse de nouveau, comme tu n'es pas en danger de mort, tu vas me repousser, n'est-ce pas ? » Cette phrase mêlée à son changement d'attitude créa un bouleversement dans mon corps. Je me sentis frissonner de toute part, et incapable de bouger alors que lui commençait à se pencher dangereusement sur moi dans le canapé. Je ne fus que capable d'articuler un faible :

- « Bi...bien sûr... » Ce qui le fit rire doucement. Il prit mes poignées afin de les bloquer et avança son visage tellement que, nos nez pouvaient se toucher. Je sentais tout mon corps s'affaiblir, et pendant que je savourais cette sensation délectable que me provoquait Damien, mes yeux se fermèrent et mes lèvres s'entrouvrirent sans que je ne m'en rende compte.

Soudainement, tout le poids parti d'un coup. Je rouvris les yeux pour voir Damien s'être relevé, un sourire satisfait ornant son visage.

- « Bon et bien si ce n'était que les circonstances, tout va bien ! »

Et il s'en alla vers sa chambre pour se coucher.

« Comment ça, tout va bien ?! » M'écriais-je intérieurement. Il vient de me frustrer au plus au point et lui, il trouve que tout va bien ! « Crois-moi Damien, je ne te laisserais pas t'amuser avec moi éternellement. Si tu veux jouer, je participerais et crois-moi, de nous deux c'est toi qui ragera ! »