CHAPITRE 3

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Bonjour à tous ! On continue la réécriture de Macédoine avec le grand retour d'un personnage que vous aimez tous, dans sa version « remastered ». Vous allez en apprendre beaucoup plus sur lui très bientôt :) Bonne lecture !

CHAPITRE 3

Samedi 10 octobre 2020, 7h15

Un vent frais dérangea Miranda et la tira du sommeil réparateur dans lequel elle était plongée. Elle ouvrit doucement les yeux sur une charpente en bois gigantesque. Les poutres de bois s'enchevêtraient les unes sur les autres et ne s'arrêtaient pas de monter. Où était le plafond ? Dans un grognement, la jeune femme se redressa, une main sur la tête pour étouffer la migraine, et tenta de réunir ses pensées dans un schéma plus cohérent. Elle se souvenait de la gare de Douai, des salades géantes... Et ensuite, plus rien. Alors comment était-elle arrivée ici ?

Son regard balaya la pièce. Louise ne s'y trouvait pas. Elle devait pourtant être là ! S'il y avait bien une consigne qu'elles avaient toujours respecté, c'était de veiller l'une sur l'autre. Plus inquiétant encore, la fine couverture bleue qui la recouvrait ne lui appartenait pas. Elle tenait un inventaire de leurs ressources et ça n'en faisait pas partie. Il y avait quelqu'un d'autre ici. Hostile ? Pourquoi les avoir accueillies ? Et s'il voulait leurs ressources ? Et s'il s'agissait d'un violeur ? Elle se rappelait clairement avoir entendu des rumeurs sur des hommes qui enlevaient des survivantes pour les rassembler dans des harems. Mais Louise avait quatre-vingt ans, pourquoi l'intéressait-elle ?

Un vent de panique la gagna. Elle bondit sur ses jambes et longea les murs comme un fauve en cage pour étudier son environnement. Elle devait se concentrer sur les faits. Que voyait-elle là tout de suite ? Quatre murs de briques épais et un immense carillon qui couvrait une partie de son champ de vision. Les cordes de l'instrument étaient reliées à de grandes cloches camouflées sous les énormes poutres qui couvraient le plafond, telle une chorale d'antiquités. Un coup d'œil via les abat-sons lui indiqua qu'elle se trouvait en hauteur. Le beffroi ! Elles avaient rebroussé chemin pour s'enfermer dans un bâtiment clos ? Mais pourquoi faire ? C'était une terrible idée ! Pour le peu qu'un légume bloque l'entrée, elles étaient prises au piège.

Elle calma sa respiration et chercha autour d'elle pour une sortie. Louise devait bien être quelque part. Et si la personne qui l'avait enlevée l'avait tuée ? Après tout, elle était une proie facile pour n'importe quel dégénéré dehors. De grands escaliers de pierre s'enfonçaient dans l'obscurité. Elle regarda autour d'elle : son sac à dos ne se trouvait pas là. Elle devrait y aller sans arme. Tant pis. Elle prit son courage à deux mains et s'engagea dans la descente. Les marches hautes ne lui parurent jamais diminuer. Le beffroi était bien plus haut qu'elle ne l'avait imaginé. Le seul qu'elle avait visité était celui d'Arras, lors d'une visite scolaire à l'école primaire. La maîtresse avait fait un malaise en montant et les enfants n'avaient jamais pu voir le sommet. À la place, ils avaient visité les Boves : des carrières de craie où les soldats se cachaient pendant les guerres mondiales. Elles n'avaient pas sauvé la population pour autant plus de cent ans après. Après la Marée Rouge, elles devaient même être totalement impraticables et remplies de légumes aux proportions monstrueuses, comme partout ailleurs. Il n'était pas bon d'aller sous terre pendant un tsunami. Seuls ceux qui avaient été assez intelligents pour gagner les hauteurs de la France avaient survécu de toute manière.

L'escalier déboucha sur un semi-étage. Il donnait sur l'horlogerie du beffroi. Curieuse, la jeune femme étudia un instant l'ingénierie et les mécaniques complexe. Le cadran affichait onze heures quarante-cinq, heure à laquelle la Marée Rouge était passée ici. L'eau avait sans doute abîmé les circuits de l'immense horloge comme elle l'avait fait avec tous les appareils fonctionnant à l'électricité avant elle. Ce témoignage lui glaça le sang. Tout était comme cet horloge désormais : déréglé et éteint. Elle détourna les yeux et reprit la descente vers l'étage inférieur. Il fallait qu'elle retrouve Louise.

Macédoine | Roman post-apo avec des légumes géantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant