CHAPITRE 9

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Bonjour ! Voici enfin le chapitre du mois ! Nous retrouvons Miranda dans une situation délicate :D

CHAPITRE 9

Lundi 12 octobre 2020, 7h30

Réglée comme une horloge, Miranda ouvrit les yeux sur le plafond blanc du rez-de-chaussée du phare. L'apocalypse ne lui avait pas accordé une grasse matinée en deux ans, et elle avait l'habitude de ne plus procrastiner au lit. Elle dégagea ses jambes du sac de couchage et prit le temps d'observer ce qui l'entourait un peu plus maintenant que le calme était revenu. Louise dormait toujours près d'elle, un sourire aux lèvres. Connor ronflait bruyamment un peu plus loin. Leurs « hôtes » logeaient dans une pièce à part. Même s'ils avaient fini par se faire confiance temporairement, ils n'en restaient pas moins des étrangers. Mieux valait être prudent.

La jeune femme sursauta quand quelque chose de mou et de chaud lui sauta sur les jambes. Macron ronronna en mallassant sa peau avec ses coussinets. Le chat était tellement épais qu'il lui couvrait entièrement les genoux. Il l'observa de ses grands yeux verts et attendit. La jeune femme pouffa et passa une main dans la fourrure. Il paraissait que les ronronnements de chats avaient le pouvoir de calmer les personnes anxieuses. Elle ne savait pas s'il s'agissait d'une affabulation, mais elle passait un très bon moment. Le chat se relâcha petit à petit et finit par s'allonger entièrement sur elle.

Miranda le caressa encore quelques minutes avant de repérer du mouvement à l'entrée de la pièce. Ernest passa la tête à travers la porte et croisa brièvement son regard. Elle sourit poliment, mais resta sur ses gardes. Au cours de la soirée, leur couple d'hôtes avait vite cerné que la jeune femme n'était pas du genre à faire confiance facilement. Même si l'accueil paraissait chaleureux, Miranda gardait à l'esprit qu'ils se trouvaient chez de parfaits inconnus. Le fait qu'ils n'aient pas tenté de les tuer dans leur sommeil n'était en rien une garantie qu'ils ne tenteraient pas de le faire dès qu'ils auraient baissé complètement leur garde. Fort heureusement, ils reprendraient la route dès que Louise serait réveillée. Avec un peu de chance, elles pourraient même abandonner Connor ici vu qu'il s'y plaisait tellement. Mais elle ne comptait pas trop dessus. Une sangsue ne lâche pas sa proie sans une bonne raison. Elle soupira. Si seulement elle pouvait le faire disparaître sans éveiller les soupçons...

Son regard dériva sur Macron, toujours sur ses genoux.

— Du temps où il y avait Internet, les chats voulaient dominer le monde. Tu peux commencer par celui-là. Si tu dors sur son visage pendant suffisamment longtemps, je suis sûre que l'on pourrait arriver à un résultat satisfaisant.

— Méow, geignit le félin en se roulant sur le côté pour se faire gratter le ventre.

Elle s'exécuta pendant encore quelques secondes avant de se décider à sortir de son couchage sous les appels désespérés de son estomac. D'une main, elle saisit son sac à dos et fouilla dans la réserve. Un vrai petit-déjeuner ou un encas ? Elle hésita. Son dernier vrai repas remontait déjà à plus de deux jours. Il fallait aussi avouer que les boîtes de raviolis froides commençaient à lui miner le moral. Malheureusement, il n'y avait rien d'autre. Dans un soupir, elle saisit une boite, attrapa une fourchette et commença à manger lentement. Un vrai repas signifiait ne plus manger du reste de la journée. Elle fonctionnait comme cela depuis deux ans. Elle autorisait quelques excès à Louise, mais les réserves devenaient si rares aujourd'hui qu'il fallait constamment les surveiller. La dernière fois qu'elle avait fait l'erreur de mal gérer le stock, elles avaient dû jeuner près d'une semaine, ce qui n'avait pas été une expérience des plus plaisantes.

Macron mit une patte sur sa poitrine pour approcher son museau de la nourriture. Miranda essaya de l'ignorer, mais finit par lui jeter une demi-raviole pour avoir la paix.

Macédoine | Roman post-apo avec des légumes géantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant