Scars of life

I: Introduction

Je suis née à La Havane il y a de cela seize années.
Puis j'ai vécu de mes deux ans à mes huit ans en Nouvelle Orléans pour ensuite aller à Miami suite à des inondations qui ont détruits le lieu de travail de mon père.

Je suis née prématuré, à sept mois.
J'ai marché à treize mois, j'ai parlé tard aussi, ce qui a fait peur à mes parents. Ils m'ont emmené voir des médecins et le verdict : j'étais juste un bébé flemmard.

J'ai prit des cours d'orthophoniste jusqu'en C.P il me semble. Le plus drôle c'est que je n'ai pas réussi à bien prononcer les mots grâce à elle - je ne faisais que jouer à jeu.fr - mais grâce à mon grand frère Shawn, 22 ans.

Pardon, je me suis mal exprimée: le débile qui partage les mêmes parents que moi...

Dès mon plus jeune âge il m'en a fait voir de toutes les couleurs.
Tout ce que je disais devait être juré sur la tête de ma mère - ce que je faisais même si je mentais, j'étais petite et me rendais pas compte qu'il ne faut pas faire ça -, il s'allongait sur le sol de notre chambre et faisait le mort alors que je pleurais à chaudes larmes. C'était mon frère, bien sûr que je ne voulais pas qu'il meurt.

Malgré le fait que l'on se dispute et que l'on ne se parle pas, il restera toujours mon frère et je l'aimerais toujours comme tel. 

Parfois il faisait des clashs de rap avec moi. J'avais six ans, la seule insulte potable que je connaissais à la limite c'était: ta mère la première fois qu'elle t'a vue elle a dit miskine... Et encore, même ça je l'ai appris au CE2. 

Lui me disait que j'étais grosse, ce genre de choses. Je ne l'était pas, loin de-là - j'avais carrément le -V pour tout vous dire - mais je le croyais et pleurais...

En maternelle je m'étais fait une amie, Jenni. En primaire nous sommes devenus meilleures amies. Bien sûr, celle qu'elle avait avant n'était pas contente et m'a dit que j'étais "grosse comme une patate". C'est peut être rien pour vous, mais pour une enfant de six ans qui a des complexes, ça l'est.

Jenni et moi avions un crush sur un garçon nommé Austin. Lorsque nous étions en C.P j'ai créé un chat bisous. Soit le bisou sur la joue, la bouche ou coup de pied aux fesses. Il avait choisi bisou sur la bouche. Je me souviens de ce jour très bien car toute la cour nous avait encerclée.

Il ne méritait pas mon premier bisou, mais je ne regrette pas.

Pourquoi il ne le méritait pas ? Tout simplement parce que en CE1, lui et ses amis se sont amusés à me frapper.
Même le garçon le plus calme de la classe. Je me sentais honteuse. Mes parents l'ont découvert par eux-mêmes à cause de mes hématomes.

Pourtant je n'étais pas une fille à problème, au contraire, je restais souvent, pas tout le temps, avec la directrice ou les surveillants. Pas que je n'avais pas d'amis, au contraire, c'est juste que...

Je ne sais pas...

Pendant toute la période dans laquelle j'habitais en Nouvelle Orléans, la personne qui m'emmené chez l'orthophoniste, à l'école ( pas mal de fois mais pas tout le temps ), m'accompagnait à la piscine en bas de chez nous, au parc, et qui m'aidait parfois à faire mon chocolat chaud, c'était ma soeur, Sofia, 26 ans. Mon père travaillait beaucoup, ma mère aussi. La seule fois où ma génitrice m'a accompagné à la piscine, de 1 elle restait là où elle avait pied car elle ne sait pas nager et de 2 à fait un malaise dans la piscine... Je me sentais coupable car JE l'avais forcée à venir...

Lorsque j'ai emménagé à Miami, je me suis très rapidement fait des amis, avant même la rentrée.

Je me souviens de ce jour, tous les regards étaient portés sur moi. J'avais l'impression que tout le monde me jugeaient.