Chapitre 10 - Réflexion

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Dans le précédant chapitre :

« Nous en n'avons pas discuté mais le Papillon sévit toujours, il faut l'arrêter. Reviens me voir quand tu seras prête. »

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Il faut que je me lève mais tous mes muscles me disent le contraire. Aucune de mes articulations ne veut bouger. Après de longues minutes à utiliser l'énergie qu'il me reste pour sortir de mon lit et à me préparer je descends. Je dois avoir une tête de déterré. Ma mère le remarque et fais une drôle de grimace mais ne dit pas un mot. Je plaque un faux sourire sur mon visage et les traits du sien se détendent.

J'arrive au collège, j'ai l'impression que c'est encore pire que lorsque Alya a eu son accident. Au moins mes camarades étaient attristés et essayaient de me réconforter mais là personne n'est au courant et personne ne doit savoir que Chat Noir, qu'Adrien...

Ils me répugnent tous avec leurs sourires, leurs rires. Adrien est mort ! J'ai envie de le leur crier à la figure, leur dire qu'il est mort pour moi, et surtout pour Paris. Qu'il nous a tous sauvé. Et eux, ils arrivent à être heureux, cela me dégoûte. J'en ai marre de leur mentir, je veux arrêter d'être la seule à souffrir tout le temps.

La sonnerie se déclenche et je vais inconsciemment en cours. Je m'installe au fond de la salle, à côté d'une fenêtre.

Nino vient me voir pour me demander si j'ai des nouvelles d'Adrien. J'étouffe un sanglot et parviens à articuler : « Il vaut mieux que tu ne le saches pas pour l'instant. »

Il retourne à sa place me laissant seule. Le cours débute et je ne pourrais même pas dire quelle matière nous a été enseignée. Mes pensées ne reviennent que sur ce qu'il s'est passé avant-hier. Adrien hante encore mon esprit. Toute cette histoire de réincarnation me semble irréelle et pourtant elle explique tant de choses.

Un petit chaton noir vient se poser sur le rebord de la fenêtre. Il a des yeux d'un vert émeraude ressemblant trait pour trait à ceux d'Adrien. Je sens d'un coup des gouttes de pluie tomber sur mes bras. Il y en a de plus en plus et elles sont de plus en plus grosses. Je reste pendant quelques minutes sans y faire attention jusqu'à ce que Rose se retourne. « Je pourrais t'emprunter... » Elle s'arrête, étonnée. « Mari ? Tu pleurs ? » J'apporte ma main à ma joue et récupère une larme s'échouant sur mon pouce.

La discrétion de ma camarade fait retourner toutes les têtes de la classe. Je cherche désespérément le regard d'Adrien quand je me rends compte que c'est vain. Je regarde par la fenêtre et vois un ciel bleu annonciateur des beaux jours, des jours heureux. Ces jours qui paraissent idylliques et qui finissent en cauchemars.

Mon professeur donne un exercice et s'approche. Il prend la place à côté de moi et me demande ce qu'il ne va pas. Je n'arrive pas lui répondre et finalement il abandonne en me disant : « Va prendre un peu l'air cela te fera du bien. » Je sors de la classe sous l'œil interrogateur de tous les élèves.

Sans réfléchir je me dirige vers la salle des casiers. J'ouvre le numéro 34 mais rien ne s'y trouve. Je ferme violemment la porte du pauvre casier pour extérioriser toute ma rage. Je continue de marcher et me retrouve dans la cours. Je distingue le petit chat noir au loin. Je cours pour le rejoindre mais il s'enfuit. Nous jouons à ce jeu du chat et de la souris pendant quelques minutes jusqu'à ce qu'il m'attende en haut des escaliers de la sortie du collège. Là où je suis tombé amoureuse d'Adrien pour la première fois. Il m'avait gentiment prêté son parapluie.

Je m'assois sur les marches et il vient se frotter contre moi. Je commence à lui parler. Je lui dis tous ce que j'ai sur le cœur, comme je le faisais avec le vrai Chat Noir. Il m'écoute et miaule parfois. J'arrive finalement à la fin de mon récit, sur les derniers mots de Maître Fu. Le Papillon est toujours dans la nature et maintenant je suis seule pour le combattre. Il faut que j'attaque par surprise sinon je n'arriverais jamais à l'arrêter, même avec ces nouveaux super-pouvoirs. De plus il ne doit pas savoir qu'Adrien est... mort.

Puis un déclic m'appairait comme un flash. Aucun Miraculous n'aurait été distribué pour sauver la ville si le Papillon n'avait jamais attaqué. Je n'aurais pas été choisi pour cette prophétie. Personne n'aurait jamais été akumatizé, personne ne serait blessé, personne ne serait mort. Tout ce qui est arrivé est de sa faute et il reste gentiment impuni pour ses crimes. Il faut absolument le mettre hors d'état de nuire avant qu'il n'assaille une nouvelle fois Paris de ses maléfiques Akumas. Il est temps. Plus aucune âme ne sera profanée et charbonnée par l'un de ses démons.

Je suis prête. Il est enfin temps de mettre fin à ses agissements.

« Merci chaton ! »

Malgré mon unique envie de connaître le nom du monstre qui se cache sous le masque du Papillon, je dois rentrer en classe. J'ignore toutes personnes essayant de discuter avec moi. Je sors de mon sac une feuille et un stylo de ma trousse. Je dessine et réfléchi à tous les plans possibles pour battre l'ordure qui m'a pris Adrien. Parfois tellement énervée je troue le papier, mettant par la même occasion des coups de stylo sur le bureau.

Un bruit de sonnerie retentit annonçant la fin de la journée me permettant de jeter toutes mes affaires négligemment dans mon sac. Je marche rapidement vers la sortie mais quelqu'un m'attrape le bras. Toujours remplit d'une tempête de rancœur et d'un torrent de fureur, je me retourne pour trouver un Nino à la mine tourmentée. Avec une grande difficulté pour ne pas paraître agressive, je lui demande. « Qu'y a-t-il ? » Je vois ces muscles se crisper et je ressens sa nervosité.

« Eh bien, tout à l'heure tu m'as dit qu'il ne fallait pas que je sache quelque chose à propos d'Adrien, man et puis tu as... » Il a baissé les yeux pour s'intéresser à ses chaussures, hésitant à prononcer le prochain mot de sa phrase. Puis il finit par trouver le courage. « Tu as pleuré en classe. Je sais à quel point tu tiens à lui, Alya n'arrêtait pas d'en parler. » L'entente de ce nom me ressert le cœur et un sourire triste se dessine sans mon consentement. « Lorsque tu es revenue dans la salle de classe tu avais une expression qui m'étais inconnue sur ton visage. Tu avais l'air tellement en colère. De plus il ne répond à aucun de mes messages et ce n'est pas son genre. Alors je me suis demandé s'il s'est passé un truc avec Adrien ? »

Il est plus qu'inquiet pour son meilleur ami mais je ne me sens pas ni de lui dire la vérité ni de lui mentir. «Je suis désolé, tu l'apprendras bien assez tôt. » Il n'a pas le temps de répliquer qu'une voix criarde éclate, discordant avec notre ton sérieux. Des cheveux blonds apparaissent dans mon champ de vision et leur propriétaire glousse. « Alors comme ça on pleure en classe, le boulet. Tu ne voudrais pas retourner en maternelle avec tes semblables ?»

N'ayant ni la patience ni l'énergie pour me battre avec elle, je dis « Au revoir. » à Nino et pars en ignorant royalement la blonde ne lui laissant pas même un regard. J'ai déjà perdu assez de temps il faut que je me rende chez Maître Fu.


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Bonne année!! Je sais on n'est pas mardi, mais y-a-t-il une réel différence entre mardi et mercredi? Bon, d'accord, oui. Désolé!!! 

Bisous Mes Miraculeux Lecteurs

Ladyswan, M

Miraculous - 15h45Où les histoires vivent. Découvrez maintenant