Chapitre 12 - Le Papillon

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Dans le précédant chapitre :

« Tikki ! Plagg ! Transformez-moi ! »

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Sauter. Courir. Rester concentrée. Garder son calme. Ne pas s'emporter. Ne pas laisser ma colère m'envahir. Répéter sans cesse ces mots pour ne pas les oublier.

Je suis devant la demeure des Agreste. Je prends une grande bouffée d'air et lance mon yoyo vers une des cheminées du manoir. Je rentre par une des fenêtres et commence à chercher avidement ce monstre innommable. Je finis par le trouver.

La pièce est étonnement lumineuse, une grande étagère remplit de livres longent un mur. Une baie vitrée illumine les lieux, mettant en évidence un immense tableau d'une femme blonde. Deux fauteuils rouges se regardant accompagnés d'une table basse surplombent la pièce grâce à la surélévation du plancher. Sur une console se trouve un iris fraîchement cueillit dans un vase simple. A côté est disposé un cadre vide et brisé. Les vitres ouvertes font voler les rideaux et les oiseaux chantent leur plus belle mélodie d'amour. Étrangement si je devais décrire cet endroit, le premier mot qui me parviendrait à l'esprit serait « chaleureux ». Au centre de la pièce un tapis noir est écrasé par un imposant bureau. Il se tient derrière, assis sur sa chaise, ses lunettes sur son nez, un livre dans la main droite et une tasse dans la gauche.

Je suis soudain prise d'une nausée, comment peut-il rester si calme ?

Il lève finalement les yeux et me dévisage en me regardant de la tête aux pieds.

« J'imagine,mademoiselle, qu'au vu de votre présence ici et de votre expression irascible,vous devez avoir découvert mon identité. Je savais que cela arriverait un jour. » Déclare-t-il bien trop détendu.

Il se replonge dans sa lecture, boit une gorgée de son café puis subitement comme si mon existence lui reviens à l'esprit, pose tout ce qu'il est en train de faire et quitte sa chaise. Il s'avance, pour regarder la fleur bleue.

« Je présume que c'est pour cela que mon fils n'est pas rentré ces derniers jours. Vous l'avez éloigné de moi pour sa sécurité. » Suppose-t-il se pensant omniscient.

Il n'est pas au courant, il croit tout savoir pourtant il ne sait rien. Il a tué son fils et aucun regret ne déchiquette son âme. Mon cœur se sert mais je ne laisse aucune de mes émotions transparaître.

Il prend la tige entre ses mains, hume son parfum mais un des pétales tombe lentement sur la petite table.

« Elle se meurt. C'est bien triste, c'était l'une des plus belles. Ma femme se prénommait elle aussi Iris, elle était l'arc-en-ciel de ma vie pluvieuse.»

Pendant l'une de nos soirées nocturnes, Chat Noir m'a parlé de la mort de sa mère. Je me rappelle encore de son sourire mélancolique et de l'obscurité plus sombre que la nuit de son regard.

Je me décide enfin à prendre la parole mais avant qu'aucun son n'ait pu franchir mes lèvres, il s'exclame.

« Nooroo ! Transforme-moi ! »

Je peux enfin l'admirer sous son véritable jour, tel le monstre qu'il est. Son masque recouvre entièrement sa tête, cachant le peu d'humanité qui aurait pu lui rester.

Plusieurs heures plus tard, la pièce est dévastée. Autrefois si accueillante et agréable, elle est à présent détruite. Des morceaux de verres jonchent le sol en dessous des fenêtres brisées, les fauteuils éventrés recrachent une mousse jaunâtre, la table basse et la console sont toutes deux fracturées comme écrasées par un poids invisible. Les rideaux déchirés sont tâchés de sang et les livres meurtris et écartelés sont étalés à terre. On n'entend plus de joyeux gazouillements mais de fortes respirations haletantes. La clarté vespérale de la lune est obstruée par des nuages cendres, poussiéreux, laissant le lieu dans une obscurité incertaine dont mes yeux se sont habitués depuis bien longtemps. Ainsi je vois parfaitement, la peur dans les yeux de cette créature, à genoux devant moi, égratigné de cicatrices, les yeux écarquillés et voilés d'appréhension. Il baisse la tête, se dé-transformant, acceptant sa défaite et avec la force qu'il me reste, je saisis son menton tout en enfonçant mes ongles dans la peau de ses joues. Je l'oblige à enfoncer son regard dans le mien et prononce sèchement : « Je n'ai jamais éloigné Adrien de vous, vous l'avez fait, vous l'avez tué. »

Puis sans même réfléchir, je sens ma main partir. J'entends un claquement raisonné et une douleur fulgurante exalte dans le creux de ma paume.

Une larme coule le long de sa joue.

Je lève le bras et cris « CATACLYSME ! ». Je découvre pour la première fois ce pouvoir inconnu, il aspire le reste d'allégresse qui aurait pu encore se promener dans mes veines et une fièvre rageuse prend le contrôle de mes mouvements. D'un geste brusque j'approche cet ouragan de destruction près de son cœur et au moment où je m'apprête à le toucher, une vibration m'en empêche, je me ressaisis et touche le tapis qui s'émiette alors en mille morceaux. Je retire la broche trônant encore sur sa chemise.

« Vous méritez de souffrir toute votre vie pour ce que vous avez fait. »

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Voici l'avant dernier chapitre de cette histoire, j'espère qu'il vous aura plu. ( Un épilogue sortira aussi après le chapitre 13 ;)  )

Bisous Mes Miraculeux Lecteurs

Ladyswan, M

Miraculous - 15h45Où les histoires vivent. Découvrez maintenant