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     Il était près de vingt heures. Les personnes sortaient de plus en plus. La ville qui fut habitée par les enfants dans l'après-midi, fut remplacée dans des jeunes adultes. Bien que Brattleboro soit une petite ville, les fêtes de jeunes se multipliaient. Dans la ville, les voitures étaient garées dans tous les endroits possibles. Evan, qui regardait ses jeunes, soupira imaginant les dégâts qu'il allait sûrement engendrés. Mais surtout, il imaginait le nombre de fois que les policiers allaient intervenir pour des problèmes de nuisance nocturnes. En fin de soirée ou en début de matinée, tout dépend de la vision des choses, les policiers allaient forcement posté des barrages et forçaient les gens à s'arrêter pour souffler dans le « ballon ». Le nombre d'amendes qui fleurissait les soirées est hallucinant. Le nombre de personnes qui finissaient en cellule de dégrisement augmentait à chaque soirée. Enfin, de compte, tous les jeunes adultes étaient connus dans les services de police de la région pour accès de vitesse sous l'emprise de l'alcool ou simplement d'ivresse sur la voie publique. Evan le savait tout simplement mieux que quiconque, lui qui travaillait à la police en remplacement. C'est lui qui était à l'accueil et qui fait l'entrée des personnes incarcérées. Le poste, il l'a obtenu rapidement. Son père est le chef de la police du comté, rien de plus simple. Evan avait conscience, certes le poste n'était pas extra, mais après tout, il avait au moins un travail. Il avait un salaire de misère, mais après tout, un salaire est un salaire, non ?
     Evan regardait la foule, passée, repassée, disparaître dans des maisons sublimes. Aliaksandra le rejoignit après avoir mis un peu d'ordre dans le musée, attendant la venue non désirée d'une foule de gens désireuse d'en savoir plus sur les sorcières. Bien qu'elle n'en était pas une, la jeune femme se fit passer pour l'une de leur, sous les ordres de monsieur le maire et surtout, sous l'autorité de madame Frontier. Pendant des semaines, elle passait ses journées dans les nombreuses bibliothèques du comté pour s'instruire sur un domaine qui n'était pas le sien.
      Mais en faisant des recherches sur les sorcières, elle tomba sur un livre qui parlait du « travail du soir ». Très vite, Aliaksandra se rendit compte que sa famille était à l'origine de ce « travail » et que tout était partit de ses ancêtres. Sa famille avait créé un domaine et surtout, les membres de sa famille travaillaient à l'abri du monde. Il y a que récemment que ce « travail » fut découvert. En lisant de plus en plus d'ouvrage sur sa famille, elle découvrit que seule sa famille avait le « pouvoir » de réaliser ce « travail » et que c'était seulement des femmes qui pouvaient. Immédiatement, Aliaksandra se souvint des paroles de sa mère qui la priait d'avoir des filles quand elle serait mère. Au début, cette histoire, elle n'y croyait pas, mais en étant devant le fait accompli, elle pensa vraiment qu'elle était faite pour ce « travail ».
     Aliaksandra arriva vers la fenêtre auprès d'Evan. Elle évita de penser à son stupide déguisement qu'elle avait enfilé pour faire du chiffre d'affaires. « Quelle idée saugrenue », pensa-t-elle. Le portillon s'ouvrit et Aliaksandra vit une dizaine de gamins courir vers la porte de la maison. La jeune soupira, les gamins voulaient tous devenir sorcier et s'imaginaient déjà à Poudlard. C'était compliqué de leur expliquer que ça n'existait que dans les contes de fées et les livres. Derrière eux, une trente d'adultes. À ce moment-là, Aliaksandra était heureuse d'avoir Evan avec elle. Le nombre de fois où ses visites avaient été sauvées par Evan, elle ne les comptait plus. Et derrière, le troupeau de visiteurs, madame Frontier, toute pintant à l'idée de faire la visite. Se positionnant sur la marche du porche, elle voulait être en hauteur pour surplomber le groupe de visiteurs. Se mettant sur la pointe des pieds et avec des talons, elle n'était pas plus grande que la folle, mais elle pouvait les observer en hauteur. Il était tant de prodiguer les règles de la visite.
     « Mesdames et messieurs, disait madame Frontier, juchée sur sa petite marche, bienvenue dans la maison de la sorcière. Vous allez y découvrir l'histoire d'une famille, d'une femme, d'une sorcière. Dans cette maison, vous allez voir des objets de sorcière, et même une vraie sorcière. Elle vous expliquera sa vie et vous pourrez lui poser de nombreuses questions. Par contre, quelques règles, pas de cris, on ne touche à rien. Tout est dangereux dans cette maison. Après une visite, il y aura une activité et on finira la visite par la boutique. »
     Tous acquiescèrent aux paroles de l'agent de « Sorcière & Co ». Abby se tourna et faisait face à la porte d'entrée. Elle frappa trois fois à la porte et se mit à sourire. Aliaksandra remarqua du judas, son sourire en plastique et soupira plusieurs fois. Elle avait une réplique, sûrement, celle qu'elle détestait le plus possible. Une dernière fois, elle souffla avant de prendre la parole, sous le rire étouffé d'Evan par sa main.
     « Que voulez-vous, demanda Aliaksandra avec une voix de sorcière digne d'un dessin animé. Je suis une sorcière, qui mange les enfants. Comment osez-vous me déranger, moi !
     -Pardon sorcière, je suis madame Frontier. Je suis accompagnée pour visiter votre sublime maison.
     -Bien, je ferais une exception pour vous. »
     Aliaksandra alla ouvrir la porte et madame Frontier fut la première à entrer, suivie de près par les enfants et les parents. Aliaksandra leur offrait un tendre sourire pour rassurer les plus peureux. Un sourire amical peut tout changer et mettre en confiance plus les jeunes. Malgré son sourire jovial, des enfants pleuraient à l'idée d'être mangé par une sorcière. Ne supportant pas vraiment les pleurs des enfants, Aliaksandra prit sur elle, prête à en découdre avec son impatience. Face au sourire trop parfait de madame Frontier, la jeune femme cassa les règles et décida de faire autrement.
     « Bonsoir, je m'appelle Aliaksandra Peterson et je suis la petite fille d'Anastasia Petroff, la sorcière d'ici. Je ne suis pas vraiment une sorcière et j'habite dans la maison de ma grand-mère, dit-elle en souriant. »
     Cette phrase fut l'effet d'une bombe, madame Frontier n'en revenait pas. Elle avait osé dire la vérité, ce qui ne plaisait pas forcement à l'agent. De son côté, Evan était assez fier de ce qu'avait fait la jeune femme. Enfin, il avait révélé un gros mensonge et il était temps.
     Doucement, Aliaksandra mena le troupeau dans la première salle, c'est-à-dire, la cuisine. Dans cette pièce, était exposé le chaudron qui fumait encore, une jolie technologie. Des fioles, plus ou moins vide, des différents liquides de tous les couleurs. Les enfants étaient amusés par les couleurs.
     « Dans cette pièce, ma grand-mère réalisait des potions, des filtres d'amour, des malédictions était créées ici. Mais ce que ma grand-mère réalisait le plus, c'était la recette de l'onguent. Il fallait cent grammes d'axonge, cinq grammes d'haschich supérieur, assez de fleurs de chanvre et de fleur de coquelicot pour remplir le chaudron, une pincée de graine concassée de tournesol. Tout ça cuit au bain-marie pendant deux heures. Après, on se frottait la potion derrière les oreilles, sur le cou, au-dessous des aisselles et graisser le balai en pensant à ce que l'on désire voir ou éprouver au sabbat.
     -C'est quoi un sabbat, demanda une petite fille.
     -Une réunion de sorcières, répondit Evan aux côtés d'Aliaksandra. »
     Après avoir fait plusieurs fois le tour de la cuisine et avoir vérifié que le tiroir où elle rangeait ses affaires n'avait pas été ouvert, Aliaksandra conduisit le groupe vers la pièce d'après.

PS: Ne vous attachez pas à certains personnages, ils vont bientot mourir. N'hésitez pas à laisser des commentaires et des votes.🌸

Le fantôme d'HalloweenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant