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INAYA


Kamel: Pourquoi tu souris comme ça ?

- Pour rien.

Kamel: C'est encore cette histoire qui te fait rire c'est ça dit-il en riant.


"Si seulement tu savais Kamel" pensais-je toujours le sourire au lèvre. Moi qui, quelques heures plus tôt disait avoir tiré un trait sur lui, me voilà toute émotive. Ce petit moment inattendu m'a fait tourné la tête, je vais arrêter d'essayer de contrôler ce qu'il y a entre nous, c'est impossible. Je vais juste me laisser aller.

Le voilà qui sort justement du couloir, il réajuste sa veste, me jette un regard avant de lever la tête et s'avancer à sa table.
La femme en face de lui sourit en le voyant arriver, il ne prend pas la peine de s'assoir et dépose quelques billets sur la table avant de lui dire quelques mots après lesquels ils se lèvent tous les deux et sortent.


Kamel: Tu n'a rien mangé.

- Je n'ai pas faim.


Il me regarde méfiant, je me rend compte que j'ai une attitude beaucoup trop suspecte. Je me redresse et lui sourit en essayant de me rattraper.


- J'ai mangé trop de bonbons.

Kamel: Bon, moi j'ai terminé, tu termine ou on s'en va ?

- On s'en va.


Il paie l'addition puis nous sortons du restaurant. Dans la voiture je me suis rendue compte que j'ai trop mis de côté Kamel, j'essaie de me rattraper en riant avec lui, je met un peu de musique et prend quelques snap avec lui.


Kamel: C'était nul.

- Mais non !

Kamel: On n'a même pas pu regardé le film, au restaurant tu n'a presque rien mangé sans compter que t'es retrouvée bloquer dans les toilettes pour femmes avec un bébé dans les bras. C'était nul Ina.

- Moi j'ai aimé.

Kamel: Tant mieux dit-il en me faisant un bisou sur la joue.


Nous descendons de la voiture, mon père était déjà rentré. Après avoir passé un moment avec eux je suis montée dans ma chambre, je me suis mise en pyjama, j'avais  mes règles donc j'avais quelques douleurs, avec un doliprane ça devrait aller.
Je vais me coucher dans mon lit en repensant à ce soir, en pensant à lui surtout. Avec lui je ne sais pas tellement dans quoi je me lance, mais j'ai l'impression que ça se fait tout seul, comme si c'était une évidence. Et puis même après ce qu'il s'est passé la dernière fois, j'ai l'impression que je peux lui faire confiance, ce n'est même pas une impression mais une certitude.


J'entends des bruits de pas dans les escaliers, je devine tout de suis qu'il s'agit de mon père, ça tombe bien, je dois le prévenir que je ne serais pas là ce week-end. Bien sûr, je ne peux pas lui parler de Yazid, je dirais simplement que je passerai le week-end chez Amy. Je déteste mentir à mon père, je ne me souviens plus de la dernière fois que je l'ai fait je devais sûrement être encore enfant. Mais je n'ai pas le choix, je dois le voir, je sais que si je n'y vais pas demain, je le regretterai.
Après avoir toqué, j'entre dans sa chambre et m'assieds sur son lit.

La filleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant