Chapitre 10

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Le 23 septembre, 14h23, hôpital de Los Angeles

J'ai toujours détesté les hôpitaux. Ces pièces blanches sans aucune décoration et qui sentent la mort. Je me sens oppressée ici. Cependant, c'est ce que je dois supporter pour pouvoir parler à Papa.

Oui, je sais, vous allez me dire : "Il est pas censé être aux portes de la mort ton père ?". Et bien non, son accident n'était pas si grave que ça. Ma mère en a rajouté pour que j'arrive le plus vite possible en fait. Je lui en veux un peu, c'est vrai, mais la famille passe avant tout chez les Ross.

C'est enfin mon tour de rentrer dans la chambre 308. Je me lève doucement et défroisse mes vêtements avant de sourire à mon frère qui sort et de passer la porte. Mon père est couché sur le lit, une perfusion est posée sur son bras gauche. Il me sourit.

Lucy : Salut Papa !

Je le prends dans mes bras et m'assois sur la chaise installée à côté du lit.

Papa : Coucou ma puce. Je suis désolé.

Lucy : Tu n'as pas à t'excuser. Je suis là et c'est tout ce qui compte, non ?

Papa : Tu as raison, mais si j'avais été plus prudent, tu aurais pu profiter pleinement de ce concert. Et Zach aussi.

Lucy : Il a compris la situation, et aurait agi de même, ne t'inquiète pas pour lui. On est encore jeunes, on retournera à des concerts plus tard. Comment tu vas ?

Papa : Je vais bien.

Lucy : Les médecins ont dit quoi ?

Papa : J'ai une fracture à la jambe droite et une entorse au poignet droit. Je vais rester ici jusqu'à mardi soir et après je rentre à la maison.

Lucy : Et pour le travail ? Tu vas faire comment ?

Papa : Je suis en arrêt pour le moment. Je devrais reprendre le 15 octobre à priori. Et si besoin, je serai en fauteuil roulant ou en béquilles.

Lucy : Tes élèves vont être contents !

Papa : On a prévenu l'académie. Un remplaçant prend mon poste dès demain.

Lucy : C'est une bonne chose !

On discute pendant près d'une demi-heure mais c'est déjà l'heure de partir.

Lucy : Tu veux que je te ramène des bouquins pour les prochains jours ?

Papa : Sur ma table de chevet, j'ai un polar. Et puis prends-moi aussi l'intégrale des Misérables si tu peux. J'adore la littérature française !

Lucy : Ok ! Je repasserai dans une heure. Tu as besoin d'autre chose ?

Papa : Non, ça ira comme ça.

Lucy : A tout à l'heure alors !

Je l'embrasse sur la joue et m'éloigne quand il m'appelle.

Papa : Lucy ? Je veux que tu saches que je t'aime.

Lucy : Moi aussi je t'aime plus que tout.

Nous échangeons un dernier sourire puis je ferme la porte derrière moi pour le laisser se reposer.

A table, ce soir-là, tout est étrangement calme. Personne n'ose parler en l'absence du chef de notre petite famille. Je décide de briser ce silence assourdissant.

Lucy : Josh, Maman, je ne vous ai pas raconté ma petite excursion à San Francisco !

Josh : C'est vrai. Vas-y, on t'écoute.

Why Don't We Just Love ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant