Chapitre 30

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Le 29 mars, 20h09, appartement des Ross

Les gars ont pris l'avion ce matin. Je ne suis pas allée leur dire au revoir. Pendant ces deux dernières semaines, je ne leur ai pas adressé la parole. Ils l'ont bien cherché en même temps. J'ai passé des moments difficiles à cause d'eux mais ils ne retiennent aucune leçon.

Assise dans le canapé familial, je regarde les infos avec mes parents. Josh est sorti avec son amie Ariel, je ne sais pas si vous vous rappelez d'elle. Bref, tout est calme.

Comme d'habitude, il y a des nouvelles bien tristes qui arrivent du Moyen-Orient. Je déteste ça. On a aussi droit à une interview d'un député à propos d'une loi qui sera bientôt votée.

Soudain, un phrase retient mon attention. C'est un gros titre.

Non. Ne me dites pas que...

Pas ça ! Tout mais pas ça ! Je suis en train de rêver, hein ?

Ce serait vrai ? Ce n'est pas possible ! C'est un cauchemar !

Noooooooooooooooooon !!!






















1 an plus tard

Je conduis depuis vingt minutes. J'arrive enfin sur les hauteurs de la ville. Quelques instants plus tard, je m'engage dans une rue. Cette rue que je connais trop bien. Qui est liée à de bons comme de mauvais souvenirs. Qui est le lieu d'une rencontre qui a bouleversé ma vie.

Je parcours encore une trentaine de mètres et me gare sur la droite. Je coupe le moteur, me détache et quitte ma voiture. J'avance de quelques pas et arrive à destination.

La villa des garçons se trouve devant moi. Elle est toujours aussi belle. Heureusement que des gens sont là pour l'entretenir.

Je longe le portail mais ne rentre pas dans la propriété. Non, je ne vais pas voir la maison aujourd'hui. Je suis là pour tout autre chose.

Je suis maintenant face à la pierre. La pierre tombale. Elle est immense, en marbre blanc, les noms des garçons y sont gravés d'un doré somptueux. Rien qu'en l'observant, j'ai les larmes aux yeux, pourtant je m'y rends chaque semaine. Mais c'est toujours aussi éprouvant de venir à cet endroit.

Lucy : Salut les garçons. Je sais bien que vous ne pouvez pas m'entendre mais j'ai besoin de vous parler.

Il y a de cela un an, j'apprenais que votre avion se crashait dans l'océan Pacifique. Vos corps étaient introuvables. J'étais dans un désespoir total et ne savais plus quoi faire de ma vie. Je perdais tous mes repères. Ne dormais plus, ne mangeais plus. Je n'allais même plus au lycée. C'était dramatique.

Je veux que vous sachiez que je suis désolée, tellement désolée. Je vous en ai voulu jusqu'à la dernière minute. J'ai été stupide ! Vous aviez raison de vouloir passer un dernier bon moment avec moi avant de bosser et de partir à l'autre bout du monde. Il n'y avait pas de meilleure solution. Évidemment, je me suis mise dans une colère noire et suis partie telle une furie. Je m'en veux énormément d'avoir réagi comme ça.
J'aurais pu passer une merveilleuse soirée à vos côtés et je ne l'ai pas fait. Si j'avais su !

J'ai été la pire des amies, j'en suis consciente. Pas une seule journée n'est passée depuis l'accident sans que je ne repense à ce mauvais choix que j'ai fait. Vous m'avez mentie, blessée, insultée, certes, mais je n'ai pas souvent été là quand vous en aviez besoin, je me suis énervée pour des conneries, on aurait dit une enfant. Je suis désolée pour tout. Je ne sais pas comment vous m'avez supportée pendant ces sept mois d'amitié bancale. Mais ce que je sais, c'est que vous m'avez apporté beaucoup de bien. J'ai passé d'excellentes journées et soirées en votre compagnie. J'ai découvert de nouvelles choses et j'ai même goûté à la vie d'artiste et au monde de la célébrité. Même quand j'étais fâchée contre vous, une partie de moi m'incitait à revenir vous parler. Je me rendais compte à chaque fois que ma place était là, entre vous cinq. Merci d'avoir été de merveilleuses personnes et des amis si compréhensifs, patients, attentionnés, drôles, talentueux, sur qui j'ai pu compter.

Zach, que dire de toi ? Tu as beau t'être mal comporté quand je t'ai rencontré, j'ai directement flashé sur toi. Tu m'as intriguée dès le début. Puis on s'est rapprochés et on a fini par sortir ensemble. Notre relation a été très tumultueuse. Mais je n'ai pas cessé de t'aimer une seule seconde. Et je sais que tu as fait de même. Cependant, on s'est pris la tête pour tout et pour rien. Un jour, on vivait le plus grand bonheur et le lendemain, on ne se regardait même pas. Ça n'a pas été simple d'être ta copine, je dois bien le reconnaître. Avec toi j'ai passé les plus beaux jours de ma vie, comme les pires. Mais je ne t'en veux pas. On est jeunes, c'est comme ça. Je t'aime Zach. Je t'ai toujours aimé et je t'aimerai toujours. Tu occuperas à jamais une immense place dans mon coeur. Tu es celui qui m'a fait évoluer, et en bien. Je t'en serai reconnaissante toute ma vie. Merci de m'avoir choisie, Zach. Tu as été parfait du début à la fin.
Une question est toujours restée dans mon esprit quand on était ensemble. Elle correspondait bien à nous, à notre relation, à ce qu'on a vécu tous les deux, ensemble. D'ailleurs, on la retrouve dans une de vos chansons. Cette question, c'est un peu comme une devise pour moi. Elle me suit partout et rythme mes journées. Et c'est ainsi que je te dis au revoir, Zachary Dean Herron.

Why don't we just love ?























Fin

Why Don't We Just Love ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant