Chapitre 6 ~ La rue

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Je me suis rapidement sentie stupide. J'aurais pu garder les clés, ouvrir la porte et au moins passé une dernière nuit au chaud. Je me suis effondrée et un tonnerre de larme s'est abattu sur moi. J'ai ramassé quelques affaires pour remplir le plus grand sac qui traînait par terre. Le plus important pour moi était de retrouver mon carnet d'adresse jaune, mon porte-feuille en cuir et mon petit album photo. Le reste, mes vêtements, je les prenait au hasard, ceux qui avaient le moins trainés dans la boue, les plus propre. Mon carnet téléphonique et mon porte-feuille étaient introuvable, j'avais beau tout retourné je ne trouvais rien et regrettais d'avance ne pas être partie ce matin avec. Je devais être une source pleine de question à cause de mon attitude devant les passants. Je refusais de partir sans trouver ces deux objets, ils maintenaient mes derniers liens familiaux, je ne pouvais pas l'avoir perdu.

Dû à l'agitation que j'avais causer dans le quartier, un habitant avait fini par appeler la police. Malgré que je leur avait expliqué la situation dans tous mes états, ils avaient dû procédé à mon évacuation. Ils m'ont emmené plus loins en voiture afin d'être sûr que je ne puisse pas retourner là où je restais bloquer. Je me suis assise sur un banc d'un arrêt de bus, là où le car pour Neverland allait passer le lendemain matin. Et j'ai attendu, incapable de dormir là comme ça. J'ai regardé mon album photo, là où l'on posait bien tranquillement  ma petite famille et moi, sans même se rendre compte que tout allait se briser si vite. En me regardant sur ces mêmes images, j'avais toujours du mal à me reconnaître, je ressemblais à une enfant modèle, presque parfaite.

J'ai tourné les pages de cet album toute la nuit, en boucle. Impossible de dormir dans ce froid. La nuit accueillait d'étranges personnes qui criaient, d'ivresses, de folie, c'était effrayant et je me recroquevillais sur ce banc à attendre le premier car pour Neverland.

C'est en entrant dans ce premier bus que je compris qu'un rhume allait s'abattre sur moi. Je me suis assise au fond, il y avait très peu de personne, j'allais donc être tranquille. J'ai regardé le paysage défilé et j'ai fini dans un autre monde, bien plus calme. Quelqu'un a dû me réveiller, me couper dans un rêve où je partais en voyage, j'allais prendre un avion, ça avait l'air féerique, mais je n'avais aucune idée de ma destination. C'était réel, je ne savais plus où j'en étais, ce que j'allais faire et où aller. Si jamais le patron apprenait que j'étais à la rue, allait-il me virer ?

Je me suis levé du siège silencieusement, j'ai pris mon sac et je me suis dirigé vers la maison personnel du patron. Avant même d'entrer, je me suis arrêté, j'ai pris un élastique dans mon sac avant d'y attacher mes cheveux en une queue de cheval.

- Bien en avance aujourd'hui !
M'accueillit Chris.

- Eh oui !
Souriais-je faiblement.

Je suis entré dans la cuisine sans allumé la lumière, je me suis assise autour de la table posant ma tête sur celle-ci. Je mourrais d'envie de pleurer, mais cette fois j'en étais incapable. Quand j'ai senti le soleil se lever, j'ai rouvert les yeux, décidant de me mettre au travail comme de rien.

Je suis passé aux toilettes, me rafraîchir le visage, profitant ainsi de me brosser les dents et de me mettre en tenue. En revenant, j'ai allumé la plaque de cuisine, posant une poêle. J'ai mis un peu d'huile au fond de celle-ci, là laissant bouillir avant de déposer les aiguillettes de poulet. Remarquant au final que je cuisinais à moitié dans le noir, je cliqua sur l'interrupteur, avant de reprendre mon poste. J'avais certainement mis le feu un peu trop fort, quand je reçu une grosse goutte d'huile bouillante sur la main. J'ai couru en gémissant jusqu'au robinet avant de mettre de l'eau froide. J'avais ce genre d'attitude qui m'énervais, je me serai bien cognée contre un mur.

Une larme s'est enfuie, puis d'un revers de main, elle fut effacer comme de rien. J'ai mis ensuite les toast dans le four que je venais de préchauffer. J'étais en train de mettre les couverts sur la table que Michael fit son apparition.

The New Boss Michael Jackson Où les histoires vivent. Découvrez maintenant