La Fille du Feu - LOTR - (Terminée)

Chapitre 6: La décision du roi

Les funérailles eurent lieu quelques jours plus tard. Théoden espérait toujours voir son fils se réveiller. Mais il avait fini par se faire une raison, Théodred ne reviendrai pas. Son corps fut emmené à l'extérieur de la cité, non loin de l'entrée. Il serait enterré aux côtés de ses ancêtres. C'est dans une ambiance macabre que tout le peuple suivit le cortège funéraire jusqu'au caveau. Tout le monde portait du noir à l'exception de Gandalf. Les visages étaient fermés et personne n'osait parler.

Le corps du jeune homme fut déposé aux pieds du roi Théoden qui avait du mal à contenir ses émotions. A ses côtés se tenait Eowyn, toujours là pour le soutenir. Lentement, les gardes firent glisser le corps de Théodred dans le caveau. Comme pour le guider jusque dans sa dernière demeure, Eowyn se mit alors à chanter un chant funéraire dans l'ancienne langue du pays. Sa voix forte et emplit de sanglots résonnait dans toute l'assistance. Anoriél qui luttait depuis le début, finit par laisser échapper une larme. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à Boromir et songea à ce que pourrait ressentir les Gondoriens lorsqu'ils apprendraient la disparition de leur meneur. Elle sentit alors aussitôt l'étreinte réconfortante d'Aragorn qui glissa un bras autour de ses épaules.

Le son retentissant de la fermeture du caveau retentit dans tout le royaume, Eowyn stoppa sa chanson puis éclata en sanglots. L'assemblée se dispersa lentement, après que chacun ai présenté ses condoléances au roi. Anoriél et ses compagnons quittèrent le roi en dernier, le laissant avec son chagrin. Gandalf, lui, resta avec le roi comme un soutien indéfectible.  Ils retournèrent au château et attendirent dans la grande salle où on leur fit servir le repas, à la plus grande joie de Gimli.

Dans la grande salle, Anoriél s'assit aux côtés d'Eowyn et essaya de la réconforter. Elles ne se connaissaient que depuis peu mais elles s'étaient beaucoup rapprochées. Surement dû au fait qu'elles n'étaient que les seules femmes au milieu de tous ses hommes. Anoriél avait été à ses côtés et l'avait aidé à faire son deuil, délaissant quelque peu ses compagnons. Ces derniers préféraient discuter de leur prochain plan pour défaire l'ennemi et la jeune fille n'avait pas souhaité se joindre à eux. Pour une fois, elle ne voulait pas faire comme les hommes.

Ils étaient encore en train de se restaurer lorsque Gandalf et Théoden réapparurent. Ils étaient suivis par plusieurs gardes qui portaient deux jeunes enfants. Ces derniers semblaient épuisés. Eowyn et Anoriél se levèrent et leurs apportèrent immédiatement de quoi manger ainsi que d'épaisses couvertures.  Elles s'installèrent avec eux pour  les réconforter et les rassurer.

Une fois qu'ils eurent le ventre plein, elles réussirent à les faire parler. Le jeune garçon leur raconta ce qu'il s'était passé. Leur village avait été ravagés par les hommes de montagnes, tous les villageois avaient pris la fuite ou avaient été massacrés. Ils n'avaient réussi à s'échapper que grâce à leur mère qui leur avait laissé le cheval de la famille. Il leur expliqua ensuite qu'il n'avait aucune idée du sort de leur mère et sa petite sœur éclata en sanglots. Anoriél la prit alors dans ses bras pour essayer de la réconforter. Théoden, Gandalf ainsi qu'Aragorn, Legolas et Gimli l'écoutèrent attentivement. Le  roi se crispait un peu plus à mesure que le jeune garçon racontait son histoire.

- Ils ont été surpris, dit alors Anoriél  indignée, ils étaient désarmés.

- Aujourd'hui des sauvages traversent l'Ouestfolde, brûlant tout sur leurs passages : arbres, foins, les paillasses, ajouta ensuite Eowyn en serrant le garçon dans ses bras.

Théoden, assis sur son trône s'était couvert le visage avec une main. Il paraissait consterné et se sentait impuissant. Comment avait-il pu laisser cette barbarie s'installer dans son royaume ?  Anoriél vit ses amis qui étaient assis à la table voisine, échanger des regards soucieux. Gandalf qui était assis à côté du roi prit la parole :

- Ce n'est qu'un avant-goût de la terreur que Saroumane peut rependre, dit-il en désignant les enfants du doigt, toujours plus puissant car il est mu à présent par la peur de Sauron. Chevauchez et attaquez-le de front. Éloignez-le de vos femmes et de vos enfants. Vous devez combattre.

- Vous avez 2 000 hommes qui chevauchent vers le nord à l'heure où nous parlons, intervint alors Aragorn en se tournant vers le roi, Eomer vous est loyal. Ses hommes vont revenir et se battront pour le Roi.

- Ils doivent être à 300 lieux d'ici à présent, dit alors Théoden en se levant, Eomer ne peut rien pour nous.

Il fit plusieurs pas, tournant en rond, cherchant une idée, une solution qui pourrait lui éviter la guerre.

- Je sais ce que vous voulez de moi, continua-t-il en se tournant vers Gandalf, mais je ne ferais pas subir de nouvelles pertes à mon peuple. Je ne risquerais pas une guerre ouverte.

- Elle est pourtant déclarée, lui dit alors Aragorn avec fermeté, que vous le vouliez ou non.

Anoriél tout comme Eowyn se tournèrent alors vers le roi. Il se rapprocha d'Aragorn, il paraissait agacé, énervé par le comportement de ce dernier.

- Aux dernières nouvelles, c'était Théoden, et non Aragorn, le Roi du Rohan, dit-il en fixant Aragorn droit dans les yeux.

Ce dernier ne se laissant pas impressionner, soutint son regard quelques instants. Gimli, qui se trouvait en face de lui, laissa alors échapper un rot qui exaspéra Anoriél. Comment pouvait-il être aussi indifférent à ce qui était en train de se passer ? Gandalf qui sentait la tension monter entre les deux hommes, se leva et rejoignit le roi.

- Alors quelle est la décision du Roi ? lui demanda-t-il.

- Nous irons au gouffre de Helm, déclara-t-il avec assurance puis il se tourna vers un de ses gardes et ajouta : Prévenez les villageois, nous partirons demain à l'aube.

Anoriél n'en revenait pas, il préférait fuir plutôt que d'affronter Saroumane. En quoi cela était une décision honorable ?  Elle était déçue, le roi qu'on lui avait décrit n'avait rien à voir avec celui qui se tenait devant elle. Elle partagea vivement son opinion avec ses compagnons alors qu'ils regagnaient leurs quartiers.

- Le Gouffre de Helm ! Ils fuient vers les montagnes alors qu'ils devraient rester et se battre ! s'exclama-t-elle encore indignée

Ses compagnons la regardèrent avec curiosité. Ils furent étonnés de l'aplomb de la jeune fille qui jusque-là gardait toujours son opinion pour elle.

- Il fait ce qu'il croit être le mieux pour son peuple, lui dit alors Aragorn avec sagesse,  le gouffre de Helm les a sauvés par le passé.

- Ce roi n'a rien à voir avec celui que mon père me décrivait, leur dit-elle sans vraiment écouter les paroles du rôdeur, où est le guerrier ? Celui qui risquerait sa vie pour son peuple ?

- Théoden est brave, dit alors Gandalf se joignant à leur conversation, disons simplement qu'il est dépassé par les événements. Il essaie de faire ce qui est le mieux pour son peuple.

- Et le mieux est de se terrer dans une forteresse et d'attendre que la tempête passe ?! s'exclama Anoriél indignée.

Elle n'avait pas pour habitude de reculer devant le combat. Les elfes ne l'avaient pas élevé comme ça. Elle chercha du soutien auprès de Legolas. Après tout, ce dernier était aussi un elfe et partageait son opinion. D'un regard, il lui indiqua qu'il était en accord avec elle mais il se garda bien de le dire à haute voix. Lui comme ses amis n'avaient aucuns pouvoirs ici, et la décision ne leur appartenait pas. Il devait suivre que cela leur plaise ou non.

-  Anoriél, cette décision me contrarie autant que vous, lui dit Aragorn en souriant, mais quel choix avons-nous ? Nous ne pouvons certainement pas les abandonner à leur sort.

Elle hocha la tête en signe de résignation. Il avait raison, qu'elle soit d'accord ou non avec la décision du roi, ils ne pouvaient abandonner les rohirrims.

- Bien, dit alors Gandalf devant la résignation de la jeune fille, maintenant que cela est réglé, que diriez-vous d'une bonne nuit de sommeil ? Vous aurez besoin de toutes vos forces pour les aventures qui vous attendent.