Chapitre 15: Les Portes Noires

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A l'étonnement général, personne ne les attendait. Il n'y avait pas le moindre signe de vie. Cependant, ils restèrent tous sur leurs gardes. Cela ne signifiait pas pour autant qu'ils n'étaient pas observés. Sans trop s'approcher, tout les soldats s'alignèrent, prêts à se battre.

- Où sont-ils ? demanda doucement Pippin à Anoriél.

Cette dernière, qui se posait exactement la même question, lança un regard inquiet à Aragorn. Lui, bien au contraire, ne semblait pas vraiment inquiet. Il partit au trot en direction des portes noires, suivit de prêt par Gandalf puis part ses autres compagnons. Ils s'arrêtèrent à quelques mètres de la porte et Aragorn s'écria alors :

- Que le Seigneur de la Terre Noire s'avance. Justice lui sera faite !

Pendant quelques instants, rien ne se passa. Puis soudainement dans un grincement sourd, la porte s'entrouvrit pour laisser passer un cavalier. Il portait un étrange heaume qui laissait voir uniquement sa bouche. Anoriél fut parcourue d'un frisson rien qu'en le voyant tellement il était répugnant.

- Mon Maître, Sauron le Grand, vous souhaite la bienvenue, leur dit-il alors en souriant, laissant apparaître ses longues dents jaunes immondes. Y a-t-il quelqu'un qui ait autorité pour traiter avec moi ?

- Nous ne sommes pas venus pour traiter avec Sauron, perfide et maudit, répondit Gandalf d'une voix forte empreinte de dégoût. Dites à votre Maître ceci : les armées du Mordor doivent se disperser. Il doit quitter ses terres et ne jamais y revenir.

- Oh vieille barbe grise, lui répondit alors le cavalier du Mordor toujours en souriant, j'ai là un souvenir que j'ai été chargé de te montrer.

Il sorti alors une chemise scintillante. Celle de Frodon. Anoriél sentit alors le désespoir envahir Pippin qui ne cessait de répéter le nom de son cousin. Elle échangea un regard abattu avec ses amis tandis que les hobbits perdaient tout espoir de revoir leurs amis. Tandis que Gandalf leur intimait de se taire, le serviteur de Sauron lui jeta la chemise. Ce dernier, l'attrapant au vol, la tendit à Pippin qui semblait sur le point de s'effondrer. Ne sachant pas quoi faire, Anoriél posa simplement une main sur son épaule pour essayer de l'apaiser.

- Le Semi-Homme vous était cher à ce que je vois, continua alors le serviteur qui arborait désormais une sorte de rictus sadique. Sachez qu'il a enduré mille tourments entre les mains de son hôte. Qui aurait cru qu'un si petit être puisse supporter tant de souffrances...C'est pourtant le cas Gandalf. Il l'a fait.

Tandis qu'il parlait, Aragorn quitta le rang et s'avança vers lui. Son regard se détourna alors de Gandalf et vint se poser sur le Gondorien. Ce dernier ne semblait ressentir que dégoût et mépris pour ce serviteur.

- Et qui est-ce ? L'héritier d'Isildur ? Il faut plus pour faire un roi qu'une épée elfique brisée.

Prit d'un accès de colère et comme pour lui prouver qu'il avait tort, Aragorn s'approcha du serviteur, dégaina son épée et lui trancha la tête.

- Voilà qui met fin à la négociation, dit sobrement Gimli tout en souriant.

- Je ne crois pas à ses dires, s'écria alors Aragorn en rejoignant ses amis, je n'y croirais jamais.

Il était enragé, Anoriél le voyait clairement dans ses yeux. Elle ne l'avait jamais vu ainsi. Ils n'eurent cependant pas le temps d'échanger le moindre mot. A peine la tête du serviteur de Sauron eut touché le sol que les portes noires s'ouvrirent dévoilant une immense armée d'orques armés jusqu'aux dents. Le sang d'Anoriél se glaça tandis qu'elle sentait que Pippin était mort de peur. Mais aucun mot ne lui vint pour le rassurer. Aragorn leur ordonna aussitôt de se replier et c'est au galop qu'ils rejoignirent leur armée. Tout les soldats étaient déjà en position, prêts à se battre. Une fois à leur niveau, tous descendirent de leur monture sauf Aragorn. Laissant les chevaux s'éloigner du champ de bataille, ils prirent place en première ligne. Anoriél qui se trouvait entre Legolas et Gandalf, sentait que les soldats étaient morts de peur face au nombre incroyable d'orques qui commençait à les encercler. Elle remarqua que certains avaient même un léger mouvement de recul. Ce qu'elle comprenait tout à fait. Et comme si Aragorn l'avait aussi vu, il prit aussitôt la parole.

La Fille du Feu - LOTR - (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant