La Fille du Feu - LOTR - (Terminée)

Chapitre 7: L'heure du départ

Cette nuit-là, Anoriél ne parvint pas à trouver le sommeil. Ses pensées se bousculaient dans sa tête et finirent par lui donner la migraine. Elle revoyait Gandalf tomber au fond des mines, puis le corps de Boromir transpercé de plusieurs flèches. Ses pensées la ramenèrent ensuite à son père et sa sœur. Ils lui manquaient terriblement. Arwen était-elle toujours fâchée contre elle, ou son ressentiment avait-il fini par la quitter ? Sa sœur n'avait jamais était bonne pour être en colère contre quelqu'un. C'était une personne naturellement bienveillante, qui ne pensait jamais à mal. Elle représentait parfaitement l'idée que l'on se faisait généralement des Elfes. Elle lui manquait tellement. L'idée terrible qu'elle ne la reverrait peut-être surement jamais fit alors son chemin dans son esprit et elle ne parvint pas à s'en défaire.

Renonçant à trouver le sommeil, elle se leva et enfila sa cape. Elle tira discrètement la lourde porte en bois qui fermait sa chambre et sortit du château. Tout était calme et paisible, rien ne laissait présager que la guerre était aux portes du royaume. Elle s'assit sur le bord de la terrasse qui bordait le château, les yeux tournaient vers les montagnes. Elle ferma les yeux, laissant la légère brise lui caresser le visage.

- N'arrivez-vous donc jamais à faire une nuit complète ? l'interrogea une voix grave.

Elle se retourna et vit apparaître Gandalf. Son habit blanc brillait tel un astre au milieu du ciel. Tout en fumant sa pipe, il vint s'asseoir à ses côtés.

- Je ne suis qu'à moitié humaine, lui répondit-elle un peu plus sèchement qu'elle ne le souhaitait, je n'ai pas besoin de beaucoup de sommeil.

-  Certes, répondit Gandalf en la dévisageant, mais cela ne vous empêche pas de vous reposer tout de même.

Il avait un ton bienveillant. Comme à chaque fois qu'il parlait avec la jeune femme. Cette dernière voulait lui dire qu'elle n'arrivait plus à dormir depuis des jours. Qu'elle aurait voulu pouvoir mettre son cerveau sur pause. Mais aucun mot ne sorti, et ils restèrent ainsi dans le silence durant plusieurs minutes.

- Je ressens une certaine rancœur envers moi, dit alors Gandalf en tournant son regard vers la jeune femme.

Cette dernière dévisagea le magicien, surprise par  sa déclaration. Etait-ce donc si facile de lire en elle ? Cependant, elle feignit de ne pas comprendre de quoi il lui parlait.

- Je ne suis pas dupe ma chère, ajouta-t-il en l'observant, depuis nos retrouvailles vous m'évitez et lorsque nous sommes tous réunis vous fuyez mon regard. Que se passe-t-il ? Est-ce quelque chose que j'ai dit ? Ou fait ?

Anoriél se sentit soudain très bête. Il était clair que son petit manège n'était pas passé inaperçu et elle se rendit compte qu'elle avait blessé son mentor. Il était rare que Gandalf se remette en question et elle vit que son comportement l'avait profondément blessé.

- Pardonnez-moi, dit-elle à mi-voix, c'est simplement que je n'arrive pas à me faire à votre retour...

Elle marqua une pause. Elle voulait s'ouvrir à magicien mais elle ne voulait pas le blesser. Elle chercha soigneusement ses mots avant de continuer.

- Je ne cesse de me demander pourquoi maintenant ? Je veux dire...je suis heureuse de vous avoir retrouvé, il n'y aucun doute à ce sujet. Simplement, pourquoi ...

- Pourquoi ne suis-je pas revenu avant ? Pourquoi n'ai-je pas était là pour Boromir ? Et pour Frodon ?

- Oui...conclut Anoriél se sentant honteuse.

- Croyez-moi, je me suis posé les mêmes questions de nombreuses fois, lui expliqua Gandalf doucement, cependant, même moi je n'ai pas toutes les réponses. Et j'ignore encore celles-ci...