J'arrive dans la mignonne école du quartier qui me fait toujours un sourire aux lèvres avec son toit orange en pvc et ses pots de fleurs énormes que ce matin je viens entretenir.
Donc je change les potées en ce début de printemps, ajoute des lavandes.
Je n'ai pas loué de dros aujourd'hui, c'est inutile. Et il y a toute cette polémique sur la place des dos dans les établissements scolaires. J'entre dans l'école maternelle colorée avec ses murs bleu pâle tout riquiqui le terrier, les superbes productions d'artistes ça et là, les rangées de mini-bancs et de patères à hauteur d'écureuil. Je m'attendris trop en vérifiant la vasque à poissons, une espèce de mangeoire basse taillée dans le tuffeau reliée à un système d'hydroponie qui irrigue un joli mur végétal. J'en vire les vieilles feuilles des fougères, guette les racines des papyrus sur les côtés, nourris les poissons, vide et nettoie le filtre, remets un petit mélange d'engrais et continue. Je passais dans le hall rond en mosaïques rouge et bleu dépoussierer avec mon pschitt les feuilles d'un ficus elastica. Spray folliaire pour tous.
C'était l'heure, je frappais à une porte et entrais. Il y avait un cours de 'biologie élémentaire' et la maicresse m'avait demandé de venir participer à l'atelier. Elle était là à leur dire qu'aujourd'hui on reconnaissait 100 logos et moins de 10 feuilles.... Et que nous allions rencontrer la nature.
Nous sommes sortis, avons traversé la cour en latex géothermique jusqu'à la haie des tuyats, où j'avais pratiqué un passage sous les quelques 2 mètres de la bayste, avec portail. La maicresse tenait les clés et je fermais la marche. Notre troupe de 4-6 ans s'en alla à la queue-leu-leu se tenant par le manteau jusqu'aux jardins partagés, où des petits vieux et des parents oeuvraient dans les potagers. Le terrain était 'accidenté': à l'étroit sur trois terrasses qui s'étageaient entre une nationale et leur quartier flat rack. De l'autre côté, des bâtiments gris à perte de vue barrait l'horizon. Sur l'un d'eux était graffé MOURIR C'EST BIEN.
Ce fut vite un beau bordel quand la tribu de wallabis se mit à investir qui sa pelle et son râteau pour grattouiller l'humus. Il fallait faire attention car il y avait des dangereux de l'arrosage, et j'avais une histoire à raconter sur l'héroïsme des vers de terre qui ont façonné notre sol mais j'ai galéré à avoir l'attention.
Ils faisaient les questions et les réponses, tous, sur les noms des fleurs et des feuilles. Tout en gérant mes tigres à dent de sabre barricadés par les ganivelles, le ciel ne pouvait s'empêcher de poisser sur nous et des chats mirent un peu de distraction. Je quittais les lieux et aida à remettre les enfants à leurs parents avec ce goût de madra tierra qui secouait mes pensées. La Ley de Derechos de la Madre Tierra. Tout aurait été trop beau pour toi.
J'ai attendu comme si je voulais que ma maman vienne me chercher aussi. Qu'elle ai pensé à un pain au chocolat et à une briquette de jus de fruit. Il tapota sa cicret et regarda ce que faisaient ses amis. L'un était à son club d'aéromodélisme thérapeutique, l'autre en train de jouer avec des isoplèthes. J'ai cherché un spot sur une appli. Personne pour une session skate ou pour quelques paniers. Plus que d'une activité, c'était d'une vie sociale dont j'avais besoin.
Je me suis connecté sur lostbrother où un gars nommé Boypure m'avait envoyé un message.
Me décidant enfin d'y répondre par un simple et un peu bâtard 'oi!' il me répondit aussitôt:
- hey mon bb ça fait quoi, 4 mois que je ai t'envoyé qqchose. T'en met du temps pour répondre. Tu veux qu'on se rencontre?
- mais oui monsieur
- gare du nord dans ?
- dans 1h?
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LE JOURNAL DE MORPHEE
Science FictionMorphée Si ta vie n'était qu'un rêve, à quoi ce rêve te préparerait?