Partie sans titre 3

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Le juge marqua une pose pour nous laisser à tous le temps d'encaisser une nouvelle fois le récit de la mort d'Eliane. Je sentais le poids des regards accusateurs des parents de ma défunte aimée. Les souvenirs affluèrent pas centaines. Des souvenirs tendres de notre histoire d'amour, mais ceux plus sombres de l'annonce de sa mort et de mon arrestation. Je redoubla d'efforts pour ne pas laisser les larmes me dévorer. Même après si longtemps, c'est toujours aussi difficile de ce se souvenir de toutes ces atrocités. 

Le juge repris son grand discours :

- Les médecins légistes ont mis à peine quelques jours pour déterminer les causes de la mort de cette jeune fille. Et c'est là Monsieur Still, que vous entrez en action.

Il pointa son gros index potelé dans ma direction et me jetta un regard méprisant. 

- Vous prétendez avoir un alibi solide qui expliquerait le fait que vous n'êtes et n'étiez en aucun cas lié à la mort de votre petite amie. Pouvez-vous s'il vous plaît nous rappeler quel était cet alibi ?

Je jeta un coup d'oeil nerveux à mon avocat qui acquiesça. Feu vert. Ne pas raconter de conneries. Juste la simple vérité. Se contenter de dire la vérité. Tant pis s'il faut se battre encore une fois pour prouver qu'ils se trompent tous de coupable.

- Et bien effectivement votre honneur, dis-je le plus calmement possible, le jour de la disparition d'Eliane, c'est à dire le 18 Juillet 1989, j'ai invité à boire une bière des amis à la maison. Tout allait bien. Eliane n'est en effet pas rentrée le soir mais cela ne m'a pas plus inquiété que cela car je savais inévitablement qu'a chaque fois qu'elle sortait quelque part, quoiqu'elle ait a faire comme par exemple aller chez le médecin, elle passait obligatoirement chez ses parents. Le cabinet du médecin se trouve dans la rue Royal Opera Arcade et habitaient - oui car maintenant ils sont à la maison de retraite - dans Argyle Street. Elle ne pouvait donc pas y aller à pied, elle prenait un taxi. Le lendemain elle ne m'avais toujours pas contacter mais c'était dans ses habitudes de ne pas laisser de nouvelles quand elles était chez ses parents. J'en ai donc déduit qu'elle était chez eux.  N'aillant pas eu de nouvelles, le surlendemain j'ai téléphoné à ses parents. Ils m'ont en effet répondu que leur fille n'était pas passé chez eux comme à son habitude, ce qui est étrange car une fois Eliane n'est pas venue les voir - c'était il y à deux ans avant se disparition - et ils m'avaient téléphonés affolés et complètement paniqués, et m'ont demandé ce que faisait leur fille et si je l'avais vu. Je leur ai alors répondu qu'Eliane était partie chez le médecin pour une visite médicale la veille et qu'après elle était peut-être partie chez une amie. 

- Je ne vous ai pas demandé de nous raconter ce qu'il s'est passé mais votre alibi ! assena le juge. Tout cela ne change rien à ce que vous nous avez dit lors de votre premier jugement Monsieur Still, rétorqua le vieux crouton. 

- En effet mon récit n'a pas pris de rides avec le temps, rétorquais-je sans cachez la moindre marque d'ironie dans ma voix.

Le juge croisa les bras devant lui et regarda les McGoway.

- J'aimerai entendre à nouveau votre version des faits si vous le voulez bien Madame et Monsieur McGoway. Nous vous laisserons vous exprimer à nouveau juste après, lança le juge en direction de mon avocat qui allait sûrement demander à ce que je finisse mon récit. Nous vous écoutons Madame.


La fille à la robe bleueWhere stories live. Discover now