Chapitre 4 Rose

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Un rayon de soleil chaud me caresse le visage. Les oiseaux, eux, ont décidé de faire une chorale sous ma fenêtre qui m'apparaît comme la mauvaise sonnerie d'un réveil. Dame nature a décidé de me faire lever tôt ce matin. Elle a raison, j'ai des choses à faire aujourd'hui. Mais ma couverture si chaude, mon corps engourdis, mes yeux fatigués et mon esprit encore embrumé me tirent vers le sommeil. Je mets ma tête sous ma couette, afin de profiter encore de quelques précieux instants d'un sommeil léger. Mon lit doux et cotonneux semble lui aussi s'opposer à mon réveil. Je peux rester ici un peu plus longtemps je pense... Ce n'est rien si je me lève plus tard... Encore un peu...

Bip Bip Bip Bip

Putain ! Quel est le con qui a décidé de m'appeler à une heure pareille ? Que je l'assomme avant de le plonger dans un sommeil éternel.

Je décroche mon téléphone, qui n'a pas cessé de sonner. Le monde entier est contre moi ce matin, nom de dieu.

-Quoi ?!

J'entends un rire masculin chargé de malice à l'autre bout de l'appareil, que je reconnais immédiatement.

Je sens que mon corps se réveille soudainement, comme parcouru d'une décharge agréable. Je suis contente de l'avoir au téléphone, c'est rare, et c'est tellement bon d'entendre son rire, comme avant.

-Alors Rose, on dit pas bonjour ? À ce que je vois la politesse c'est pas dans tes gênes, continue-t-il d'une voix moqueuse

-Oh, Nathan ! Ça faisait longtemps ! Comment c'est possible d'appeler aussi tôt là-bas ?

J'entends à nouveau son rire ensoleillé avant de comprendre :

-Il est 13h mon sucre d'orge

Je me lève d'un bond et m'aperçois que, effectivement, la petite aiguille de l'horloge murale pointe fièrement le I, il est 13 heure. J'ai dû (encore) oublier de mettre mon réveil hier soir.

-Rooo et merde, râlai-je

-Je perçois d'ici les petits cacas qui bordent tes yeux, mon sucre d'orge...

J'aime quand il rit, quand il me taquine.

Mais je viens de me réveiller, alors doucement quand même.

-Tu avais une raison particulière d'appeler ? Parce que moi j'ai des choses à faire dans ma vie, monsieur.

-C'est pas de ma faute si je suis cloîtré entre quatre murs ! Enfin si, un peu ...bref c'est pour ça que j'appelais ...

Légèrement paniquée, je me lève et commence à faire de grandes enjambées en long et en large de la pièce. Qu'est-ce qu'il a bien pu encore faire ? Déjà qu'il a été privé de sortie pendant deux semaines.

-Qu'est ce qui se passe ? M'empressais-je de demander.

-En fait, j'ai vu mon avocat ce matin, tu sais, quand tu dormais encore bien profondément dans ton petit monde de licornes...

C'est pas possible, même sans consommer il part dans des délires. Je me souviens quand on était petits, on se racontait des histoires complètement farfelues, avec des licornes. Toujours des licornes, c'était son délire.

-Viens-en au fait, Nat'

-Je suis libéré dès que le directeur signe mes papiers. Mais apparemment il va être absent quelques jours, pour, je cite : « raison personnelle »

-Putain de riche qui prend des vacances aux Bahamas tous les quatre matins.

Je soupire et décide de me faire un café pour bien me réveiller. Je mets le grain moulu dans la cafetière. J'adore cette odeur, elle me ramène aux matins chauds partagés en famille. La machine fait alors un bruit strident. J'ai encore oublié l'eau.

Keep it magicalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant