Syfia ~ 9 / Épilogue

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Homus devenait de plus en plus petite, alors que le poids qui compressait mon cœur, lui, grossissait.

Je m'en voulais, j'aurais dû lui dire, tout lui dire.

Que je l'aimais.

Que je ne voulais pas rentrer.

Que j'étais prête à devenir... Devenir quoi au juste ? Reine ? Peu importe, j'avais besoin de lui auprès de moi.

Est-ce qu'il m'aurait laissé partir ou bien m'aurait-il enlacé ? J'avais bien vu sa mine déçue lorsque j'étais à deux doigts de lâcher ces deux petits mots.

Deux, simples, mots.

Et ce lien qui nous unissait s'étirait, s'étirait à mesure que je m'éloignais.

Je jurais, en colère envers moi-même. J'étais trop bête. J'avais eu trop peur d'un rejet.

Comme celui de ma mère. En repensant à elle, je me souvenais de ce que j'avais fait. Et, étrangement, je ne me sentais pas coupable. Elle n'était rien ni personne dans ce monde. Boris m'avait même à demi-mot affirmé qu'elle aurait été pendue pour ses crimes.

J'avais juste écourté sa sentence.

Je secouais la tête, elle ne faisait plus partie de ce monde pour que je me préoccupe encore de son sort. Mais c'était bien à cause de cet abandon que je ne m'étais pas dévoilée à Boris, peur qu'il ne me considère que comme une compagne de sexe.

C'était stupide, il m'avait prouvé à plusieurs reprises qu'il n'y avait pas que le sexe entre nous.

Je soupirais en me plaignant jusqu'à ce qu'une ombre dans les cieux me surplombe.

- Je n'aime pas quand tu fais la tête. Et pourquoi tu es sur un bateau, je t'avais pourtant proposé qu'on retourne sur Iré en volant, m'interpella Ulo.

Sa présence et ses réflexions suffirent à me redonner le sourire, un peu. J'allais dire au pilote, vu que j'étais seule sur ce bateau, de faire ce qu'il voulait. Puis, je pris place sur mon similaire.

La sensation de voler me combla et chassa mes idées noires, le temps du trajet. Car plus j'essayais de ne pas penser à Boris, plus l'image de son sourire s'affichait à moi.

Il y avait foule à mon retour, des enfants pour la plupart. J'avais la cote auprès d'eux. Et parmi le monde, je retrouvais Morgane. Elle avait été amenée ici quelques jours plus tôt.

Elle n'osa pas s'approcher par timidité et sûrement encore par honte de ce qu'elle m'avait fait subir. Alors après m'être occupée des petits monstres, j'allais à sa rencontre.

- Comment tu te sens ?

Elle haussa des épaules.

- Ça va... Merci encore. Je ne mérite...

Je la coupais dans son énième apitoiement.

- Tu es ici chez toi, lui souriai-je affectueusement.

Elle me rendit un sourire timide avant qu'un garçon ne la prenne par le bras pour aller s'amuser. Sans plus attendre, je décidais de courir jusqu'à l'auberge d'or. Avec tout ce qu'il s'était passé, j'avais un peu oublié le sport, enfin j'avais bien usé et abusé d'un autre type de sport mais...

Je me tapais le crâne. Arrête de penser à lui, me martelai-je le cerveau. Plus facile à penser qu'à faire.

J'arrivais assez rapidement à l'auberge. Ulo était parti retrouver Hodnir.

Lorsque je rentrais, il y avait Elya qui m'attendait, seule. Elle avait la mine... inquiète.

- Comment tu te sens ?

Wings flying over Fangs Tome 2 : L'Illusion de son Sang.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant