Clic.
Le bruit d'un zippo qu'on allume. Une inspiration, suivie de près par une expiration. Une odeur douceâtre dans l'air. Celle d'une cigarette ?
J'ouvris les yeux mais le monde resta sombre autour de moi. Analyse la situation, Elena. Je devais porter un bandeau. Je tentai de bouger les mains mais quelque chose les entravait. Vu la sensation métallique et la morsure froide du fer sur mes poignets, je devinai la présence de menottes. Je fis pareil avec mes pieds, mais la même chose se produisit. Je devais également être assise sur une chaise, je reconnaissais la sensation du bois sous moi. Bon. J'étais dans la merde.
Un rire s'éleva alors, glaçant.
« Enfin réveillée, Crow ! Ça fait trois heures que je poireaute ! »
Je fis un rapide calcul. Il était donc 20 h. Ça devait être la panique à l'appartement. Je rentrais toujours à l'heure, et surtout, je rentrais toujours avec Taka. Ce n'était pas le moment d'y penser, il fallait que je me concentre sur la situation présente.
« - Retire ce putain de bandeau de ma tête, il ne sert à rien.
- Qui te dit que tu as un bandeau sur la tête ? »
... Hein ?
« - Qui te dit que je ne t'ai pas cramée les yeux dans ton sommeil ? Tu sais que j'en suis capable.
- ... A-Arrête de dire des conneries. L'agence ne le permettrait pas. »
Il y eut un court silence. D'un coup, une lumière aveuglante me détruisit les yeux. Mais plus les secondes passaient, plus je retrouvais la vue. Je découvris une pièce simple, sans autres fournitures que la chaise sur laquelle j'étais assise, une deuxième sur laquelle avait pris place l'autre fou et une table. Quelques objets se trouvaient dessus. Ne regarde pas, tu ne veux pas voir, crois-moi.
Je redirigeai mon attention sur le taré de service. Il était assis en face de moi, les jambes écartées, les coudes posés sur les genoux, une clope au bec et un bandeau qu'il tenait du bout des doigts.
« T'as raison. J'ai le droit de t'amocher sérieusement, mais pas celui de t'handicaper à vie. »
Oh. Bonne nouvelle. J'allais pleurer de joie.
Je sentis un courant d'air frais et m'étonnai d'avoir si froid. Baissant le regard, je découvris la raison. J'étais en sous-vêtements. Comme si la situation ne pouvait pas empirer plus...
« - Tu sais, tu n'étais pas obligé de me foutre à moitié à poil. Je réponds très bien aux questions en étant habillée.
- Je voulais profiter de la vue. Et surtout, comme ça, j'ai accès à plus de parties de ton corps. Et puis bon, c'est pas la première fois que je te vois à moitié nue.
- Ah, t'as pas oublié ça, hein.
- Jamais, voyons. » Répliqua-t-il avec un grand sourire.
J'avais fait beaucoup de missions en sa compagnie, notamment après la mission Morita. A mon grand désespoir. Lors d'une mission, j'avais utilisé de nouvelles munitions que je ne connaissais presque pas. J'avais donc fait mon boulot et tiré dans la tête d'une cible. Sauf que ces munitions étaient plus puissantes que je ne le pensais. Sa tête avait carrément explosé. Je m'étais donc retrouvée avec des morceaux de cervelle sur mon débardeur. Évidemment, je ne pouvais pas ressortir dehors comme ça. J'avais donc décidé de changer de haut (toujours emmener des vêtements de rechange en mission, toujours). Je venais de l'enlever quand ce couillon était entré dans la pièce. Et apparemment, ça l'avait marqué.
VOUS LISEZ
Savior
Fiksi PenggemarJ'ai enterré mes vieux démons, et ce, il y a bien longtemps. Cependant, ils ne sont pas décidés à me laisser tranquille. Pour protéger mes proches, je ferais tout. Même si je dois affronter La Mort en personne... Avertissement: scènes de violence et...