Epilogue

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Une semaine plus tard.


J'entrai dans la chambre d'hôpital. Pour une fois que ce n'était pas moi à qui on venait rendre visite... Je refermai la porte doucement. J'approchai du lit et m'assis sur une chaise. Il était enfin réveillé. Je souris puis je repris un air sérieux.


« - Pourquoi est-ce que tu as fait ça ?

- ... C'est vraiment important ?

- Oui, ça l'est.»


Un soupir me répondit. Puis...


« J'ai repensé à ce que tu avais dit cette fois-là... Et je me suis rendu compte que moi non plus, je ne voulais plus être un pantin. »


Toru me regarda en souriant tristement.


« J'aurais juste dû m'en rendre compte plus tôt. »


Il reposa sa tête sur l'oreiller et ferma les yeux. Il poussa un grognement de douleur.


« - T'es un miraculé, tu le sais ça ? Dis-je.

- Ouais... Ça doit être parce que j'ai sauvé ton cul, la Mort a pas dû apprécier.

- Peut-être ! Répliquai-je en riant.

- Si tu m'avais dit ça il y a deux ans... Que j'allais tuer mon boss pour te sauver la mise.

- Je n'y aurais pas cru non plus, je t'avoue. »


Il sourit et rouvrit les yeux. Mais ils reprirent vite un air sérieux.


« - Tu sais, quand je me suis réveillé, les médecins m'ont dit que si tu n'avais pas appuyé sur la plaie, je serais certainement mort. Alors, on peut dire qu'on est quitte, Crow.

- Vraiment ?... Contente de t'avoir sauvé alors! Mais n'empêche, c'était quoi déjà? « La Mort n'est rien sans son fidèle corbeau » ?

- Aaah, ferme ta gueule, Crow, c'était mon ultime moment de badassitude. Ne le gâche pas avec tes sales remarques.

- Je rêve... »


Je souris en secouant la tête. Ce mec n'en ratait pas une.


« Et maintenant ?... Qu'est-ce que tu vas faire ? » Demandai-je.


Il réfléchit un instant puis répondit :


« - Je vais profiter des jolies infirmières dévouées à mon service pendant un mois ou deux, puis je vais prendre des vacances bien méritées. Avec tout ce que j'ai sur mon compte, je devrais pouvoir tenir sans travailler jusqu'à la fin de ma vie, si je me démerde bien.

- Je vois... »


La porte s'ouvrit. Taka passa la tête dans l'entrebâillement.


« - Toru. Salua-t-il sérieusement avec un hochement de tête.

- Le mioche. Répondit Toru en faisant de même.

- Elena, le taxi est là.

- Oh... J'arrive tout de suite. »


Il acquiesça et referma la porte. Je retournai mon attention vers le blond.


« - T'as intérêt à guérir.

- Et toi, t'as intérêt à mener une vie tranquille. Je ne viendrai pas te sauver une nouvelle fois.

- Je vais faire de mon mieux. Lâchai-je en souriant.

- Je viendrais peut-être vous trouver si l'envie me prend. Le Japon me manque un peu. Et rien que l'idée de faire chier ce cher Morita me met dans une de ces formes !

- Tss, n'y pense même pas ! »


Il rit et poussa un cri étouffé.


« - Bordeeeeeel...

- Je vais appeler l'infirmière.

- Oui, s'il-te-plaît... » Acquiesça-t-il difficilement.


J'ouvris la porte et demandai de l'aide à une jeune infirmière passant par là. Elle entra et Toru s'efforça de sourire.


« - Bonjour, mademoiselle...

- C'est pas le moment de draguer, Toru. Il a besoin d'un peu de morphine.

- Très bien. » Répondit-elle avec un sourire.


Elle s'approcha de la poche à perfusion et y injecta de la morphine. Elle sortit et nous laissa tous les deux.


« - Bon... Tu vas devoir y aller, non ?

- Oui...

- Fais attention à toi, Crow.

- T'inquiète pas. Je ferais en sorte de ne pas faire de conneries.

- La dernière fois que tu as dit ça, ça a fini en fusillade, Crow.

- ... T'as pas tort.

- Tss... »


Je m'approchai de lui et posai ma main sur ses cheveux, les ébouriffant doucement.


« Rétablis-toi vite, et viens nous voir, ok ? »


Il prit ma main et la posa sur sa joue.


« Hm. » Se contenta-t-il de répondre.


Il embrassa ma paume.


« Allez, envole-toi, Crow. »


Ses yeux se fermèrent et sa respiration se calma. Je retirai ma main et sortis en silence de la pièce. Je me rendis dans le hall. Taka m'attendait.


« - Il va bien ?

- Il s'en sortira.

- Tu es prête ?

- ... Oui. Oui, je le suis. »


Nous sortîmes et rejoignîmes le taxi. Nous nous assîmes sur la banquette arrière et Taka dit :


« L'aéroport, s'il-vous-plaît. »


Le chauffeur démarra. Taka prit ma main, et je la serrai. Une pensée fusa dans mon esprit comme un feu d'artifice alors que je posai ma tête sur son épaule.


Je rentre à la maison.

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