La ruelle

24 3 0
                                    

Une semaine passa. Je n'avais pas retouché une seule goutte d'alcool depuis cette soirée. Quand je m'étais levée le lendemain matin, j'avais trouvé Toru dans la cuisine, en train de vider tout l'alcool de l'appartement dans l'évier. Il n'avait même pas daigné me regarder et j'étais retournée dans ma chambre, pour n'en sortir que le lendemain dans l'après-midi. Une ambiance tendue s'était installée entre nous. Je sentais que ça allait exploser dans pas longtemps. Mais quand ?

Ce moment-là arriva bien vite. On était l'après-midi et je n'avais rien à faire. Je me dirigeai donc vers le salon. Toru était étendu de tout son long sur le canapé et regardait la télé, tenant une cigarette allumée du bout des doigts. Je m'approchai du canapé et vis qu'il ne semblait pas décidé à bouger.


« - Toru, pousse-toi, je veux m'asseoir.

- Hm. »


Ce petit con ne me regardait même pas. Son regard resta fixé sur l'écran, et il porta la cigarette à sa bouche.


« Toru, putain, bouge ton cul ! »


Il expulsa la fumée par le nez et continua de m'ignorer. Ok. Il voulait la jouer comme ça. Je me penchai vers lui.


« Whoah, je te parle, abruti !! »


Il reporta finalement son attention vers moi, tira de nouveau sur sa cigarette, et me souffla la fumée au visage. Un sourire narquois étira alors ses lèvres. Ça y était, il m'avait foutue en rogne. Mon poing se serra et je le lui balançai au visage, en plein dans la joue gauche. Il tomba du canapé pour atterrir sur le ventre avec un bruit sourd. Je secouai ma main douloureuse. J'avais oublié que ça faisait aussi mal... Il se redressa lentement. Il se tourna vers moi et me foudroya du regard, du sang perlant au coin de sa lèvre. Ok, il était temps de déguerpir. Je me ruai vers ma chambre et il s'élança à ma suite. J'eus juste à peine le temps de fermer la porte à clé et il se la prit en plein nez.


« PUTAIN !! »


Il roua la porte de coups de poing.


« - OUVRE CETTE PUTAIN DE PORTE, CROW !!!

- TU PEUX TOUJOURS RÊVER !!! »


Comme si j'allais lui ouvrir maintenant ! Je n'étais pas suicidaire ! Pas très futée sur ce coup-là, mais pas suicidaire. Les coups s'arrêtèrent brusquement.

« - Crow... Ouvre la porte. Ordonna-t-il d'une voix menaçante.

- Non !

- Je ne vais pas te faire de mal... JE VAIS JUSTE T'ARRACHER LES ONGLES UN A UN, PETITE CONNE !!! »


Il donnait maintenant des coups de pied. La porte tremblait et menaçait de sortir de ses gongs. Ok, j'avais peut-être fait une connerie.


« - Si je te dis que je suis désolée, tu vas quand même vouloir m'égorger ?

- ET COMMENT !! »


Bon, comment est-ce que j'allais régler la situation ? Réfléchis, Elena, réfléchis...

SaviorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant