L'hôpital

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Bip... Bip... Bip... Bip...


Il fallait vraiment que je dégage ce réveil de ma chambre. Je voulus me retourner pour l'éteindre mais quelque chose m'en empêcha. La douleur. Elle était partout. J'ouvris les yeux et les refermai immédiatement. Trop de lumière. Je réessayai plus lentement. Mes yeux s'habituèrent progressivement à la luminosité ambiante. Hm. Ça sentait la chambre d'hôpital. Les murs blancs, les meubles blancs, la petite télévision accrochée au mur... Je n'y avais été qu'une seule fois, à cause de ce putain de katana, et ça ne me plaisait pas de retenter l'expérience.

J'entendis une respiration à ma gauche et je tournai la tête. Je vis Taka, endormi sur une chaise. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Plus, qu'est-ce que je faisais là ? Puis ça me revint. Ma respiration s'accéléra, ce qui provoqua une vague de douleur dans ma poitrine. Je commençai à trembler. Je serrai les poings. Du calme, c'était fini. Au moins, j'étais en vie. Amochée, mais en vie. Cependant, je savais que ce n'était pas fini. Ils n'allaient pas lâcher le morceau comme ça.

Taka poussa un grognement sourd et ouvrit lentement les yeux. Il tourna immédiatement la tête vers moi. Un éclair de soulagement passa dans son regard.


« - Tu ne peux même pas imaginer la peur que tu nous as fait.

- Je-. »


Ma voix était rauque. Taka se leva et attrapa un gobelet sur la tablette près de mon lit. Il me le tendit.


« T'inquiète pas, cette fois, c'est de l'eau... »


Il sourit tristement. J'articulai un « Merci » et je bus. L'eau brûla ma gorge irritée. J'avais trop crié...


« Q-Quels... Sont les dégâts ?... »


J'avais la voix cassée mais ce que je disais était intelligible. C'était déjà ça. Il grimaça et compta sur ses doigts.


« - Et bien, tu as de nombreux bleus pour commencer, dont un énorme sur le visage. Ensuite, tu as de multiples petites brûlures, notamment aux poignets, aux chevilles, et puis là où il a... Avec une cigarette... Enfin bref, tu vois de quoi je parle. Et... Et une énorme sur la poitrine. Au second degré.

- Putain....

- Puis, ton bras gauche est cassé. L'humérus. Et ton poumon droit a été perforé par l'une de tes côtes cassées.

- Parce que j'en ai plusieurs ?

- Deux...

- Fait chier... Ils ont opéré, je suppose.

- Ouais... Et puis, enfin, la... Comment appeler ça ?...

- Le kanji sur mon ventre ?

- ... Ouais.

- Rien d'autre ?

- Non, c'est tout.

- Bon, je m'en sors pas si mal, finalement...

- Tu déconnes ?! »


Il me regarda, éberlué. Et pourtant c'était la vérité, je ne m'en sortais pas si mal que ça. Beaucoup avaient succombé aux tortures de La Mort. Je pouvais m'estimer heureuse d'être encore là.

SaviorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant