Chapitre 26 : le verdict était tombé

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ー Je vais le tuer... souffla-t-il.

ー Calme-toi, on doit...

ー Je vais le tuer ! hurla-t-il en cognant ses points contre le mur, juste à l'endroit où elle avait disparu.

De toute son existence, Gabriel n'avait jamais été dans un état pareil. Son apprence toujours soignée avait pris un sacré coup. Avec ses yeux bouffis, ses cheveux enmêlés et son jogging dans lequel il trainait depuis trois jours, difficile de faire l'amalgame avec le leader de l'armée des archanges. Il ne parlait que pour dire cette phrase. Les autres essayaient évidement de le raisonner, ce n'était pas le moment de se laisser aller. Mais que neni ! L'archange légendaire était bien loin de vouloir autre chose que le meurtre du ravisseur de Ana. 

ー Je vais le tuer ! pleura-t-il en se laissant choir sur le sol. Ana...

Raguel écarquilla les yeux. En trois jours de "je vais le tuer", ils avaient enfin une variante. Peut-être que leur chef serait bientôt de retour. Mine de rien, bien qu'il ait été narcissique depuis leur arrivée, il était très bon dirigeant. Mikaël avait essayé et... comment dire ? C'était tellement millitaire que le travail avait ensuite été confié à Raphaël qui, trop abassourdi, l'avait refilé à Métraton. Malheureusement, celui-ci se trouvait trop occupé à consoler Sandalphon. Sauf que celui qui se trainait actuellement ce travail avait aussi à faire ! Il avait compris pourquoi Uriel était si rarement triste. Quand cela arrivait, c'était comme pour rembourser sa longue période de sourires.
Le grand-frère du second stratège souffla. Ils avait besoin de Gabriel au plus vite. Sans quoi, ils ne pourraient pas passer à l'offensive. En attendant, ils se contentaient de ce programme : le matin, entraînement physique, l'après-midi, étude des soins et le soir, la stratégie. Cela semblait porter ses fruits puisque Uriel avait soudain pris du muscle, chose qu'on n'aurait pas cru possible de si tôt !
De plus, ils avaient beau être déprimés, la perte d'Ana les avait motivés au plus haut point. On en venait même à se demander s'ils pouvaient encore appeler cela "une guerre sainte". Ils avaient laissés leurs humains souffrir pendant des mois, se prélassant sur Terre et maintenant, ils passaient à l'offensive à cause d'une humaine connue depuis seulement quelques mois.
Ils étaient décidément de bien piètres archanges...

ー Je vais le tuer... ce démon, ce Pan, ce... rah !

De la sueur ruisselait désormais sur le visage de Gabriel. S'étant relevé pendant que Raguel réfléchissait, il s'était mis à cogner contre le mur de ciment, s'écorchant inévitablement le poing. Le brun songea qu'il devait vraiment beaucoup aimer cette humaine car, quand Gabriel était sur Terre, l'apparence était ce qu'il y avait de plus important pour lui. Même en guerre, il faisait tout pour avoir le moins d'erraflures possibles.
Mais c'est lorsque le blond se retourna d'un bond et entreprit de furieusement descendre les escaliers que Raguel s'en rendit compte : son discours avait encore une fois changé ! Serait-ce possible que leur leader soit de retour ? Raguel le suivit, halletant d'avoir une réponse à sa question. Que de bonheur s'il reprenait ses fonctions ! Et ils pourraient enfin commencer les choses sérieuses. Mine de rien, Père devait bien rire d'eux.
Arrivés au rez-de-chaussée, Gabriel se dirigea d'un pas rapide vers ce qui restait de la direction de l'école.

ー Réunion immédiate ! Venez tous ! Même toi, Lys ! cria-t-il en marchant.

La Séraphine, dans sa "chambre" ouvrit bien grand ses yeux, elle se demanda ce qu'elle avait fait. Les autres firent de même, doublement étonnés. D'abord que Gabriel soit de nouveau d'aplomb et ensuite, que Lys doive aussi venir. Elle n'avait jamais été présente à leurs réunions stratégiques, n'avait jamais suivi les séances de combat non plus.Sandalphon pensa que c'était peut-être une réunion pour parler de l'aprovisionnement. Or, ce n'était sûrement pas cela qui avait motivé leur chef à reprenne les rennes.
Il n'y avait qu'une seule explication : Lys allait se transformer pour la première fois.
Les autres arrivèrent bien vite et, l'immaculée se sentit comme une bête de foire. Cependant, elle comprenait. Elle aurait sûrement fait pareil. Gabriel était grave et ne semblait pas propice à la plaisanterie. C'était clair, le sujet allait être tout sauf drôle.

Sweet Tears (En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant