Kaiker est un chef ou prophète des guerriers dans la mythologie irlandaise.
Une cagoule et des sentiments en vrac
Il portait un costume trois pièces. C'était probablement la dernière fois qu'il pouvait le porter. Sa dernière occasion. Ce qui explique pourquoi il admirait son reflet dans le miroir.
C'était un vieux miroir. Un truc particulièrement moche hérité de sa grand-mère. Il n'avait pas eu le cœur de lui dire non et il l'avait récupéré. C'était à l'époque où K avait encore un cœur. Des années auparavant. Avant que la vie le nique, lui et ses sentiments.
K n'aimait pas la vie. Il n'aimait pas les gens. Il n'avait pas confiance. Pourtant, il avait des associés qui auraient pu le balancer aux flics à la moindre occasion. Il faut croire que sa carrure et sa capacité à viser la jugulaire à tous les coups devaient en freiner plus d'un.
Il le savait. Et il en jouait. Sinon, pourquoi s'entraîner aux lancers de couteau lorsqu'il s'ennuyait ?
K était habile avec les lames. Il l'était également avec les armes à feu. Plus jeune, il s'amusait déjà à les démonter le plus vite possible. C'était peu de temps après le décès de sa grand-mère.
K aimait les armes, tout ce qui pouvait blesser avait un intérêt particulier à ses yeux. Il n'était pas fou. Simplement détruit par la vie. K était brisé. Il le savait.
Mais il tentait de se reconstruire. C'est pour cette raison qu'il s'observait dans ce miroir. Parce qu'il savait que c'était la dernière fois qu'il mettait les pieds ici. Il avait longuement hésité à aller sur la tombe de sa grand-mère, mais il s'était abstenu.
Il ne voulait pas qu'elle soit déçue.
K avait donc opté pour son trois pièces favori. Un peu comme un symbole. Il avait foutu ses lames dans son sac. Les armes étaient déjà ailleurs. Trop risqué de se faire choper avec des armes à feu dans la rue. Ça amène toujours des problèmes et K n'avait pas le temps pour les problèmes.
Pas maintenant. Pas le dernier jour du reste de sa vie.
K avait déposé sa cagoule dans son sac. Il allait en avoir besoin. K avait ensuite fermé les yeux. Il n'avait pas laissé l'émotion l'étreindre. Tout simplement parce qu'il n'en ressentait pas. Il avait hésité à fermer la porte à clé. Il savait qu'il ne reviendrait pas.
Il avait finalement décidé de le faire. Parce qu'il ne voulait pas que des squatteurs souillent les derniers souvenirs de sa grand-mère. K aurait tout fait pour elle. Tout arrêté si ça avait pu la faire revenir.
Mais elle était morte. Et les morts ne reviennent pas. Sauf des fois la nuit, quand on regrette de les avoir tués. K ne regrettait jamais. Parce qu'il ne tuait jamais de ses propres mains. Il préférait torturer. C'était moins contraignant. Quoique, plus salissant.
Assit au volant de sa voiture, K avait balancé son sac sur le siège passager. Il s'était allumé une de ses roulées et l'avait glissée entre ses lèvres charnues. Il ne faisait pas spécialement beau ce jour-là, mais K s'en foutait. Il avait une mission à accomplir.
Il avait déposé ses lunettes de soleil sur le bout de son nez, détaillant le monde qui s'offrait à lui derrière ses verres teintés. Il n'aimait pas le monde. K n'aimait pas grand-chose.
Il avait roulé un certain moment, sans trop se poser de questions. K était payé pour exécuter des ordres. Le reste n'était qu'un détail dont il n'avait strictement rien à foutre. Aussi, les miles avaient défilé derrière ses lunettes de soleil.
Devant le hangar, il avait balancé sa clope par la fenêtre. Derrière ses grandes lunettes, K avait détaillé ses acolytes. Il les connaissait bien, ils avaient effectué pas mal de missions ensemble. Mais K ne leur faisait pas confiance.
Il avait foutu son sac dans la camionnette avant de monter à l'avant. De là, il avait étiré ses lèvres de satisfaction. Pour K, c'était ce qui se rapprochait le plus d'un sourire. Il n'aimait pas sourire. Puis, il n'était pas vraiment sûr d'avoir le droit de sourire alors qu'elle n'était plus là.
Rapidement, K avait arrêté de penser à ça. Parce que les choses sérieuses allaient enfin commencer.
—
Premier chapitre un peu sombre, K est hanté par sa grand-mère. Ne le jugez pas trop vite, c'est un chouette gars, promis !
N'hésitez pas à commenter si jamais vous avez des questions, j'y répondrai avec plaisir !
Et en plus, c'est la première fois que j'écris à la troisième personne du singulier. Je sais pas trop quoi en penser aha.
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nebula
RomanceCe soir-là, il m'a dit que j'étais son étoile polaire. Celui qui le guiderait dans la nuit. Dans le bordel de sa vie. Ce soir-là, je lui ai dit qu'il était mon étoile filante. Je l'ai à peine vu avant qu'il ne disparaisse complètement. C'est peut-êt...