CHAPITRE DEUX - Kaifi

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Kaifi est le nom du mauvais esprit chez les Mariannais, qui le redoutaient beaucoup.

Prise d'otages

K avait étudié ses manies. Toutes ses manies d'avocat coincé du cul. Ça ne lui avait pas pris longtemps. Déjà, parce qu'il était le meilleur dans le domaine. Mais, aussi, parce que ce connard ne changeait jamais ses habitudes.

Aussi, quand il avait toqué à la porte – oui, il avait toqué – avec sa cagoule sur la tête, K n'avait pas été surpris que ce soit lui qui vienne lui ouvrir.

K s'était attendu à ce qu'il hurle. Après tout, avoir un flingue pointé sur le crâne n'était pas quelque chose de foncièrement amusant – sauf pour K. Il n'avait pas hurlé. Il était juste devenu livide, probablement en train de se chier dessus.

Le deal était simple, K s'occupait de lui, pendant que les deux autres s'occupaient de sa femme. Cette pimbêche. Pendant toutes ces semaines de filature, K avait rêvé de lui crever les yeux avec ses talons aiguilles. Elle était insupportable.

Un instant, K avait cru que le trou du cul allait faire un malaise. Mais non, il s'était contenté de garder la bouche fermée. Ça, c'était avant que K le force à s'asseoir. Il s'était foutu en face de lui, comme si K et lui étaient de vieux amis.

A un détail près, on ne kidnappe pas ses potes.

K était ravi. Il pouvait enfin l'observer comme ça lui plaisait. Soen Hellington était un homme grand, brun et rasé de près. A travers ses photos, K n'avait jamais remarqué ses yeux verts perçants.

Mais le plus important dans tout ça, c'est qu'il était avocat. C'était bien le seul truc qui pouvait intéresser K.

— Qu'est-ce que vous me voulez ? avait-il murmuré.

K n'avait pas répondu. Ce n'était pas encore le moment. Il devait le séparer de sa femme pendant quelques heures avant de tout lui expliquer. Parce que, l'humain est stupide et s'attache toujours aux personnes. C'est ce qui le mène à sa perte.

La preuve, K avait voulu se balancer d'un pont après la mort de sa grand-mère. Il ne se souvenait plus pourquoi il ne l'avait pas fait, mais depuis, il s'était interdit de tenir à qui que ce soit.

— Qui te dit que c'est pas à ta femme qu'on en veut ? Tu n'es peut-être qu'une simple distraction pendant qu'on lui troue l'abdomen.

Soen avait frémi tandis que K se délectait de son petit effet. K adorait les bains de sang. Il trouvait cela réjouissant. Pourtant, aujourd'hui, personne n'allait mourir. Les ordres étaient clairs. Il était le seul qui devait crever.

— Je ne l'ai pas entendue crier, l'avait-il contré.

K avait souri. Un putain de vrai sourire. Parce que le petit agneau était en train de se rebeller et il adorait ça.

Il n'avait pas répondu. Il n'était pas là pour se taper la discute. Ses projets étaient quelques plus ambitieux. En attendant, il s'amusait à observer sa victime. C'était relativement distrayant. Bien plus qu'il ne l'aurait cru au premier abord.

K s'attendait à le voir chialer toutes les larmes de son corps. Visiblement, le brun s'amusait à contrer tous les plans auxquels K avait pensé. Il ne pleurait pas. Ne tombait pas non plus dans les pommes. Il était juste effrayé. Et il avait raison de l'être.

K avait l'air d'un psychopathe à le détailler de cette façon, les traits de son visage camouflés par une sombre cagoule. Bien sûr, K était un psychopathe – on n'aime pas torturer les gens pour le plaisir – mais il savait également apprécier les belles choses.

K aimait l'art et les œuvres de maître.

— Je peux aller aux toilettes ? S'il vous plaît ?

K avait éclaté de rire. Encore un truc qui ne lui était pas arrivé depuis une bonne décennie.

— Ne te fous pas de moi, je sais que tu t'es déjà pissé dessus quand j'ai passé la porte d'entrée.

Le brun avait braqué ses yeux verts au sol, rougissant à cette remarque. K savait que ce n'était pas vrai. Il ne s'était pas pissé dessus. Son pantalon n'était pas taché. Et, oui, il avait regardé pour vérifier.

K avait étendu ses jambes devant lui, ravi à l'idée de pouvoir les dégourdir. Il s'était amusé à faire tourner son flingue autour de son index. Il ne comprenait pas bien pour quelle raison on lui avait refourgué une arme alors qu'il était bien meilleur à l'aide d'un couteau.

Au bout de longues minutes, peut-être bien des heures, il avait reçu le signal. Il était temps de réunir les amoureux flippés dans la même pièce.

Deuxième chapitre, un peu moins sombre que le premier. Je vous avoue que les chapitres de K seront toujours teintés de ce côté sombre. Parce que ça m'éclate, mais aussi parce que K n'est pas gai/gay (rayez la mention inutile).

On se voit bientôt pour la suite, les choses intéressantes vont commencer eheh.

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