Les Miroirs du Temps - TERMINÉ

XXXV - Une tasse de thé (1)

N.d'A. : Nouveau chapitre, avec à la clé un nouveau rebondissement, plutôt attendu. Enfin... Normalement... XD
Bonne lecture ;)

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Emma était prisonnière d'un état second, même plusieurs heures après son réveil. Elle ne parvenait pas clairement à expliquer son malaise, mais elle n'ignorait pas que tout avait un lien avec son cauchemar et Gaïl.

            Au fond, elle connaissait la source de son fard soudain... Elle se refusait néanmoins à se l'avouer. Tous ses efforts pour refouler ses sentiments douloureux avaient été rasés en l'espace d'une nuit, par l'unique personne au courant de sa dichotomie sentimentale. Elle en voulait à Gaïl. Elle s'en voulait à elle-même.

            A Gaïl, car sa nouvelle personnalité égoïste et manipulatrice avait osé se servir d'une faille, sans le moindre remords ni déshonneur.

            A elle, pour être tombée dans ce piège et ne plus pouvoir y faire face.

            Pendant toute la matinée, Emma était restée cloîtrée chez elle. Encore adossée au mur de sa chambre et toute recroquevillée, elle ne pouvait s'empêcher de s'apitoyer sur son sort, sans la moindre consolation extérieure.

            Ce cauchemar l'avait fracassée et tout en elle semblait s'effritait. Son désarroi se résumait à l'amour autocensuré qu'elle avait pourtant su refouler, mais qui, avec la magie noire de Gaïl, ne pouvait désormais plus se cicatriser. 

            Les jambes repliées et la tête calée sur ses genoux, Emma tentait péniblement de canaliser ce débordement émotif, entre deux trois sanglots non retenus. Cette douloureuse tentative dura six longues heures. Six longues heures de torpeur psychologique et de fatigue psychique. Six heures à attendre que l'orage passe, alors que la tempête faisait doublement rage.

            Amorphe et sans aucune énergie, Emma se laissa tomber dans le vide abyssal de son esprit, hanté par ses regrets, ses secrets et ses plaies non suturées.

*     *
*

            Fabulations manichéennes.

            Luke feuilletait sans grande conviction l'ouvrage scientifique. Il avait réussi, en jouant de ses relations, à emprunter la revue de la bibliothèque des archives. Tristement, il se remémorait le jour où lui, Emma, Elie et le fantôme illusoire de Mac'Allys l'avaient découvert pour y puiser les informations concernant le Stramonium.

En cherchant sur la Toile, il s'était rendu compte que cette publication n'était pas répertoriée et qu'elle n'était référencée sur aucun laboratoire. A force de la consulter, page après page, article après article, le jeune homme s'était rendu compte que l'objet qu'il s'évertuait à étudier avait été créé de toute pièce. Toutes les revendications de ces Fabulations manichéennes n'étaient que de pures inventions. Chaque image, texte et feuilles n'étaient que le résultat d'une sournoise manipulation. Luke put confirmer son hypothèse lors de la découverte d'un indice finement dissimulé : la direction de la revue était signée d'une anagramme du nom complet de Gaïl. Une révélation qu'il retrouva à plusieurs reprises au fil des pages glacées.

Luke poussa un long soupir en regrettant amèrement de s'être laissé berner aussi facilement. Pas un seul instant, il n'avait songé à vérifier cette source d'information, emporté par l'enthousiasme qui le portait à cet instant passé. Il avait également pris la peine d'éplucher de fond en comble les articles un à un, en espérant y trouver le moindre indice de la main de Gaïl. En vain. D'un autre côté, avec toutes les abominations que ce dernier avait pu proclamer ou exécuter, Luke ne voyait guère pourquoi son ancien ami aurait voulu être sauvé...

Cette vision des choses le plongea dans une profonde léthargie. Il repensait au plus vieil ami qu'il avait pu avoir et admit que cette précieuse amitié lui manquait injustement. Tournant machinalement du bout des doigts la revue, il se fit la promesse de sortir Gaïl de cette si sombre impasse.

Luke fut toutefois tiré de ses pensées mélancoliques par la sonnerie de son téléphone. Il s'en empara et vérifia sur l'écran l'émetteur de l'appel. Lorsqu'il vit qu'il ne s'agissait que d'Emma, il reposa l'appareil et ignora tout bonnement la communication.

Le téléphone sonna encore une bonne dizaine d'autres fois, sans que Luke ne décroche. Soulagé que la jeune femme ait lâché l'affaire de son côte, il grogna quand il sentit son portable vibrer. Emma venait de lui envoyer un ultime message :

« Puis-je te parler ? »

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À mercredi prochain pour la suite ;) ENJOY !!!!