Chapitre 18

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Je cligne des yeux. Je ne comprends pas. Je rougis. J'ouvre la bouche d'incompréhension. Est-ce qu'il lui a vraiment dit ? Est-ce que Claude sait que je l'aime ? Est-ce que... Je le regarde. Il est rouge, essoufflé, et se tiens à ma porte. Il reprends son souffle difficilement, et relève la tête vers moi. Je détourne les yeux et baisse la tête. Je dépose délicatement mon téléphone sur le lit, tentant vainement de me calmer. Tout parait ralentir et j'ai l'impression que le temps s'arrête. Je ne peux pas soutenir son regard, alors je n'essaie même pas de relever la tête. J'ai peur de ce qu'il va dire. J'ai peur de ce qu'il peut penser. Cependant, une part de moi semble libre. Je vais enfin avoir une réponse claire et je vais pouvoir tourner la page. Je n'ai plus l'occasion de fuir maintenant. Je me lève. Je relève la tête vers lui, déterminé. Il me regarde bizarrement, comme s'il voyait un fantôme. Je décide alors de prendre la parole.

- Qu'est-ce que tu me veux ? Dis-je, impassible.

Il sursaute, comme s'il venait de réaliser que j'étais là.

- Je... Commence t-il, avec un regard perdu.

Il baisse la tête et sers les poings. Il serre les dents. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Il relève alors la tête, et s'avance rapidement vers moi. M'attendant à ce qu'il me frappe, je ferme les yeux, sans bouger. C'est alors que je sens une masse chaude, presque brulante par rapport à ma peau froide, m'enlacer fort. J'ouvre alors les yeux, surpris. Je rougis. Il m'enlace. Il m'a prit dans ses bras. Qu'est-ce que cela veux dire ?  Est-ce que c'est possible... qu'il m'aime ? Qu'il est des sentiments à mon égard, comme moi pour lui ? Boum boum, mon cœur bat tellement vite que j'ai peur qu'il lâche.

- Bryce, jamais je ne remplacerai, tu es et resteras mon meilleur ami pour toujours, ok ? Dit-il, fermement.

Je me sens vaciller. Alors c'est ça. Anonyme lui a juste dit que je pensais qu'il m'a remplacé. Mon soulagement, mes espoirs, tout était faux. Il ne sait pas que je l'aime. Il ne m'aime pas. J'ai juste envie de pleurer en cet instant. Je ne bouge pas. Mon cœur me fait tellement mal que je me demande si je suis encore vivant. Il finit par se reculer, et me fait un grand sourire. Son sourire est tellement magnifique que ça me brise le cœur en mille morceaux. Je fais le plus faux sourire de toute ma vie. J'essaye de paraitre content, heureux, alors que c'est le chaos complet à l'intérieur de moi. J'ai envie de le frapper. Puis l'embrasser. Puis le frapper pour mieux l'embrasser. J'ai envie de fuir, de courir, peut importe où ou comment. Mais je souris. Je souris de douleur et de souffrance. Je souris pour ne pas pleurer. Je souris pour ne pas tomber dans la noirceur de mon âme.

- Tu viens, on va à l'entrainement !  Dit-il, enthousiaste.

Je continue de lui sourire et hoche la tête. Je le suis. On traverse le couloir. Il me raconte comment Jordan s'est gamelé hier soir, et comment ils se sont marrés avec Xavier et Brenda. Je continue de lui sourire. Plus il me parle, plus je souris. Plus il me sourit, plus j'ai mal. J'ai envie de hurler ma douleur, j'ai envie d'exploser. Mais je souris. On se retrouve sur le terrain. Les autres sont là.  On joue tous ensemble au foot. Je joue. Je ne me concentre que sur mes pieds, le ballon et les cages. Je vois Claude jouer avec Brenda, ce qui est normal, parce qu'elle est de son équipe. Je joue avec mon équipe et souris, toujours et encore. Mes joueurs doivent me trouver bizarre car ils se regardent entre eux, et je lis de l'incompréhension dans leurs yeux. 2 heures après, on va tous à la douche. Je croise plein de gens. Xavier, Jordan, Dave. Je leur souris. Je rentre dans ma douche. J'allume l'eau. Les autres chantent en cœur les chansons qu'on à l'habitude de chanter après l'entrainement. Je ne chante pas. Je reste là, dans ma douche, leurs chants cachant mes pleurs, l'eau cachant mes larmes. Je me libère, et pleure. Je libère toute ma souffrance et ma détresse. Une fois calmé, je me dirige vers ma chambre, fatigué, lassé de tout. Xavier me regarde, d'un regard qui veux clairement dire : " Qu'est-ce qui ne va pas ?". Il s'assoie à coté de moi.

- Dis moi tout. Murmure t-il en me caressant l'épaule.

Alors je lui dit. Je lui dit tout. Je lui raconte tout. Anonyme, la pomme, Claude et Brenda. Il réussit à me remonter un peu le moral. Il tente de me consoler. Il me prend dans ses bras. D'un coup il me lâche.

- Mais attends Bryce, pourquoi tu n'irais pas demander à Claude comment il a su que tu te sentais remplacé ? Je veux dire, comment anonyme l'a contacté ? Ça se trouve il connait anonyme !

Je relève la tête, acquiesce, et me dirige alors vers la chambre de Claude. Je l'aperçois alors et lui pose la question. Il me regarde, surprit, et me répond le plus naturellement du monde :

- C'est Jordan qui me l'a dit, pourquoi, ce n'est pas toi qui lui a demandé de me le dire ?

Haine & AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant