Chapitre 42

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Le silence devient pesant. Je n'arrive pas à sortir un son. Je l'entends alors prendre une respiration, puis enfin lâcher quelques mots.

- Je suis désolé, il souffle, dans un murmure. Mes yeux s'écarquillent.

- Tu...es...désolé ? Je lui demande, surpris.

- C'est de ma faute. Tout est de ma faute. 

Je me redresse du lit d'hôpital. Il me fait toujours dos. Je cherche à croiser son regard ou à voir son expression mais en vain.

- Arrête, tu sais très bien qu-

- C'est fini Claude. Toi, moi, nous. J'abandonne. 

Ces mots résonnent dans la pièce et m'atteignent comme un coup de poignard. Ma respiration se bloque et le silence revient dans la pièce. Prenant mon courage à deux mains, avec un dernier brin d'espoir, je parviens à lui demander :

- Qu'est ce que... tu veux dire ? Ma voix rauque se brise lors des dernières syllabes.

Il se tourne finalement vers moi et plonge ces yeux dans les miens.

- Je t'ai aimé Claude. Sincèrement. J'ai essayé, j'ai vraiment essayé. Mais tu me fais trop souffrir Claude. Dit-il, exposant toute sa douleur dont je ne savais rien.

Des larmes silencieuses coulent le long de mes joues sans que je puisse les retenir.

- Je...je..je-

- Stop Claude. S'il te plaît. Tu en as assez fait. Dit-il, froidement.

Je referme la bouche et me mord la lèvre inférieure. Je le vois tourner les talons et ouvrir la porte. Il va partir. Je le sais, je veux l'en empêcher, mais... Je l'ai déjà beaucoup trop blessé. Je sais que je dois le laisser partir. 

Il ferme alors la porte, écrasant mon cœur au passage.












- Ça va aller. Me murmure Xavier, caressant mon dos.

- Oui je sais, je sais... Dis-je dans un triste sourire.

Je vois Jordan me regarder, triste. 

- Tu sais Bryce, moi je sais pas ce que je ferais sans Xavinounichou, alors je comprends vraiment ce que tu ressens.

Xavier interroge son chéri du regard à l'entente de ce surnom. Jordan hausse les épaules esquissant un sourire faisant fondre mon meilleur ami. Un maigre sourire vient se profiler sur mes lèvres. Je viens serrer alors ces deux abrutis contre moi.

- Merci d'être là.

Je me lève, puis leur annonce :

- Je vais prendre un peu l'air, j'ai besoin d'être un peu seul.

- Okay, on sera là si tu as besoin d'accord ? Demande Xavier, essayant de cacher son inquiétude.

J'acquiesce, puis sors de ma chambre, voyant Jordan me faire coucou de la main du coin de l'œil. Je me promène à travers les couloirs, puis finis par sortir du bâtiment, et prends la route menant à la plaine. Une fois arrivé, je m'allonge, là où moi et Claude on s'était allongés, pour regarder le ciel. Le soleil caresse ma peau, et le vent ébouriffe mes cheveux. Je place mon bras sur mes yeux. Je devrais probablement pleurer. Ce serait logique. Mais je crois que j'ai épuisé mon stock de larmes. Finalement ça m'a fait du bien, d'enfin avoir avoué ce que j'ai ressenti. Au fond de moi je sais que j'ai prit la bonne décision. Je revois encore ses bandages, son teint pâle, et ses yeux rouges. Je ne lui ai jamais rien apporté de bon. Je refuse qu'il se blesse de nouveau, par ma faute. Alors tant pis si je dois lui faire croire que je ne l'aime plus. Sa santé et son bien être sont plus important que tout le reste à mes yeux. 

Je veux le voir sourire, comme avant.

Même si je dois refouler mes sentiments. 

Après tout, c'est ça, l'amour.

Haine & AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant