Haine & Amour

Chapitre 37

Tout le monde ment. C'est une évidence, n'est-ce pas ? De l'être le plus pieu, au démon le plus manipulateur, en passant par l'humain lambda. Tout le monde ment. Mais là, je crois que j'ai franchi une limite. Et la vérité finit toujours par ressortir. Toujours. Le mensonge à plusieurs buts, et également plusieurs raisons d'exister. Et plus le mensonge est grand, plus il est difficile de le maintenir en place, comme un château de cartes. Et ce n'est alors plus qu'une question de temps avant que la vérité n'éclate. Et lorsqu'elle éclate, c'est le chaos. Trahison, pleurs, cris, colère, haine. Tout peut arriver. Et croyez moi, la fin est rarement heureuse. Vous voulez la vérité ? Bien. Vous ne pourrez pas dire que je ne vous ai pas prévenus. Mais vous avez raison. Il est temps que la vérité sorte.

La vérité, c'est que depuis le début, rien ne s'est passé comme prévu.

L'hôpital.

Brenda.

Anonyme.

La chute dans l'eau.

Le baiser dans le noir.

Tout a foiré.

Ça partait bien pourtant.

Quand est-ce que ça a merdé ?

Quand est-ce que tout est devenu hors de contrôle?

Anonyme ?

Oui, peut être que tout part de là. Je veux dire, l'idée en soit était bonne. Mais c'était à double tranchant.

Le point de départ c'est Anonyme.  L'inconnu dans l'ombre.

Hmm. En fait non. Pas tout à fait. Ça a commencé avant. Cet entêté de Claude qui voulait être sûr des sentiments de Bryce avant de tenter quoi que ce soit. Quel abruti. Enfin bon. Le plan avait donc été de montrer que Bryce pouvait être jaloux. Cela passait par la révélation du couple Xavier-Jordan, puis tout de suite après, par la fausse relation de Claude avec Brenda. Mais la noirceur de l'âme Bryce à complétement changé la donne. Il s'est retrouvé à l'hôpital. Claude à gardé Brenda sous la main mais le plan avait donc changé, et c'est là que l'idée d'Anonyme est tombé sous le sens.

Anonyme à été au centre de tout.

J'ai tellement à dire. Je pourrais mentir, mais je vous connais, vous voulez la vérité. La simple et pure vérité. Pourtant le mensonge serait plus simple. Beaucoup plus simple. Mais soit. Je continue.

W.C.

Pourquoi ces initiales ? Là est la question. Ahah, c'était pourtant évident, et Bryce aurait dû s'en rendre compte depuis le début.

W.C.

Withingale Claude.

Oui, j'avoue, j'aurais pu trouver mieux. Mais le temps été compté. Pas le temps de chercher plus loin. Et puis bon, ça résume plutôt bien le but du plan non ?

Bon, revenons à ce que je disais plus haut. Le contact entre Anonyme et Bryce effectué, Claude continuait de trainer avec Brenda, qui jouait très bien le rôle de la petite garce.  Ah ? Vous ne le saviez pas ? Elle faisait parti du plan depuis le début, évidemment. Une vraie actrice celle là. Mais elle s'est un peu trop prit au rôle à mon goût. A celui de Claude aussi d'ailleurs. Pauvre Bryce. Elle l'a poussé dans l'eau. Les mots me manquent pour expliquer à quel point ce n'était pas prévu, ça. Heureusement Anonyme est allé repêché Bryce. Mais bon, le mal était fait. Je vous l'avait dit. Le chaos total. Après, même dans ce chaos, il y a eu des moments drôles, je dois le reconnaître. Le moment où Claude et Bryce étaient enfermés. C'était pas mal ça. Enfin. Bryce n'était pas censé détruire la porte du local. Comme il n'était pas censé vadrouiller et embrasser Claude pendant la nuit. Cet imbécile a d'ailleurs vraiment cru que c'était une fille. Il voulait essayer de se persuader qu'il était pas à fond sur Bryce, sans doute. C'est raté. Enfin. Continuons. Comme Brenda était de plus en plus hors de contrôle, Anonyme les a prit en photo, une sorte d'assurance, pour éviter de se faire doubler dirons nous. Enfin bon. Tout ça pour dire que le plan est un échec. Un échec des plus total. Mais au final, le résultat ne change pas vraiment. Claude a finalement prit les devant, et a embrassé Bryce. J'ai hâte de voir ce qu'il va se passer après.

Vous voyez, j'ai arrêté de vouloir tout contrôler. Je n'y arrive pas de toute manière.

Anonyme.

Je soupire et baisse la tête, laissant quelques mèches de mes cheveux tomber devant mes yeux.

Un sourire se dessine peu à peu sur mon visage.

Ça fait du bien. D'avoir sortit tout ça. L'avoir écrit sur papier. J'ouvre le tiroir de mon bureau.

Et doucement, je range cette lettre que je ne montrerais sans doute jamais, à personne.

- Dave !

Je me lève, et me tourne vers Claude, qui me regarde, préoccupé.

- J'ai besoin de ton aide.

J'esquisse un sourire. Franchement, je mérite un putain de trophée s'ils finissent ensemble.