Chapitre Quinze - L'impensable

287 48 5
                                    

Le film venait de s'achever et Nora avait fait le plein d'énergies positives, elle était prête à percer le mystère qui entourait Elise. Ellie avait amené toutes les friandises qu'elle avait pu trouver dans les placards de la cuisine et elle les avait posées sur la table basse devant laquelle Nora et elle étaient assises. Elle avait suggéré que toutes deux auraient probablement besoin de sucre pour gérer leurs émotions.

- C'est bon, on peut commencer, dit Nora après avoir pris de grandes inspirations

Le 7 janvier 1994

La vie est de nouveau morose.

Et tant pis son mon langage n'est pas correct, mais Harold a dû se taper la moitié des femmes qui se trouvent à Brighton. Quel porc. J'espère qu'aucune d'elles n'est enceinte, parce que c'est une malédiction que d'avoir les gènes des Dawkins.

J'ai envie d'oublier ce carnet, parce que je me fais du mal en écrivant ce que je ne peux pas dire à voix haute. Je dois me recentrer, m'occuper de mes enfants et de mon association. Elle s'appelle Gabrielle's Haven* et toutes les chambres de la maison sont occupées.

Chaque jour, je recherche activement des offres d'emploi pour ces jeunes femmes aux histoires parfois compliquées. Et puis, je passe beaucoup de temps avec chacune d'entre elles, nous parlons et nous cherchons des solutions à chaque problème. Si bien que j'en oublie tout ce qui me fait du mal.

Jack est toujours à mes côtés, même s'il s'est un peu éloigné ces derniers temps. Il a rencontré quelqu'un. Elle est un peu plus jeune que lui et je crois qu'elle déjà passée entre les mains d'un chirurgien esthétique, mais Jack semble heureux.

En revanche, Dorothy et George se sont montrés très virulents lorsqu'ils ont découvert que j'étais à la tête de l'association. Si seulement ils savaient que leur plus jeune fils me venait en aide, ça serait la cerise sur le gâteau !

De toute façon, ils partent bientôt s'installer à Monaco pour leur retraite, ça me fera des vacances !

Ils étaient heureux d'avoir un nouveau petit-fils, George m'a dit qu'il deviendrait un homme beau et fort, comme son père et son grand-père. Je suis au regret de dire que Charlie ne deviendra pas un goujat égocentrique, alcoolique et manipulateur.

Charlie sera un homme respectable. Je vais l'éduquer de la même manière dont j'ai éduqué Edwin et Camilla. Je vais lui inculquer les valeurs qui sont les miennes. Ce ne sera pas un fils à papa pourri-gâté. Je m'en fais la promesse.

Je crois bien que je vais arrêter d'écrire dans ce fichu carnet. Ça ne change rien. Ma vie est toujours aussi triste. Je suis coincée ici et les parents d'Harold m'ont bien fait comprendre que même à l'étranger, ils garderont un œil sur moi. Je n'ai pas le droit de partir avec mes enfants.

Mes parents nous ont rendu visite pour Noël, cela n'était pas arrivé depuis si longtemps. Je ne sais même pas si nous avons passé les fêtes de fin d'année ensemble depuis que je suis mariée à Harold. Lorsque Dorothy a fait son entrée le 25 décembre, j'ai cru qu'elle allait défaillir en découvrant les invités surprise. George n'a rien dit. De toute manière, il a noyé son désespoir dans l'alcool. C'est une manie chez les Dawkins.

Harold était si mal à l'aise. Lui, ne pouvait pas boire. La seule chose à laquelle il est fidèle, c'est sa sobriété.

Quand mes parents sont repartis, je me suis sentie vide. Je ne sais pas quand est-ce que je les reverrai. Harold a déjà réservé nos vacances d'été. Il a fait en sorte que je ne puisse pas partir en France.

Sois jolie et polieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant