Chapitre 8 / partie 2

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Sans me lâcher du regard, il délecta ces quelques mots lentement:

—  Bonne course mes couleuvres !

***

Un sentiment indescriptible me traversa le corps tout entier: un mélange d'adrénaline avec un soupçon d'inquiétude. Je ne pouvais pas me louper, que ce soit pour ma santé que pour le contrat. Tout était entre mes mains, je n'avais pas droit à l'erreur.

J'avançai, sur les talons de mes adversaires, vers la rangée de bécanes alignées. Une foule se mit autour en criant pour nous encourager. J'avais  plus besoin de calme pour me concentrer mais voir ma bande d'amis au premier rang, crier à plein poumons mon prénom me fit quelque peu décompresser.

J'enjambai l'engin, imitant mes concurrentes. Je n'osais pas jeter ne serait-ce qu'un seul coup d'œil vers elles, peur de découvrir ses expression totalement confiantes et dans leurs éléments. Ça me ferait perdre mes moyens à coup sûr.

Je plaçai mes mains sur les poignées d'accélérateurs et soufflai un bon coup. Une brune s'avança sur la piste, un drapeau à la tête de serpent à la main. Carmen:

À vos marques.

Je fermai les yeux. Les vrombissements des moteurs.

Prêt.

Je les rouvris. La route déserte.

— Partez !

J'appuyai d'avantage mon pied sur l'accélérateur et démarrai à toute allure. Le vent me frappait de plein fouet et je maudissais instantanément ces bikers de nous interdire de porter un casque. Bandes de malades ! Mes yeux s'humidifiaient mais je n'y pris pas plus attention: c'était le moment de me concentrer. Nous venions de partir mais déjà quelques filles semblaient être bien derrière. Je restais quand même au même niveau et derrière beaucoup d'entre elles. Je mis en marche mes souvenirs afin d'appliquer chaque manœuvres et conseils que m'avait donnés Alberto.

Regarder droit devant. Garder les coudes bien écartés. Penser à la force centrifuge.

Je tournai rapidement la poignée jusqu'à ce que la fourche déleste jusqu'à atteindre une certaine allure, jusqu'au sommet pour couper les gaz avant de risquer de faire une bêtise. J'en avais dépasser une bonne dizaine et je faisais partie, pour l'instant, des cinq premières. Mes concurrentes qui me devançaient semblaient pour la plupart pas tellement dans leur élément, tout comme moi. La seule chose qui leur justifiait leur place était qu'elles n'étaient pas effrayer de rouler à toute vitesse. Maintenant, j'avais reçu des conseils qui m'aidait à comprendre que ce n'était pas ce qui allait suffire pour me faire réussir. Surtout que celles que je venais de dépasser commençaient à me rattraper.

Et je le compris d'avantage quand je vis après cette ligne droite infernale, un virage. Si je continuais à la même allure, j'allais faire une queue de poisson, rendez-vous à la morgue. J'utilisais mes freins, quitte à me faire devancer. Contre-braquage, passage au point de course. En suivant ces manœuvres, je passai le virage telle une pro. C'était moins une.
Je redressai la moto et accélérai une nouvelle fois, sur une nouvelle ligne droite qui me séparait de l'arrivée.

Il restait encore six bécanes devant moi. J'étais sûre de pouvoir rester dans la course mais mes mains, extrêmement moites, commençaient à jouer des siennes et je commençais à me faire dépasser. Impossible que je me loupe sur la première épreuve !

The Eyes Of The Viper   Où les histoires vivent. Découvrez maintenant