Fire & Gasoline (Terminé)

Court-circuit

Lorsque je quitte enfin la salle, la nuit est tombée. Mais je me sens un peu mieux. Cette sortie m'a fait du bien ! Je fais signe de la main à Lorelei avant de sortir. La soirée est chaude, l'atmosphère moite et collante. On va avoir droit à un gros orage d'été ! En arrivant sur le parking, je jette un regard autour de moi. Pas de trace de Logan. Est-ce qu'il en a eu marre d'attendre, finalement ? Ou alors il se la joue encore James Bond et il va débarquer derrière moi pour me coller son flingue sur la tête. Quel type charmant, vraiment. J'hésite un instant avant d'enfiler mon casque de moto. Est-ce que je devrais l'attendre ? Je n'en ai vraiment aucune envie ! Mais je devine que je vais me faire engueuler si je rentrer seule. Comme une ado qui oublie le couvre-feu. Alors que pour la énième fois je me demande comment on est arrivés à cette situation de merde, je sens un bras entourer mon cou. Je n'ai pas le temps de réagir et je me retrouve collée à un torse, une main en travers de la gorge. Pour la deuxième fois de la journée, une arme est pointée sur ma tempe.

Mais c'est pas sérieux, là !

Une fois la surprise passée, je décide de ne pas me laisser faire cette fois. Je m'oblige à respirer convenablement. Après tout, je n'ai aucune raison d'avoir peur. Ce n'est que Logan.

« C'est bon, James Bond, tu m'as eue. Lâche-moi. »

Une silhouette sort de l'ombre, de l'autre côté du parking. Une silhouette que je ne connais que trop bien. La lumière du lampadaire tombe sur le visage concentré de Logan qui pointe son arme sur moi.

Mais...

Attends, s'il est derrière moi, il ne peut pas être à l'autre bout du parking ! Mes jambes se dérobent sous moi lorsque la lumière se fait dans mon cerveau.

Oh non.

Comme pour confirmer, une voix se glisse dans mon oreille :

« Tu devrais vérifier ton téléphone, chica. »

Je ne connais pas ce type. Ce n'est ni Logan, ni Diego, ni quelqu'un qui veut mon bien. Je crois que je vais m'évanouir.

« Lâche-la. »

Logan avance lentement vers nous, nous tenant toujours en joue. Sauf que le type se sert de moi comme bouclier humain et l'empêche donc de tirer. En gros, je suis coincée entre deux armes pointées sur moi et je ne vois pas comment m'en sortir. Mon cerveau semble totalement figé, paralysé de terreur. Je vais mourir. Ici, maintenant. Je vais crever.

« Lâche-la. »

Je vais crever.

J'ai l'impression que des points blancs aveuglent ma vision. Le bruit de la ville environnante me parvient étouffés, comme si j'avais la tête dans un coussin. Je n'arrive plus à respirer. J'ai l'impression que des images défilent devant mes yeux comme des flash sans que je puisse en saisir le sens.

Daryl...

Puis, soudainement, je sens la pression sur ma gorge disparaître alors que le type me lâche. Mes jambes ne semblent plus capables de me porter et je m'effondre à genoux sur le bitume. Je tremble de tout mon corps. Je crois que je vais devenir folle.

« Axelle ! Ça va ? »

Qui parle ? J'ai l'impression que les bruits sont distordus, au point que je ne reconnais pas cette voix. Un contact sur mon épaule me donne l'impression d'être frappée par la foudre. Je me dégage, par réflexe. Mon cœur bat toujours la chamade dans ma poitrine.

Merde !

Fébrilement, je fais glisser mon sac à dos le long de mes bras pour le poser par terre, puis je fouille dans la poche de devant. La boite de calmants est juste là. Malgré les tremblotements de mes mains, je parviens à en sortir deux cachets que j'avale immédiatement.