Je n'arrive pas à me lever ce matin, je crois que je suis malade. Sûrement quelque chose de passager, du moins je l'espère parce que je déteste par dessus tout tomber malade. J'ai touchée mon front, je suis brûlante, j'ai de la fièvre. Il n'y a que moi pour tomber malade en plein mois de Juin.
Je jette un coup d'oeil sur le réveil, il indique 5 H passé. Il ne doit pas tarder à quitter l'appartement. J'entends des pas venir vers moi, ils s'arrêtent derrière la porte, puis trois coups sont frappés sur le mobilier. Je l'autorise à entrer en forçant sur ma voix, cette dernière est aussi touché par la crève.
Shawn apparaît dans la chambre, il n'allume pas la lumière.
— Je te réveille ?
— Non.
— Oulah.. il s'approche du lit et pose sa main sur mon front Madré Mia t'es brûlante !
— C'est rien, j'ai juste un coup de chaud
— Bien sûr.. et ton coup de chaud te fait perdre la voix ?
— ...
— Je reviens, je vais appeler a la Taverne pour prendre ma journée
— NON ! Dis pas de conneries.
— T'es malade, sa serait inconscient de ma part de te laisser comme ça
— T'es vraiment têtu
— On est deux
Je lève les yeux au ciel et lui tourne le dos et regardant vers le balcon. Je l'entends quitter la chambre.
La fatigue a pris le dessus, j'ai dormis plus de quatre heures. Le soleil s'est levé, ses rayons ont traversés les rideaux afin de pénétrer dans la chambre. Je reste un moment immobile puis vais chercher de quoi me mettre après la douche.
J'enfile un jeans noir, un énorme pull gris et des chaussettes , j'attache ensuite un foulard sur ma tête. Je range comme je peux le lit, c'est fou comme faire les tâches inutiles du quotidien peut nous paraître difficile une fois souffrant. Je range ensuite quelques uns de mes affaires puis quitte la chambre pour me rendre dans le salon. La table basse est remplie de chose à manger , je reste dans l'encadrement de la porte en regardant Shawn à travers la baie vitrée. Il est penché sur la barre qui le sépare du vide. Après quelques instants , il revient a l'intérieur et remarque ma présence. Il me sourit avant de m'inviter à m'asseoir dans le canapé.
— Je suis partie à la boulangerie et la pharmacie.
Il me tend un sac de la pharmacie, je le prends et le dépose à côté de moi. En aucun cas je toucherai à un seul de ces médicaments , Dieu sait à quel point je déteste sa , je préfère largement les seringues aux comprimés.
Il me sert ensuite une tasse de thé au citron , comme hier. Je regarde ses fait et gestes en portant le mug à ma bouche.
Je sais pas si le moment est bon pour lui demander ce qui me trotte dans la tête depuis la première fois que je suis ici.
Aucun de nous deux ne parle , seul le son de la télé retentit dans la pièce. Perdue dans mes pensées je n'entends pas ce qu'il dit.
— Pardon ? Je t'ai pas écouté
— Je te demandais comment tu allais ?
Je reste un moment silencieuse avant de lui répondre que je vais bien.
— T'a fait quoi de tes cheveux blonds ?
— Rasée
— Sérieux ? il me regarde avec des gros yeux Je peux voir ? en s'avançant vers moi
— par réflexe je porte ma main sur mon foulard Non !
Il fronce les sourcils puis porte son attention sur la télé.
Je me tourne ensuite vers lui et le regarde. Le soleil fait briller ses cheveux , les reflets roux ressortent magnifiquement bien , dans le passé il était blond , sa fait bizarre tout d'un coup.
— Quand dis-je ton ami policier était à la Taverne l'autre soir..
— Simple visite de courtoisie dit-il en me coupant
Il finit sa tasse avant moi. Il commence alors à débarrasser la table comprenant que j'allais pas manger plus que ça.
Deux heures se sont écoulés. J'ai passé mon temps à dessiner dans la chambre. Il ne me reste que deux pages et j'aurais finis mon carnet. Shawn est resté dans le séjour. Nous n'avons échangés aucun mots de plus que ce matin. Je comprends pas pourquoi il fait tout ça pour moi , sachant que son meilleur ami est le flic qui est en quelque sorte à ma poursuite.
Je suis étouffée de rester ici , j'ai besoin de me dégourdir les jambes , de sentir le soleil de Juin sur ma peau , le balcon de la chambre ne me suffit pas. C'est peut-être et certainement fou vu ce qui se passe en ce moment mais j'en ai besoin. Je me lève du lit , prend une veste , enfile des chaussures et quitte la pièce. Je me dirige vers la porte d'entrée en abattant ma capuche sur la tête mais une main me rattrape au moment où je tourne le poignet de la porte.
— Où est-ce que tu vas ?
— Je vais marcher un peu
— Je t'accompagne
— Non ! Je veux être seule
— Mais ? T'es au courant q..
— Oui je sais mais laisse moi , j'ai besoin d'être seule
— Tu reviens hein ?
Son visage affiche un air paniqué , il me regarde longuement , attendant une réponse de ma part. J'hoche seulement la tête puis sors , le laissant sur le pas de la porte.
Je descends les escaliers en courant , quitte l'immeuble. Tête baissée et mains dans les poches j'arpente les rues de la ville à la recherche d'un Parc où je pourrais y rester quelques minutes. Celui-ci trouvé , je m'asseois sur un balançoire. Le lieu est presque vide. Seulement une dizaine d'enfants accompagnés, pour la plupart, de leurs grands-parents , courent partout.
Je me balance inconsciemment sur l'objet, regard vide et esprit loin.
— Maman je peux faire de la balançoire ?
— Oui , va demander à la dame.
— Tu viens avec moi ?
La conversation d'un fils avec sa mère m'interpelle. À peine le temps de comprendre que je monopolise l'air de jeu, la femme et son enfant apparaissent devant moi.
— Excusez moi ?
Je lève la tête vers la rouquine. Cette dernière s'abaisse vers le petit garçon après avoir captivité mon attention.
— Vas-y chéri dit-elle
Le petit rougis, il baisse la tête vers ses pieds en marmonnant quelques mots à peine audible. Je mets fin à son calvaire en lui laissant la place. Il s'empresse de s'asseoir dessus en souriant de toute ses dents. Sa mère le gronde pour qu'il dit merci. Je leurs réponds en souriant faussement puis m'en vais.
En marchant vers le centre ville, une voiture attira mon attention. Sois je suis parano sois elle me suit. Je continue tout de même ma marche en accélérant le pas. C'est bien ce que je pensais. Je me mets alors à courir, je zigzag entre les passants. La voiture me suit toujours. Je tourne sur une ruelle à ma droite et m'y cache.
Au bout de quelques longues minutes qui m'ont paru interminable, je sors de ma cachette mais revient immédiatement sur mes pas en voyant une voiture de patrouille des policiers de la ville.
Mon pouls s'accélèrent. Ma respiration devient irrégulier. Non, pas maintenant. Mes jambes me lâche, delà c'est le trou noir.
VOUS LISEZ
A CŒUR OUVERT
Ficção Adolescente____ Leah ORTEGA, 20 ans.Toujours là où il ne faut pas. Cette nuit du 16 Juin va le lui faire comprendre. ____