Assise sur le bord du lit, j'attends qu'il sort de la salle de bain et me donne des explications.
— À la minute ou tu m'as quitté, j'ai rampé comme j'ai pu et je me suis caché au fond du hangar. Je t'ai vu partir avec eux.. dit-il en sortant
C'est impossible.. il s'est pris une balle dans le cœur, il mourait devant moi.
— La balle n'a pas touché mon cœur si c'est à cela que tu penses. J'ai appelé mes hommes et ils m'ont soigné sur place
— Je.. je me lève et vais vers lui.. Pourquoi vous n'êtes pas venu me chercher ? Tu sais comment j'étais moi ? Tu le sais ? J'ai pleurée comme je n'ai jamais pleurée.. pour toi et t'es même pas foutu de m'appeler ou de m'envoyer un message ou même un de tes hommes ?!
— Écoute chérie, tu l'as bien vu que c'était pas possible. Tu veux que l'on se fasse attrapés ? il pose ses mains de part et d'autre sur mon visage C'est pour sa qu'il ne faut pas que tu restes ici. Avec ce qui s'est passé, ton dossier est énorme maintenant et ils vont pas se priver de mener leurs enquêtes..
— T'es en train de me virer ?
— Mais non.. Tu iras chez mon frère en Californie. Je viendrai te chercher quand tout sera terminé.
— Promets le moi.
— Je te le promets.
Il m'embrasse fougueusement puis me porte jusqu'à son lit où il m'allonge.
— T'es blessé chéri
— C'est pas grave, au contraire sa m'excite encore plus. Déshabille toi ! Vite !
Non mais je rêve. Je me redresse et commence à enlever mes vêtements. Trop lente à son goût il arrache littéralement mon soutien-gorge puis se jette sur mes seins pour les mettre en bouche. Il se relève pour se déshabiller à son tour quand il se stoppa et attrapa mon bras blessé.
— Qui t'a fait ça ? en parlant du bandage
— Un des policiers..
Il recule en passant ses mains sur son visage en disant des mots incompréhensibles.
Il sort alors énervé de la chambre et crie des noms. Il revient ensuite et se plante devant moi les yeux fermés.
— Putains.. Leah ! Pourquoi t'es aussi conne merde !
Je fronce les sourcils et me lève.
— Qu'est ce qu'il y a ? J'ai rien fait !
Deux mecs, dont le " bras droit " font leurs entrés dans la chambre. Instinctivement je cache ma poitrine avec mon bras non blessé. Ils arrivent vers nous, ils échangent un regards avec lui puis me fait m'asseoir sur le lit. Je le fais en gardant toujours un regard inquiet sur lui.
— On t'apprend tout ici et toi tu vas te faire toucher par un putain de poulet !
— Attends mais je comprends pas là.. c'est quoi le problème ? Je n'ai pas eu le choix je te signale. T'aurais préféré que je perde mon bras en risquant de ne pas me faire soigner ?
— Bah oui ! Sa nous aurait évité ça ! il montre du doigt le mec qui s'occupe de mon anatomie
Ce dernier tient entre une pincette un objet noir, je sais pas ce que s'est j'en ai jamais vu un auparavant. Mon regard est encore plus distrait qu'avant ! Mais merde.. c'est quoi sa ! Genre il y avait sa dans mon bras ? Pourtant je n'ai rien vu hier quand il m'a soigné ou même rien sentie du tout. Je les questionne. Le gars tenant l'objet me répond.
— C'est un mouchard. Ils te l'ont implanté afin de te suivre, pensant sûrement que tu venais ici.
— C'est bon. Sortez ! Laissez-nous
Ils repartent aussitôt qu'ils sont arrivés.
— Tu nous a mis dans une Putains de merde ORTEGA ! UNE PUTAIN DE MERDE !
— Je.. je savais.. p
— TA GUEULE ! Franchement la ferme ! Tu vas prendre tes click et tes clack et tu vas partir d'ici ! Dégage et ne reviens plus
— Mais.. je pouvais pas savoir sa..
— Je m'en fous ! Dégage il prend mes affaires et me les lancent
— Bébé non.. arrête. Écoute moi. Je suis désolée d'accord. Pardon. Mais tu peux pas me chasser comme ça et nous ? dis-je en pleurs contre son torse
— Il n'y a plus de nous ! Je vais sortir et en revenant si t'es encore là, je te bute ! il me pousse et quitte la pièce
Qu'est ce qui vient de se passer ? Je n'ai pas de mots pour exprimer ce que je ressens à l'instant présent. Ma vue devient trouble, je m'assois en tailleur au sol en fixant le vide devant moi. Suite à de longues secondes je me rhabille en vitesse.
Une idée assez sordide me traverse l'esprit. Je vais dans la salle de bain, je m'accroupie au niveau de la baignoire, j'enlève la planche qui cache le mobilier. J'en sors une boîte grise, je mets le code puis me sers de l'argent à l'intérieur. Je ne prends pas tout, non. Seulement la moitié où même un peu plus. Je ressors en attrapant ma veste, que j'enroule autour des liasses de billets. J'enfouis ensuite la veste au fin fond de mon sac à dos. Je me regarde dans le miroir, mon reflet montre une femme, déboussolée et complètement faible. Je m'en contre fiche. Je sors de la chambre en jetant un coup d'œil derrière moi pour voir si je n'ai rien oubliée, non, je ferme derrière moi. Je descends les escaliers sous le regard des autres, je mets mon sac sur mon dos complet, je prends ensuite mes valises et quitte cette endroit. Je dois en quelque sorte me réjouir, parce qu'il me laisse la vie sauve.. sa aurait été quelqu'un d'autres, il se serait pas gêné de l'abattre sur place.
Mais réjouir de quoi ? Pour combien de temps ? Quand il va s'apercevoir que je lui ai dérobée plus de la moitié de son argent personnelle, il remuera ciel et terre pour que je le lui rends avant de me mettre une balle entre les deux yeux.
En attendant le bus, je me remémore nos débuts. Un Bonnie et Clyde revisité, comme il aimait nous appeler. Connue quand j'avais 16 ans, c'était un tout autre homme que celui là. À ses yeux je passais avant les affaires, ma sécurité et mon confort était son objectif premier. Maintenant comment dire qu'il se gênait même pas de baiser des meufs devant moi parce que j'avais mes menstruations. Notre amour, oui parce qu'il y a de l'amour entre nous, a dégradé comme ma relation avec mes parents ou tout les gens que je fréquentes. Ils finissent toujours par me rejeter, pour un oui ou un non. J'ai finis par m'en faire même si c'est dur.. surtout quand il s'agit des êtres que l'on chéri le plus.
Le bus arrivé, je monte à l'intérieur. Je n'ai aucune idée de là où je me rends. Je descendrai au terminus et je verrai ce que je peux faire. En attendant, je cale ma tête contre la vitre et ferme les yeux.
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#M
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A CŒUR OUVERT
Teen Fiction____ Leah ORTEGA, 20 ans.Toujours là où il ne faut pas. Cette nuit du 16 Juin va le lui faire comprendre. ____