A CŒUR OUVERT

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Un mois que je fais des allers-retours entre l'hôpital et mon travail, même à mes temps de pause je viens le voir.

C'est avec cette même tension au cœur que je déboule pour la troisième fois de la journée dans l'hôpital. L'hôtesse à l'accueille me sourit mais pas le temps de lui rendre son geste que je m'engoufre dans l'ascenseur. J'appuie sur le bouton du troisième étage. 

J'entre dans la chambre, je jette un coup d'œil sur son lit, non ce n'est pas pour aujourd'hui. Je ne perds pas pour autant espoir, je crois en lui et en c'est chance de se réveiller bientôt. Les médecins ont dit que ce n'était pas pour longtemps alors j'attends.

Comme à mon habitude, je prends place dans le fauteuil à côté de lui, j'attrape le livre, posé sur sa table de chevet, et reprends là ou j'en était ce midi. Le petit prince, son histoire préféré. J'ai trouvé que c'était une bonne idée de lui raconter son histoire préféré, comme ça quand il l'entendra, il se réveillera accompagné d'un sourire.

Au bout d'une heure et de deux chapitres en plus plus tard, on toque à la porte. N'attendant pas de visite, je fronce les sourcils en autorisant la personne à entrer. Je lève les yeux vers la porte et vois l'hôtesse de tout à l'heure pénétrer dans la chambre.

— Bonsoir, est-ce que je vous dérange ?

— Non du tout. Je peux vous aider ?

— Et bien, je vous observe depuis quelques jours et j'ai remarqué vos visites à votre ami.

— Vous m'observer.. ?

— Oui.. enfin.. c'est pas mal intentionnellement.. je.. j'ai seulement remarqué que vous quitté les lieux tard et que vous arrivez tôt et.. bon attendez

J'arque de plus en plus mes sourcils.. la jeune femme disparaît derrière la porte puis refait surface en poussant un chariot devant elle. Elle referme ensuite la porte et s'approche de moi avec le chariot.

— J'ai pensée que vous aurez surement faim.. vu l'heure.

Je regarde furtivement l'horloge au dessus de la porte, il indique 23 h 12. Je reporte à nouveau mon intention vers la rouquine. Je suis surpris par son geste et un peu touché.

— C'est gentil.

— Ce n'est rien.. Je vous laisse. Bonne soirée.

Elle me lance un regard insistant avant de retourner ses talons. Mon petit doigt me dit qu'elle s'en va à contre cœur. Je ferme alors le livre et l'a rattrape dans le couloir. Elle est tout d'abord surprise puis revient sur ses pas.

— Vous voulez vous joindre à moi ? Enfin.. si vous n'êtes pas occupée.

— Je viens de finir mon service mais je ne voudrais pas vous déranger.. et puis je pense que vous serez mieux avec votre ami.

— J'insiste. 

Elle accepte. Nous revenons dans la chambre, je reprends ma place dans le fauteuil après l'avoir mis au centre de la pièce. Elle fait pareille avec l'autre fauteuil inoccupé. Je ramène ensuite le chariot entre nous en détaillant les contenus. Il faut croire qu'elle avait prévue de dîner avec moi vu le nombre de plats disposés dessus.

De plus, sa ne m'étonne pas. Depuis un certains temps j'avais remarqué comment elle me regardait. Je lui plais, c'est sur. Je suis flatté par son geste mais je n'ai pas la tête à sa, ce qui m'importe pour le moment est le rétablissement de mon pote. 

— Que lui est-il arrivé, sans indiscrétion ?

Sa voix douce me sort de mes pensées. Elle me scrute de ses grands yeux amandes.

— Accident de voiture.

— Il va s'en sortir, j'en doute pas !

— Bien sur, c'est un battant. dis-je en jetant un coup d'œil vers Shawn

On commence à manger tout en faisant connaissance. Elle s'appelle Brooklyn et à 21 ans. Elle travaille ici en tant que stagiaire. 

— Merci pour ce dîner Brook

— Il n'y a pas de quoi. Je vais te laisser

Je l'aide à sortir le chariot de la chambre et la regarde partir. Je reviens sur mes pas et dépose le livre à sa place. J'enfile ma veste, je salue Shawn puis quitte la chambre.

Le couloir est désert, quelques infirmiers qui courent par ci par là, rien de transcendant. Arrivé au rez de chaussé, je sors de l'ascenseur et me dirige dehors. Il vente, annonçant surement de la pluie voir de l'orage.

Sur mon chemin je distingue au loin une chevelure qui m'est familière marchant vers l'arrêt de bus. Je cours en criant son nom pour qu'elle s'arrête. 

— Je te dépose ?

Le visage de Brook s'éblouit comme si je venais de l'a demander en mariage.

— Non t'inquiète ça va. Le bus va pas tarder.

J'hésite à forcer. Après son geste de tout à l'heure, sa serait bien si je prends la peine de l'a déposer. 

— C'est ma façon à moi de te remercier pour tout à l'heure.

Elle me sourit en acceptant. Nous marchons alors direction le parking. Je déverrouille la voiture et l'a laisse entrer. Je contourne le véhicule et monte à mon tour. Nous attachons notre ceinture puis je lui demande son adresse. 

— En plus t'habites pas loin de chez moi.

Elle me réponds par un sourire chaleureux. Je remarque qu'elle souriait beaucoup et assez facilement. Ce n'est pas du gout de me déplaire, elle a un beau sourire.

Le trajet n'a pas mis longtemps. Nous avons parlés de choses futiles comme le sport et la musique. Je me gare devant sa maison, elle me remercie en descendant.

— À demain

— Bonne nuit. dit-elle en fermant la portière

Je la regarde regagner sa maison, elle se retourne en atteignant sa porte d'entrée. J'en suis sûre que de là-bas, elle me sourit.

Même si je ne travaille pas demain, j'ai besoin de me coucher tôt ce soir. Je suis épuisé. Avant de reprendre la route, je sors de ma poche un élastique avec lequel j'attache mes cheveux en un queue de cheval. 

Sur le chemin, mon téléphone sonne. D'une main, j'attrape le mobile et regarde qui m'appelle. Je décroche.

« — Je suis au volant Megh.

— Sa tombe bien.. le lit est froid sans toi, tu viens ?

— Non, pas ce soir.

— Pourquoi ?

— Je suis fatigué.

— Je vais te détendre chéri.. aller fais vite. Je t'attends. »

Je soupire en raccrochant. Ah les femmes... Bon et bien changement de plan.